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Voltaire, de son vrai nom François-Marie AROUET

Par   •  7 Avril 2018  •  1 854 Mots (8 Pages)  •  616 Vues

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historiographe et gentilhomme de la Chambre du roi puis entre (enfin !) à l’Académie française en 1746.

Trois ans plus tard, en 1749, la Marquise du Châtelet décède, ce qui ôte à Voltaire tout prétexte de refuser les invitations du roi de Prusse (cette dernière était considérée comme un « prétexte » car, en réalité, il y avait eu dès le départ des tensions entre les deux hommes, non seulement à cause de la Marquise qui incitait son amant à ne pas partir pour Berlin, mais aussi à cause de l’argent puisque Voltaire voulait que Frédéric lui paie tous ses déplacements en Prusse. L’homme de lettres avait alors prétexté le refus de sa compagne pour ne pas répondre aux offres répétées du roi). Il part donc pour Berlin en 1750 : ce voyage est pour lui une revanche sur la monarchie française qui, contrairement à la Prusse, n’a jamais essayé de se rallier les philosophes et préférait les contribuables, les parlementaires et les jansénistes.

Voltaire tisse avec Frédéric II une relation amicale solide : il admire en lui le souverain éclairé et son hôte courtise le philosophe poète. Le roi le laisse d’ailleurs écrire en liberté : Voltaire publie donc Le siècle de Louis XIV en 1751.

Néanmoins, l’idylle est de courte durée. En effet, différentes affaires font réapparaître les tensions. La plus importante est l’affaire de Maupertuis : alors que ce dernier était chargé de réorganiser l’Académie des sciences de Berlin, Voltaire lui lance un de ses pamphlets les plus terribles intitulé Diatribe du docteur Akakia contre un natif de Saint-Malo. Cette affaire débouche sur le drame de Francfort : Frédéric II, exaspéré, y fait arrêter Voltaire qui quitte immédiatement la Prusse.

3) Des « Délices » à Ferney : philosophie et sagesse

Ne pouvant toujours pas rentrer en France, Voltaire achète alors une maison en Suisse, près de Genève, qu’il nomme « Les Délices » et où il s’installe avec Madame Denis, sa nièce, qui l’avait rejoint à Francfort et avec laquelle il entretient une relation amoureuse depuis 1744 malgré la maladie de cette dernière. A partir de là, il va s’occuper infatigablement de tout ce qui ne regarde pas un homme de lettres traditionnel. En effet, en corrélation avec les événements qui surviennent en France de 1750 à 1760 (grave répression des philosophes, condamnation puis interdiction de l’Encyclopédie, guerre de Sept ans …), Voltaire l’homme de lettres devient Voltaire le philosophe qui se plaît à interpeller l’opinion publique. Il commence à collaborer à l’Encyclopédie, réagit au désastre de Lisbonne dans un émouvant poème de 250 alexandrins ainsi qu’au providentialisme dans Candide (1759), œuvre célèbre dans laquelle il exploite la verve de l’écriture comique.

Mais, en 1760, soupçonné d’avoir rédigé l’article « Genève » de l’Encyclopédie selon lequel les pasteurs genevois auraient des positions religieuses assez proches des déistes, il cherche une retraite plus sûre et s’installe alors à Ferney (c’est-à-dire enfin en France), où il acquiert une terre et un château qui deviendra sa résidence favorite. Il met fin à sa collaboration à l’Encyclopédie et travaille d’arrache-pied pour rédiger pamphlets, satires, contes, exégèses de la Bible et œuvres de fond tel le Dictionnaire philosophique publié en 1764.

Parallèlement, il devient, selon les termes de Jean Goldzink, « l’aubergiste de l’Europe », c’est-à-dire qu’il reçoit chez lui tous les esprits éclairés de l’époque dont 300 à 400 anglais en 10 ans.

Puis, en apôtre de la tolérance, il intervient en faveur des persécutés et réhabilite notamment le protestant Jean Calas, accusé à tort d’avoir tué son fils qui voulait se convertir au catholicisme.

Enfin, à 65 ans, Voltaire se découvre à Ferney une vocation de propriétaire terrien et de seigneur de village aux cotés de Madame Denis. Il a lui-même déclaré : « Après avoir vécu chez les rois, je me suis fait roi chez moi. »

Il y possède entre autres cinquante vaches, des vignes, du blé, plusieurs écuries, une tuilerie et une fabrique de montres, ce qui lui permet de participer à la gestion et à la modernisation du village qu’il dote également d’une église.

Mais Madame Denis s’ennuie ferme à Ferney : elle ramène donc Voltaire à Paris en février 1778. Or, ce dernier y tombe sérieusement malade 7 jours plus tard. A l’article de la mort, il reçoit le 30 mars 1778 l’hommage de l’Académie française et la foule le porte en triomphe à la Comédie française pour la sixième représentation de sa dernière tragédie intitulée Irène. Il eut donc droit, grâce à sa nièce, à une sortie de scène digne de lui et cette consécration exaspère d’autant plus les dévots que le philosophe est toujours interdit à Versailles.

Finalement, Voltaire décède le 30 mai 1778, à l’âge de 84 ans (ce qui est un âge considérable car, à l’époque, l’espérance de vie était d’environ 33 ans). Les funérailles religieuses lui furent refusées. Son corps fut embaumé et on le porta non pas à Ferney mais à Scellières, chez son neveu l’abbé Mignot, dans le diocèse de Troyes où on l’enterra le 2 juin. Ses cendres, tirées par douze chevaux blancs, furent transférées au Panthéon en juillet 1791.

Voltaire eut droit à une reconnaissance post-mortem, en témoignent les inscriptions sur le catafalque : « Il combattit les athées et les fanatiques. Il inspira la tolérance, Il réclama les droits de l’Homme contre la servitude de la féodalité. Poète, Historien, Philosophe, Il agrandit l’esprit humain et lui apprit qu’il doit être libre. »

Autant de valeurs que l’on retrouve dans son œuvre, à la fois dense et diversifiée.

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