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Compte rendu de lecture

Par   •  28 Novembre 2018  •  1 904 Mots (8 Pages)  •  529 Vues

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La structure du guide d’entretien amenait en premier lieu les enquêtées à se raconter, permettant ainsi de libérer le discours et de rentrer dans leur intimité en bâtissant peu à peu la confiance, avant d’en venir à la décision de se faire opérer. Elle a été pensée pour minimiser le caractère convenu du discours.

Olivier LEPILLER va essayer de comprendre pourquoi il y a une surreprésentation des femmes pour ce type d’opération.

Dans l’introduction de cet article, l’auteur nous explique que cet injonction à la minceur est plus dominante chez les femmes que chez les hommes. Contre toute attente, ce ne serait pas les raisons esthétiques qui primeraient dans le recours à la chirurgie mais bien celle de la santé. Afin de nous illustrer ce phénomène, Oliver LEPILLER prends comme exemple la ménopause qui est un âge associé « à un relâchement de cette injonction esthétique et de la sexualisation du corps ». Ce relâchement irait « de pair » avec une autre injonction genrée qui est celle du care. À partir de ce postulat, l’auteur va nous expliquer comment s’articulent ces deux injonctions, pour s’aider et s’appuyer sur des faits, il a interrogé des femmes de plus de 45 ans. Ce qui va lui permettre « d’appréhender l’articulation de ces deux injonctions autour de la ménopause. »

En premier lieu, l’auteur avance que l’injonction à la minceur est une expérience qui pèse lourdement sur le rapport au corps et à l’alimentation.

A travers différents témoignages de femmes, nous apprenons que la honte de son corps passe par la socialisation de sa famille mais aussi celle de ses pairs. La socialisation par la mère de ce phénomène indique « une transmission féminine d’une pression normative ». La stigmatisation familiale peut être aussi celle du père, qui ne complimente pas sa fille sur son physique, ou encore pire qui lui fait des remarques désobligeantes sur sa corpulence. Ces expériences de stigmatisation conduisent a un rapport problématique avec sa corpulence et son alimentation. Ce qui va favoriser la pratique de régimes amaigrissants chez les femmes, beaucoup plus que chez les hommes, ce qui va entraîner à son tour « l’effet yoyo ». L’auteur nous explique qu’à force de vouloir se restreindre, ces femmes créent un rapport addictif avec la nourriture. Les rôles attendus des femmes peuvent donc souvent les conduire à l’excès.

« Mais le désir de ne plus y déroger est- il pour autant le moteur principal de leur décision de se faire opérer ? »

Dans la seconde partie, LEPILLER nous explique en s’appuyant sur les entretiens, que les raisons esthétiques sont en réalité secondaires. Presque toutes les femmes interrogées font cette opération car elles sont soucieuses de leur santé, avec l’âge et l’obésité certaines pathologies peuvent apparaître. De plus, la plupart ne cherche pas de compagnon et ont misé sur d’autre traits de personnalité pour séduire, notamment « l’humour ».

Pour terminer, il fait le constat que nombre de ces femmes ont recours à l’opération afin d’être en meilleure forme physique, comme la « capacité physique à effectuer des tâches ménagères », ou afin de mieux surveiller et accompagner ses proches, notamment les enfants ou petits enfants.

L’auteur parvient à la conclusion suivante :

« Par l’injonction plus forte à respecter cette norme de maîtrise, les femmes sont plus susceptibles que les hommes de voir dans la chirurgie une solution. »

L’article interroge donc de son côté le recours beaucoup plus important des femmes à la chirurgie bariatrique. L’auteur a su montrer de manière très incisive que l’injonction esthétique n’est plus vraiment opérante pour les femmes de plus de 45 ans qui tombent dans la catégorie médicale de l’obésité. La mise au rebut sexuel des femmes associée au concept de « ménopause » et surtout les nouvelles charges de travail qui s’imposent à elles en termes de care sont évoquées pour expliquer le désir des femmes obèses de maîtriser une corpulence devenue incompatible avec le travail du care. La pression du care augmente en effet pour les femmes à partir de cette tranche d’âge avec la prise en charge supplémentaire des membres vieillissants de la famille, ou des petits enfants, comme on le voit bien dans l’article. La conclusion de l’auteur permet de penser le corps des femmes comme dominé par l’alimentation au travers d’une grande aire d’action du dispositif du genre : la sexualité. Il termine l’article en posant une nouvelle problématique qui reste à étudier selon lui, pourquoi les cas d’obésité sont ils plus fréquents chez les classes populaires ?

Ce travail permet d’apporter quelques informations supplémentaires à notre étude notamment le fait que tout d'abord, les femmes n'ont pas le même rapport au poids et au corps. "Le contrôle du poids est plus fort pour la femme. On est dans une société où la minceur est valorisée aussi bien au quotidien que sur le marché du travail". De nombreuses femmes vont donc chercher à rester mince en faisant attention à leur alimentation. Par ailleurs, les femmes sont culturellement plus sensibles à l'aspect santé, "ce sont elles qui prennent soin de la santé de la famille" et cette prérogative se traduit dans leurs choix alimentaires. Elles se tournent plus facilement vers des aliments qui ont une image "santé".

https://www.researchgate.net/profile/Olivier_Lepiller/publication/278379606_Moi_je_ne_demande_pas_a_rentrer_dans_une_taille_36_Recourir_a_la_chirurgie_bariatrique_apres_45_ans/links/560ead9708ae6b29b4995b0a/Moi-je-ne-demande-pas-a-rentrer-dans-une-taille-36-Recourir-a-la-chirurgie-bariatrique-apres-45-ans.pdf

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