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Jean-marie le Pen

Par   •  26 Juin 2018  •  6 668 Mots (27 Pages)  •  596 Vues

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il prend la vice-présidence ; celui-ci est dissous la même année43.

Le 11 février 1958, à l’Assemblée nationale, il interpelle l’ancien président du Conseil des ministres Pierre Mendès France, coupable à ses yeux d’avoir bradé l’Indochine, et lui dit : « Monsieur Mendès France, vous cristallisez sur votre personnage un certain nombre de répulsions patriotiques, presque physiques ». Alors que cette déclaration passe inaperçue à l’époque, elle est rappelée dans les médias quelques décennies plus tard, et interprétée comme antisémite. Jean-Marie Le Pen s’en défend, affirmant : « C’est physique, je le trouve très laid. Le fait qu’il soit juif n’entre pas en ligne de compte »44,45,46.

Jean-Marie Le Pen est réélu député, dans la troisième circonscription de la Seine, en novembre 1958, sous l’étiquette « Indépendants de Paris », qui est la fédération parisienne autonome du Centre national des indépendants et paysans (CNIP)43. À l’Assemblée nationale, il s’apparente au groupe parlementaire du CNIP, les Indépendants et paysans d’action sociale (IPAS), dont il représente l’aile dure avec Alain de Lacoste-Lareymondie47.

Entre 1959 et 1961, il est membre du Sénat de la Communauté, organe législatif institutionnalisant l’association politique entre la France et les États de son empire colonial, alors en voie de décolonisation. À cette époque, Jean-Marie Le Pen est rapporteur du budget de la guerre à l’Assemblée nationale et de la défense au Sénat de la Communauté. Il ne prend pas part au vote des pleins pouvoirs à Charles de Gaulle48. Au début des années 1960, il rend visite, à Madrid, à Abel Bonnard, Louis Darquier de Pellepoix, Léon Degrelle et Otto Skorzeny49,50.

Fédération de l’extrême droite

Battu aux élections législatives de 1962 par René Capitant dans la 3e circonscription de la Seine, Jean-Marie Le Pen devient, dès 19631, le directeur de campagne de Jean-Louis Tixier-Vignancour en vue de l’élection présidentielle de 1965. Il fonde les « comités TV », dont il est le secrétaire général de 1964 à 196651.

Membre du cercle du Panthéon, il crée en mars 1963, avec Pierre Durand et Léon Gaultier, une entreprise d’édition phonographique, la Société d’études et de relations publiques (Serp), spécialisée dans l’édition de disques de musique militaire, d’histoire et de discours historiques52.

Il est ensuite, en 1967, chef de publicité aux journaux Minute1 et Le Crapouillot51,53[réf. insuffisante]. Dans la série « Hommes et faits du xxe siècle », il publie des discours, parmi lesquels Lénine, Trotsky, Léon Blum, Charles de Gaulle (discours de 1940-1969), Papes de notre temps, Benito Mussolini et le fascisme, Philippe Pétain, Pierre Laval et Adolf Hitler, discours d’un dictateur.

Aux élections législatives de 1968, il est à nouveau battu par René Capitant dans la 3e circonscription de la Seine54[réf. insuffisante]. Trois ans plus tard, en 1971, suivant le séminaire de Maurice Duverger, il rédige, avec Jean-Loup Vincent, son mémoire du diplôme d’études supérieures de science politique, Le Courant anarchiste en France depuis 194551,55.

En 1972, il est appelé à présider le jeune Front national afin d’élargir son champ électoral. Ce parti n’obtient, au départ, que des scores électoraux extrêmement faibles. Candidat aux élections législatives de 1973 dans la 15e circonscription de Paris, il recueille 5,2 % des suffrages1. Alors que le FN recueille 1,32 % des suffrages exprimés en étant présent dans 98 circonscriptions, Jean-Marie Le Pen juge ce résultat encourageant, contrairement à la plupart des militants d’Ordre nouveau56.

Lors de l’élection présidentielle de 1974, se définissant comme le candidat de la « droite sociale, populaire et nationale »57 et le seul candidat de droite58,59, Jean-Marie Le Pen recueille 0,75 % des voix60. En vue du second tour, il appelle à voter en faveur de Valéry Giscard d’Estaing, avec qui il a siégé au sein du groupe IPAS à l’Assemblée nationale à la fin des années 195061,62.

Plusieurs événements violents marquent les débuts du FN. Le 2 novembre 1976, un attentat à la bombe détruit son domicile parisien63. En mars 1978, François Duprat, membre du bureau politique du FN, est tué dans l’explosion de sa voiture piégée1.

En 1978, il s’oppose, dans la 5e circonscription de Paris, à Édouard Frédéric-Dupont, obtenant 3,9 %1.

Il n’obtient pas les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle de 1981. Valéry Giscard d’Estaing aurait alors cherché, sans succès, à obtenir son soutien64,65. Il appelle à voter au second tour pour « Jeanne d’Arc »66. L’historienne Valérie Igounet indique qu’il aurait assumé seul le financement de la campagne des élections législatives de juin 1981, grâce à l’héritage légué par Hubert Lambert, en raison de l’absence de tout financement de l’État à cette époque20.

Suite de succès électoraux

Premiers scores significatifs du Front national

Lors des élections cantonales de 1982, moins d’un an après l’arrivée au pouvoir de la gauche, le Front national présente des candidatures dans une soixantaine de cantons et connait ses premiers succès électoraux, avec des scores avoisinant les 10 % à plusieurs endroits (Grande-Synthe, Dreux-Ouest, Dreux-Est, Pont-de-Chéruy). L’année suivante, lors des élections municipales, Jean-Marie Le Pen propose au RPR et à l’UDF des listes d’union de la droite67. Ce scrutin voit une percée du Front national et l’élection de Jean-Marie Le Pen comme conseiller à Paris, sa liste obtenant 11,3 % dans le XXe arrondissement. Quelques mois plus tard, en septembre 1983, lors d’une élection municipale partielle à Dreux, la liste conduite par Jean-Pierre Stirbois obtient plus de 16 % des voix et fusionne avec la liste RPR-UDF, qui l’emporte au second tour.

Dans le même temps, au printemps 1982, Jean-Marie Le Pen remet une lettre au président de la République, François Mitterrand, pour dénoncer le manque de visibilité du FN à la télévision, et en particulier l’absence de couverture télévisuelle du sixième congrès du FN. Le 22 juin 1982, François Mitterrand signe une réponse écrite à Jean-Marie Le Pen dans laquelle il juge « regrettable que le congrès d’un parti soit ignoré par Radio-Télévision », et annonce qu’il demande au ministre de la Communication, Georges Fillioud, « d’appeler l’attention

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