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Le service publique audiovisuel : Entre l’offre, la demande et son adaptation à la société

Par   •  2 Juillet 2018  •  2 014 Mots (9 Pages)  •  506 Vues

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Actuellement on vit dans un contexte d’émergence et développement rapide d’Internet et d’autres Technologies de l’Information et la Communication permettant un accès illimité et plus facile aux chaînes TV dans le monde entier. Ceci attire le téléspectateur marocain et lui offre une ouverture plus riche et plus débordante. Bien que depuis la nuit des temps, l’offre étrangère a toujours été un concurrent redoutable des chaînes nationales, on peut dire que l’évolution technologique l’a rendu encore plus puissante, d’où une audience encore plus tournée vers l’extérieur, notamment les chaines du Moyen-Orient, qui sont gratifiées en matière de financement par les fonds Qataris ou ceux de l’Arabie Saoudite. D’après ce constat, on pourrait facilement déduire que le souci des chaînes marocaines est foncièrement un problème de capitaux, et dire que le niveau de financement médiocre entraine logiquement l’achat ou la production de programmes de bas de gamme.

Le revers de la médaille

Il s’avère être nécessaire avant de s’interroger sur la perception qu’a l’audience marocaine du service public, d’établir les attentes qui se dressent derrière l’acte de consommation de l’offre télévisuelle publique.

Le téléspectateur est à la recherche d’une information disponible en temps réel, qui s’attarde sur des sujets complexes, avec une analyse et une mise en perspective ; indépendamment d’une ligne éditoriale conçue sous pressions, ou des impératifs d’audimat qui préconise le sensationnel au détriment de l’essentiel.

Les téléspectateurs sont aussi à la recherche d’une programmation diversifiée, avec des programmes qui visent tantôt le divertissement, tantôt l’éducation.

Entre magazines, débats, reportages, spectacles, fictions, documentaires et manifestations sportives, les chaines doivent réaliser un dosage subtil, générant une programmation, qui est sans aucun doute la clé de la réussite.

L’ensemble des statistiques publiées concernant le contexte marocain traduisent une satisfaction de l’audience marocaine de part plusieurs programmes qui atteignent des audiences records. On retient à titre d’exemples les deux programmes vedettes de la chaine Al Oula entre le 18 et le 24 Janvier, Hyati et Taghrida avec une audience avoisinant les trois millions. Cependant 2M la surpasse largement avec le feuilleton à succès Samhini qui fédère plus de 7 millions de téléspectateurs.[2]

Mais devant cette illusion de satisfaction, se dressent plusieurs constats qui méritent d’être soulignés. Le reste du public marocain, est-il satisfait ? Est-ce que cette fiction à elle seule répond à toutes les attentes des marocains, et le fait-elle d’une manière adéquate ?

La production étrangère doublée en Arabe dialectal révolutionne le paysage audiovisuel marocain, et malgré cette intrusion réussite la fausse culturelle ne peut être endiguée. Même la production marocaine stagne dans un mimétisme déplorable de faible qualité. Chose qui renseigne largement sur la politique nationale en termes de production. L’information télévisée et les autres émissions de débats font échos à ces remarques, en outre de leur faible part.

Les marocains ne trouvant pas réponses dans le marché local, trouvent satisfaction auprès des chaines étrangères. Alors que 2M récolte 29,9% d’audience, Al Oula présente des performances modestes avec 11,6%, devant des chaines étrangères qui s’accaparent 52,7%.[3]

Malgré ce diagnostic qui pointe d’un doigt accusateur les chaines de service public marocaines, on peut parler d’une défaillance de service involontaire.

Plusieurs contraintes pèsent sur un service qui peine déjà à trouver équilibre : divers engagements via les cahiers de charges et les contrats programmes, une ingérence étatique dans la ligne éditoriale et la grille de programmation avec les différents quotas, des moyens financiers très limités couplés à une nette récession publicitaire, en outre d’une politique de production nationale instable qui encourage le recours à des programmes alternatifs du type étranger bon marché.

Mais plus important, une contrainte, qui est corollaire de mauvaise ou de bonne foi du service public, l’hétérogénéité d’une audience à satisfaire dans l’ensemble.

Pour un prompt rétablissement

Bien que notre pays ne soit pas suffisamment riche, il a tout de même pu faire des avancées remarquables dans bien d’autres secteurs et ceci grâce à la bonne gestion et à la bonne gouvernance, qui nous semblent être les solutions les plus viables pour un essor profitant à notre offre télévisuelle nationale. D’où un ensemble de perspectives et de recommandations pour se rattraper et relancer cette dernière :

- Les pouvoirs publics doivent admettre que ce secteur est stratégique car incubateur d’emplois pour les jeunes, cette jeunesse qui fait base des consommateurs de l’offre audiovisuelle pour lesquels faut réserver le maximum d’émissions possibles avec un contenu diversifié de genres.

- Inciter à la qualité est un objectif majeur, ce qui interpelle une politique de production nationale via une coopération du Centre Cinématographique Marocain d’une manière efficace avec les chaines audiovisuelles marocaines. Il faut orienter vers des productions aux exigences sociales et intellectuelles avancées. Cette démarche confortera l’occurrence d’une diversité culturelle et linguistique.

- La formation de ressources humaines dans les différentes branches de la production audiovisuelle. A côté, il faut consacrer leurs droits, et les sensibiliser aux devoirs déontologiques, pour un exercice intègre de la profession, sans influence des parties prenantes. Il faut maximiser les conventions avec les écoles de formation de compétences audiovisuelles, et fonder les recrutements de compétences sur des bases plus transparentes.

- L’Etat doit revoir son statut d’intervention dans le secteur audiovisuel, et passer de l’accompagnement à l’investissement, afin que l’offre audiovisuelle marocaine réponde à son public cible, et non pas à une catégorie sans l’autre. Donc, il suffit de revoir le modèle économique des chaines étatiques malgré la dépendance naturelle par rapport au pôle public.

- La politique d’achat des programmes doit répondre à certains degrés de satisfaction. Si ce n’est pas le cas, il serait plus judicieux de réorienter les dépenses utilisées pour ces achats vers le financement des fonds qui seront consacrés à la

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