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Bourdieu - Sur la télévision

Par   •  12 Juin 2018  •  4 333 Mots (18 Pages)  •  558 Vues

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Enfin selon Bourdieu, ce phénomène d'exclusivité serait le résultat du fait qu'il n'y a rien de plus compliqué que de faire ressenti la réalité dans la banalité. En vient alors un phénomène de construction sociale de la réalité qui est capable d'exercer des effets sociaux de mobilisation, l'auteur prend donc l'exemple de grève des lycéens ; en effet, les journalistes vont donner de l'importance à l’événement en donnant la parole à des jeunes qu'on prend au sérieux et qui vont donc parallèlement se prendre au sérieux. Bourdieu finit cette sous partie en affirmant que la télévision, instrument d'enregistrement devient alors un instrument de création de la réalité.

Il s'en suit que dans une troisième sous partie, Bourdieu traite de la circulation circulaire de l'information. En effet, selon lui, il n'y pas une figure de journaliste abstraite mais des journalistes parmi lesquels existent des conflits, des concurrences. Cette concurrence présente avant tout dans le monde « économique » incite donc à l'homogénéisation. En effet, de profondes ressemblances se cachent dans les produits journalistiques notamment avec les contraintes imposées par toute une série de mécanismes comme la logique de concurrence mais également des contraintes imposées par les sources.

Pour savoir ce qu'ils vont dire, les journalistes doivent d'abord savoir ce que les autres ont dit et vont donc calquer les sujets qu'ils vont traiter sur les choix journalistiques de leurs confrères. On est donc face à une production qui est finalement collective, où nous retrouvons le même problème ; celui de se démarquer. Cependant, Bourdieu ajoute donc que les différences entre les journaux télévisés ou encore certains articles sont minimes et que les journalistes qui accordent une bien trop grande importance alors que ces dernières passent complètement inaperçues aux yeux des spectateurs.

De plus, ces derniers ne regardent que rarement plusieurs chaînes dans la journée, de même que de lire plusieurs journaux. Enfin, l'auteur traite de l'audimat, en dénonçant que sa mentalité peut aller à au détriment de l'information. En effet, les journalistes sont tous soumis à la contrainte de l'audimat ; ce dernier étant la mesure du taux d'audience donc bénéficient les chaînes de télévision et de ce fait la mentalité présente est que, dans les salles de rédaction ainsi que dans les maisons d'édition, on pense en terme de succès commercial ; la logique commerciale s'impose alors aux productions culturelles. L'information ne répond donc pas à l'attente du public mais se créée donc son propre public.

L'auteur développe ensuite une sous partie intitulée « l'urgence et le fast thinking ». En effet, selon lui, l'audimat à la télévision génère une pression de l'urgence ; nous retrouvons une pression des journalistes les uns sur les autres qui naît de la concurrence temporelle, c'est-à-dire d'être le « premier » pour le scoop. Cette pression se traduit alors par des choix, des absences ou encore des présences. La télévision ne favorise pas l'expression de la pensée puisqu'il y a un lien entre la pensée et le temps, or, une contradiction est présente entre l'urgence et la pensée puisque ceci ne soit pas être soumis aux pressions du temps. C'est alors que les intervenant de la télévisions émettent des idées reçues, recevables pour tout le monde, de sorte que le problème de réception ne se pose pas. Ainsi, la télévision privilégie toujours les mêmes intervenants : des fasts-thinkers qui proposent alors du fast-food culturel c'est-à-dire des locuteurs habitués des médias.

S'ensuit ensuite une sous-partie portant sur « des débats vraiment faux ou faussement vrai ». En effet, selon Bourdieu, nous retrouvons deux types de débats à la télévision. D'une part, nous retrouvons les « débats vraiment faux », c'est-à-dire des débats qui ont lieu entre des interlocuteurs qui se connaissent déjà, qui déjeunent et dînent ensemble et appartiennent tous au même milieu ; c'est un monde clos de personnes qui se confrontent mais de manière convenue.

D'une autre part, nous retrouvons les « débats faussement vrai », c'est-à-dire des débats orchestrées par le présentateur qui maîtrise le temps de parole des interlocuteurs en coupant la parole, qui impose un sujet ainsi qu'une problématique, mais également un ton et une sémantique singulière qui manipule donc l'urgence ; nous sommes donc face à une série de censure et donc parallèlement nous sommes donc face à un problème important du point de vue démocratique ; tout le monde n'est pas égal puisque des facteurs invisibles interviennent comme le fait de n'avoir aucune liberté de parole, des règles règles qui fixent ce qui peut se dire et ce qui ne le peut pas.

Bourdieu continue en affirmant que la présence de codes ou encore d'attitude sont nécessaire pour passer à la télévision ; un travail d'assistance à la parole doit être effectué.

De plus, la parole est également organisée en fonction de la composition du plateau auquel correspond tout un travail préalable ; en effet, dans certaines émissions comme Parole de français avec Sarkozy, les questions et réponses sont connues à l'avance, nous assistons donc à une scénarisation du débat qui permet alors la maîtrise de la parole mais également l'assurance de l'absence d'improvisation.

Enfin, dans une dernière sous-partie, Bourdieu traite d'un sujet qu'il nomme « contradictions et tensions ». En effet, d'une part, nous somme face à des contradictions ; la télévision est un instrument de communication très peu autonome sur lequel pèsent des contraintes relatives aux relations sociales entre journalistes comme la concurrence mais également la connivence. Cependant, leurs relations sont également fondées sur des intérêts communs liés à leur position dans le champ de production symbolique mais aussi sur une communauté de structures cognitives liées à l'éducation, à la formation.. C'est alors que l'instrument débridé qu'est apparemment la télévision est finalement bridé. Enfin, nous retrouvons également des contradictions intrinsèques à la production culturelle avec l'autonomie nécessaire à la production culturelle, et les conditions sociales utiles pour transmettre ces productions à tout le monde, conditions soumises à la pression du commercer par l'audimat. Une contradiction est également présente

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