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Doit-on remettre les uniformes à l'école ?

Par   •  29 Novembre 2018  •  11 378 Mots (46 Pages)  •  474 Vues

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Les réactions fusent également en dehors de l’école. Et le débat s’étend même au-delà de la commune :

POUR

L’échevin de l’Enseignement Philippe Boïketé (PS) de Saint-Josse-ten-Noode :

La motivation première est de lutter contre les inégalités sociales qui « ressortent au travers des tenues vestimentaires » et de « mettre tous les élèves sur un pied d’égalité ».

Via ce code vestimentaire, il entend « redresser l’établissement (à discrimination positive) qui a connu des difficultés ».

Il souhaite également « faire des élèves des ambassadeurs de l’établissement » et éviter que les riverains (habitants et commerçants) qui reprochent « des comportements inappropriés « aux élèves qui n’en sont pas responsables.

L’uniforme rassure les parents qui ont des petits moyens : ils font un investissement au début, ensuite ils ne doivent pas étoffer la garde-robe de l’enfant avec la dernière marque à la mode.

L’uniforme va permettre à l’enfant d’affirmer sa personnalité autrement que par le port d’un vêtement particulier.

CONTRE

C’est rétrograde et conservateur.

Pour le syndicat (majoritaire), imposer l'uniforme et un règlement plus strict est injustifié dans une école communale de Saint-Josse où « il n’y a pas de violence particulière ».

On conserve les différences même en portant l’uniforme : même en bleu marine et blanc, si pas les profs, les élèves verront toujours une différence entre celui qui a un pull de marque et un autre qui porte un vêtement bon marché.

L’égalité d’apparence ne résout pas les différences sociales mais les détourne : elle peut se reporter sur l’accessoire (le portable, les chaussures, les bijoux…).

L’uniforme gomme les gros écarts mais n’empêche pas la discrimination : toute différence peut devenir l’objet d’une discrimination.

Les élèves doivent pouvoir exister, se démarquer et affirmer leur identité et exprimer leur créativité à travers leurs vêtements sans pour autant faire des dépenses astronomiques.

Ce peut être frustrant de (voir ses enfants) partir tous les jours à l’école avec les mêmes couleurs.

Tous les mêmes ?

L’inégalité face à la surconsommation est sans fin. On n’imagine pas fournir aux enfants un uniforme complet et interdire à l’école l’usage des téléphones et autres tablettes, consoles de jeux… Lutter de cette façon, à l’école, contre les méfaits de la société de consommation est impossible aujourd’hui.

Et puis, n’est-il pas naturel et humain de chercher à se distinguer des autres, quel que soit le milieu, l’environnement, le contexte et l’âge ? Si l’on peut rêver d’une société où nous serions tous égaux, a-t-on vraiment envie d’un monde normalisé et uniformisé où nous serions tous d’apparence identique, de la tête aux pieds ?

Par Stéphanie Grofils

L'UMP propose d'expérimenter, dans les établissements scolaires volontaires, le port d'un "vêtement commun" afin de "gommer les inégalités sociales". Et vous, que pensez-vous de ce code vestimentaire?

L'uniforme bientôt de retour à l'école? Cette éventualité est l'une des 15 propositions du pacte républicain et la nation de l'UMP. Le but? Renforcer "un esprit de cohésion et d'appartenance commune à un établissement". Et d'ajouter que le port d'un vêtement unique "différent de celui de l'instituteur, pourrait créer un climat favorable au renforcement du prestige de l'enseignant".

Prenant le devant des éventuelles critiques, la proposition prévoit que cette généralisation du port de l'uniforme "ne soit envisagée qu'après une évaluation du dispositif et des aspects bénéfiques supposés d'une telle initiative".

François Fillon s'est félicité de cette idée. C'est selon lui le "signe qu'à l'école il n'y a pas de différence de classe sociale, c'est un des éléments forts de l'intégration républicaine".

"Une réponse à la violence scolaire"

Le port de l'uniforme n'est plus obligatoire depuis les événements de mai 68. A l'époque, les profs et les étudiants clamaient leur indépendance et leur liberté, notamment vestimentaire.

Ces dernières années néanmoins, le débat ne cesse d'être relancé. A commencer par l'ancien ministre de l'Enseignement. En 2003, Xavier Darcos propose en effet de revenir à l'uniforme en réponse à l'insécurité scolaire. "C'est un moyen de lutter contre la violence et le racket qui minent certains établissements scolaires."

En 2004, c'est François Baroin qui pointe "la violence générée par l'envie de posséder le blouson ou les baskets de marque du copain". Et le député maire (UMP) de Troyes de citer l'exemple de Bill Clinton - selon qui ça "valait le coup d'essayer, si le port d'un uniforme permettait de sauver la vie d'un ado auquel on veut voler son blouson".

Cinq ans plus tard, Xavier Darcos en remet une couche et vante l'uniforme comme facteur d'intégration. "Il permet de supprimer les différences visibles de niveau social ou de fortune, et met tous les élèves dans une situation d'égalité les uns par rapport aux autres", déclare-t-il lors d'une visite dans une école d'excellence implantée dans un quartier défavorisé du sud de Londres.

L'UMP n'a pas le monopole de l'uniforme

L'idée d'un code vestimentaire unique n'est pas seulement portée par l'UMP. Le président du MoDem, François Bayrou, s'y était lui aussi déclaré favorable. "Quand vous regardez le poids des marques dans les écoles, quand vous regardez les milliers d'euros qui partent quelquefois pour avoir telle marque de chaussures ou telle marque de pantalon, ou telle marque de sweat-shirt, je trouve qu'il y a là quelque chose d'effrayant,

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