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Synthèse sur le Burn out

Par   •  29 Juin 2018  •  1 855 Mots (8 Pages)  •  463 Vues

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Un manque de soutien et de reconnaissance, tant de la part de ses pairs que de celle de ses supérieurs, augmente la probabilité de développer un syndrome d’épuisement professionnel. En effet, la qualité du collectif de travail a un impact essentiel sur ce dernier. La dégradation de l’esprit de groupe peut donc être source de stress pour bon nombre de professionnels.

En outre, une charge émotionnelle très forte, des horaires changeants, un rythme de travail excessif, le manque de récompense, le turn-over dans les équipes, l’absence d’équité, peuvent également être des facteurs responsables du développement du stress «chronique». La prise en charge d’usagers «difficiles» peut quant à elle aussi être un facteur accentuant le stress et favorisant ainsi le risque de burn-out. En principe, le professionnel ne choisit pas les personnes dont il va s’occuper. Il ne peut donc pas «fuir» lorsqu’il n’a pas d’affinités avec une personne ou lorsque que sa situation le touche trop. Il arrive alors parfois que nous n’ayons plus la bonne et juste distance relationnelle et que nous nous impliquions à un niveau trop personnel. Enfin, les bouleversements du travail social et médico-social déstabilisent les professionnels de l’éducation spécialisée et le manque de moyen empêche régulièrement l’éducateur de mener à bien ses missions. Les coupes budgétaires deviennent monnaie courante, les effectifs diminuent, la charge de travail augmente.

Face à ce type d’épreuve de plus en plus d’établissements d’éducation spécialisée mettent en place des groupes d’analyse de la pratique centrés sur la reprise des expériences problématiques de la relation éducative. Ces groupes basés sur l’engagement personnel des participants, permettent aux professionnels de mieux comprendre, de mieux analyser et de prendre du recul sur certaines situations relationnelles dans lesquels ils sont impliqués. En effet l’éducateur au cours de sa carrière sera confronté à des missions quelques fois chargées de beaucoup d’émotions.

Malheureusement, certains professionnels malgré leur épuisement professionnel souhaitent «aller jusqu’au bout», comme ils disent. J’ai eu l’occasion d’échanger avec une collègue aujourd’hui en retraite certainement très proche du burn-out... Elle était nostalgique d’une époque où les contraintes institutionnelles étaient surement moins lourdes mais elle était aussi usée. Usée par l’augmentation de la violence, la politique de l’établissement mais surtout par les rotations «abusives» qu’elle avait dû subir.

En effet dans un esprit de bienveillance pour les salariés et pour les usagers, l’institution impose une rotation des salariés (tous les huit ans en moyenne) sur les différents pavillons que comprend l’institution (1 pavillon MAS, 1 pavillon FAM, et 5 pavillons FO). Seulement en fin de carrière certains n’ont plus l’envie, la motivation et la force de prendre un nouveau départ sur un nouveau pavillon. Alors que les professionnels de la MAS peinent à avoir une équipe au complet (démission, arrêt maladie) et que tous le monde se bat pour ne pas y aller, ma collègue elle voulait y rester. Elle arrivait tous les matins le sourire aux lèvres et n’aurait voulu pour rien au monde retournait sur un pavillon de FO. La rotation en a finalement décidé autrement. Cela faisait 12 ans qu’elle était sur le pavillon de la MAS et le nombre maximum d’années était atteint. A quelques années de la retraite c’est la boule au ventre tous les matins qu’elle a du retourner travailler sur un pavillon FO. Et c’est dans l'alcool qu’elle a dû sombrer lors de ces dernières années de travail pour tenir le coup. La direction a plus ou moins fermé les yeux, malgré le risque que cela pouvait encourir pour les résidants. Elle a voulu «pousser jusqu’à la retraite» coute que coute et après 40 ans dans la même institution, elle aura terminé sa carrière «dégoutée» du métier comme elle a pu si souvent nous dire.

Le burn-out est un phénomène complexe et multifactoriel. Les facteurs du burn-out sont souvent liés au management humain. Si au début ces difficultés couvrent exclusivement le domaine professionnel, elles peuvent au fur et à mesure avoir des répercussions sur les autres domaines de la vie notamment au sein du cercle familial. Ainsi l’individu se retrouve dans un cercle vicieux : plus le burn-out s’étend à d’autres domaines de la vie moins le professionnel peut trouver un soulagement des tensions accumulés au travail dans les relations familiales et amicales. Tous professionnels engagés dans une relation d’aide devraient se reconnaitre comme potentiellement vulnérables et savoir que le travail qu’il fait est associé à un risque. La pyramide de Maslow s’applique dans notre vie entière et notamment au travail, elle est un outil simple qui permet de classer nos besoins les uns par rapport aux autres. Nos besoins sont la base de notre motivation. Le phénomène du burn-out attaque directement cette pyramide. Le professionnel s’accomplit moins et il s’ensuit une perte d’estime et d’appartenance. Le besoin de s’accomplir qui est selon Maslow le sommet des aspirations humaines est alors bien mis à mal lors du syndrome d’épuisement professionnel.

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