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Sociologie des médias cas

Par   •  20 Avril 2018  •  2 669 Mots (11 Pages)  •  518 Vues

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le JT de 20h sur TF1, chaîne privatisée par le groupe. Ainsi, les spectateurs du JT de TF1 n’auront pas été informé de ce scandale pouvant altérer l’image du groupe Bouygues. Inversement, il est facile pour les médias de faire des accusations, de parler de scandales et de procéder ensuite, quelques jours plus tard à des rectifications brèves qui ne recevront pas la même attention de la part des médias. Les citoyens retiendront le scandale et un nouveau viendra probablement occulter la rectification. Ainsi, il est facile de dire que les médias contrôlent et manipulent l’information. L’affaire de la petite Nayirah en fait la

parfaite démonstration. Elle était venue témoigner devant la Chambre des Congrès américaine des horreurs perpétrées par les Irakiens lorsqu’ils ont envahit le Koweït en 1990. Ce témoignage a été l’argument principal évoqué par les dirigeants américains pour attaquer Saddam Hussein. Pourtant, il s’est révélé être un coup monté. Quand cela fut révéler, il était trop tard. Afin de préserver l’honneur des autorités politiques il n’en fut question que dans de courts textes publiés discrètement dans certains quotidiens. Assez discret pour ne pas ameuter le public comme l’a fait le témoignage de la jeune fille.

Autre exemple, l’affaire d’Outreau qui s’est déroulée dans le Pas-de-Calais près de Saint-Omer entre 1997 et 2000. Seulement huit semaines de procès et les quatre médias nationaux les plus important : Le Monde, Le Figaro, Libération et Le Parisien mettront l’affaire 24 fois à la une et 343 articles seront accordées à l’affaire. À la même période, ces quatre journaux parisiens n’accorderont que trois articles à une étude de l’organisation mondiale de la santé établissant les dangers liés à la qualité de l’air et de l’eau qui tuent chaque année 3 millions d’enfants à travers le monde. Et si nous ajoutons à cela que l’importance de l’information sera calculée en fonction des idéologies politiques et des agendas cachés des propriétaires de journaux, nous nous retrouvons devant un contenu qui est souvent fort biaisé et loin d’être conforme à la réalité.

À cela s’ajoute la concentration de la presse : les médias sont entre les mains d’un nombre très restreint de propriétaire. Ce manque de pluralité nuit au contenu de l’information puisqu’en effet, cela facilite encore plus le contrôle de l’information. En France, la plus grande partie des médias est entre les mains de cinq groupes. Aux Etats-Unis, cinq corporations se partagent le jeu médiatique. En Belgique, seulement trois. En France, la concentration des médias est accentuée par les alliances qui existent entre certains de ces groupes. Le marché français de la télévision privée est entre les mains de trois groupes industriel (Bouygues, Lagardère et Vendi) auxquels s’ajoutent Bertelsmann, propriétaire de M6. Avec cette concentration des médias, c’est la liberté de presse et la libre circulation de l’information qui est en danger. Ainsi, nous pouvons dire que les journalistes ne possèdent plus les médias : « Ils ont abandonné à d’autre... le pouvoir de déterminer non seulement l’agenda et la hiérarchie de l’information, mais bien plus gravement encore les événements qu’il importe de couvrir et de traiter ».

Les journalistes ont laissés les médias à de grosses corporations qui ont un agenda précis n’allant pas nécessairement dans le même sens que le peuple. Pour ces chefs d’entreprises, leurs médias ne sont vus que comme des outils les aidant à atteindre leurs fins. Leur souci n’est pas d’informer les citoyens mais de générer du profit. Ainsi, comme n’importe quel employé les journalistes font face à des contraintes de plus en plus nombreuses et contraignantes, les empêchants de faire leur travail qui est de « définir l’information » et « discerner...ce qui est important et ce qui est exacte ». Moins d’espace, moins de temps et plus de sensationnel. L’espace se mesure à la place accordée dans un journal et au temps consacré à un sujet, à la radio ou à la télévision. Cet espace est de plus en plus restreint. Ce phénomène est largement dicté par les enquêtes de marketing menée par la presse ou les médias individuels. Le développement des journaux couvrent tout en images de chaines d’informations en

continus amplifient ce phénomène. Ces médias semblent s’adresser à un public pressé qui se contente des aspects superficiels d’un événement sans se préoccuper dans saisir les enjeux. L’abondance d’informations ne se traduit pas par une meilleure connaissance du monde qui nous entoure. En ce qui concerne les contraintes de temps, elles sont parmi les plus pesantes du métier. Il est significatif que lorsqu’on les interroge sur leurs pratiques ou lorsqu’ils ont à se défendre publiquement, les journalistes insistent sur ce problème. Enfin la nature et la hiérarchie des informations ont modifié le contenu des reportages. Les recettes d’une presse écrite populaire sont largement reprises par la télévision. La concurrence entre les médias tant à produire un effet d’uniformisation. Chacun appliquant les mêmes méthodes de fabrications. Chacun étant prêt à s’affranchir des règles déontologiques pour réussir un coup ou pour ne pas passer à côté de quelque chose.

Le sensationnel, c’est ce qui fait vendre. Prenons comme exemple les manifestations. Avant, les manifestations avaient pour objectif de se faire entendre dans la rue, elles étaient conçues par des militants politiques ou syndicaux quasi professionnel sous un contrôle policier stricte. Désormais, elles ont pris une toute autre tournure, elles sont souvent organisées par des occasionnels . Elles visent à attirer l’attention des journalistes par tous les moyens. Elles deviennent par conséquent des manifestations médiatiques qui font tout pour être remarquées, cédant au spectaculaire et à la provocation. Le risque serait que ces manifestations recueillent la faveur des médias au détriment d’autres mobilisations qui méritent tout autant l’attention mais qui ont le tord d’être trop sobre.

Ainsi la direction des médias laisse peu de temps aux journalistes pour produire leurs papiers. Pour des questions de rentabilité, l’information est considérée comme une denrée vendable au même titre que n’importe quel produit et le journaliste comme un ouvrier. Il doit donc noircir le plus de papier possible ou combler le plus de temps d’antenne possible et cela, dans les plus brefs délais, donc au moindre coût. Ces contraintes soulèvent un problème de taille : face à de telles contraintes, les journalistes ne sont plus en mesure de vérifier l’information.

« Ils ont abandonné à

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