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Explication de texte : HOBBES

Par   •  8 Mars 2018  •  2 231 Mots (9 Pages)  •  693 Vues

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C’est pourquoi, dans un second temps, il va nous présenter des exemples d’application de sa thèse ; ceux-ci vont en effet venir confirmer son idée. Après avoir avancé son argument selon lequel le désir est continuel et insatiable (recherche permanente de plaisirs plus grand), il prend deux exemples historiques. Il présente deux hommes qui, ayant « joui de la puissance souveraine », se sont finalement rendus « éminents dans les arts ». Comme le dirait Jean de la Fontaine : « Ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux » ; et c’est bien ce que cherche à démontrer Hobbes ici. Cet exemple n’est en effet pas choisi au hasard : nous savons bien que la « puissance souveraine » est le sommet d’un pouvoir, de plus, son étymologie latine « superus » signifie « supérieur ». Autrement dit, la souveraineté est un haut point que l’on peut atteindre. Ainsi, l’auteur choisi là un exemple non contestable dans la mesure où nous retrouvons bien le « plus haut degré » dont il était question dans son argument : même un homme aussi puissant voudra et cherchera plus. Par la suite, il explique que ceux qui ont détenu ce pouvoir suprême se sont tournés vers une autre activité : les arts. Pour cela il prend l’exemple de Néron, ce dernier fut empereur et rentre ainsi dans le cadre d’une puissance souveraine. Il s’est, selon Hobbes, « adonné à la musique et à la poésie » et appuie donc l’argument de l’auteur. De plus, Néron ayant vécu au Ier siècle, Hobbes ouvre une nouvelle fois la notion de temporalité : les hommes semblent chercher depuis longtemps d’autres formes de plaisirs. Il en est de même pour son deuxième exemple, l’empereur Commode : il s’est tourné quant à lui vers l’art de la guerre en se faisant « gladiateur ». Leurs activités différentes montrent de plus que la recherche de plaisir s’effectue dans tous les domaines. Dans ces deux cas, nous retrouvons le désir de reconnaissance, en effet, ils ont tous les deux pratiqué des activités célèbres et appréciées à leur époque : ils étaient ainsi estimé des autres. Avec ces deux exemples, Hobbes illustre par avance les paroles de Voltaire : « On ne peut désirer ce qu’on ne connait pas ». En effet, les Hommes cherchaient à connaitre le plus de sujet possibles afin de pouvoir porter leur désirs sur une maximum d’objets. Ainsi, dans la suite du texte, Hobbes démontre la validité de sa thèse en se basant sur des faits historiques : deux hommes au sommet du pouvoir mais ne ressentant probablement plus de plaisir car ils avaient atteint leur objectifs, se sont tournés vers une autre activité : l’art. Mais il convient de se demander qu’en est-il, le cas échéant, pour ceux qui ne se dirige pas vers cette autre activité.

Hobbes le développe dans un dernier temps, avant de conclure. Tout d’abord, il envisage la possibilité que des personnes « n’affectent point de pareilles choses », autrement dit, ne s’adonnent pas aux arts. Ceux-là sont, selon les termes du philosophe, « obligés » de chercher des plaisirs dans d’autres domaines. Cette notion d’obligation est très forte et aspire à une recherche nécessaire, sous peine de sombrer dans l’ennui. Hobbes emploie même l’expression « recréer leur imagination » comme si celle-ci avait non seulement disparue de part la satisfaction d’un désir (celui de pouvoir) mais devait impérativement être reconstruite, recrée par d’autres activités. Or, il est très difficile, voire impossible d’envisager une personne dépourvue d’imagination car elle semble être caractéristique de l’Homme. Hobbes est ici très engagé et va jusqu’à dénoncer ainsi l’atteinte d’un désir comme destructeur de l’imagination. Un Homme ayant atteint un pouvoir suprême aurait ainsi perdu son imagination. Afin de la recréer, Hobbes nous propose ici différentes activités comme le jeu, les affaires ou l’étude. Ces domaines vont selon lui nous donner l’application nécessaire afin de retrouver notre imagination et nos plaisirs. Dans cette première idée, Hobbes nous présente comment s’assurer un plaisir continuel : en jouant, en travaillant ou en réfléchissant, mais toujours en réinventant sa vie, recréant sans cesse son imagination afin de trouver constamment de nouveaux buts, de nouveaux objectifs et de nouveaux désirs, sources de plaisirs et de satisfaction. Dans une seconde idée, Hobbes envisage la possibilité qu’un Homme ne se repose que sur ce qu’il a déjà accompli, n’aspire plus à aucune nouveauté, qu’un Homme ne sache pas quoi faire. Celui-ci n’accomplira aucun désir et ne prétendra donc pas au plaisir. Il sombrera alors, selon l’auteur, dans le chagrin et en sera conscient car « c’est avec raison que les hommes éprouvent du chagrin quand ils ne savent que faire ». Hobbes fait donc apparaitre ici l’ennui comme une source de tristesse et l’absence de désir comme vouée au malheur. Cet homme a pu être heureux, certes, mais non durablement, et n’a donc pas atteint la félicité car il ne souhaite plus. Le philosophe en tire là la conséquence qu’un être inactif est malheureux et que la félicité, comme plaisir continuel, ne réside non pas dans le fait de ne plus désirer mais dans l’action que l’on fait afin d’obtenir ses désirs. Ainsi dans cette fin de texte, l’auteur, après avoir envisagé plusieurs alternatives comme l’ouverture sur d’autres domaines ou au contraire, l’abandon de désirs et d’action nous mène à sa phrase conclusive : « la félicité […] ne consiste point à avoir réussi mais à réussir ».

L’Homme, en satisfaisant ses désirs, les mènent à leurs pertes. En effet, un désir est une notion paradoxale puisqu’elle vise sa propre disparition, laissant place à la satisfaction et au plaisir. Ainsi, nous nous sommes interrogés sur la possibilité d’atteindre le plaisir continuel sachant que tout désir a une fin. Thomas Hobbes répond à ce problème en nous suggérant que la félicité se trouve dans le fait même de réussir et non une fois la réussite accomplie. Pour cela, Hobbes soutient dans un premier temps cette thèse puis en expose les conséquences telles que des désirs qui s’amplifient mais un sentiment d’infériorité qui s’établie, entrainant la compétition entre nous et les autres. Par la suite, il présente une confirmation de sa thèse par des exemples concrets : des personnes de pouvoir ont recherché des plaisirs dans l’art. Il finit par envisager la possibilité de s’orienter vers d’autres domaines afin de trouver du plaisir et exprime par ailleurs la conséquence malheureuse d’une absence d’action, de volonté, de désirs même. Il en vient à clôturer sa démonstration par la réponse qu’il donne au problème : « la félicité, par laquelle nous entendons

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