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Commentaire Knock ou le triomphe de la médecine, Jules Romain

Par   •  27 Juin 2018  •  943 Mots (4 Pages)  •  1 301 Vues

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Toutefois, la flatterie n’est pas la seule arme dont use Knock pour persuader l’instituteur de lui prêter main forte. Il se sert également de la crédulité de Bernard pour distiller de la peur dans son esprit. On remarque d’ailleurs que le médecin n’a pas à déployer d’immenses efforts pour parvenir à ses fins. En effet, le premier moyen dont il use est l’emploi abondant du vocabulaire de la peur, du danger et de la mort : « effrayant » (l.4), « périls » (l.13), « mort » (l.14), « complications redoutables » (l.23) … On note par ailleurs un effet de crescendo dans l’emploi de ses termes qui a pour but de créer un « effet de saisissement » à la fois chez Bernard et chez le lecteur (l.29). Effet de saisissement marqué par la didascalie de la ligne 33. En outre, Knock parvient à instaurer un climat de peur entre lui et son interlocuteur en créant un contraste entre l’horreur de la maladie et l’aspect ordinaire de ses véhicules. En effet, en faisant des éléments qui sont habituellement associés à l’idée de santé des véhicules de la maladie, Knock crée une peur teintée de suspicion : « Vous, par exemple, absolument rien ne me prouve que vous n’en êtes pas un » (l.42).

Tout cela a pour conséquence de faire apparaître un déséquilibre comique entre le médecin et l’instituteur crédule. Un déséquilibre qui que le texte fait apparaître physiquement par la répartition plus qu’inégale de la parole entre les deux personnages. C’est Knock qui parle le plus alors que Bernard, pris à la gorge par la peur, ne fait que réagir au propos du docteur. L’effet comique est amené par le fait que l’instituteur perd toute contenance physique au fur et à mesure qu’il écoute Knock : « le cœur chaviré » (l.27), « tout frissonnant » (l.33). Le comique du déséquilibre vient aussi de l’ironie dont use Knock quand il s’adresse à Bernard. En effet, plus haut dans l’analyse, nous avons observé que Knock reconnaissait l’autorité de Bernard. Or cette reconnaissance n’est qu’ironique : dans le projet du docteur, il n’est jamais question d’apprentissage ni d’instruction mais bel et bien de manipulation. Cette manipulation est déjà au cœur du dialogue entre Knock et Bernard puisqu’il s’agit pour Knock de persuader son auditeur : il passe outre les réactions de l’instituteur (ligne 36) et le force à adhérer à son projet alors que le pauvre homme n’a jamais ouvertement donné son accord : « merci de votre adhésion » (l.48).

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