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Rosie the riveter - Norman Rockwell (1943)

Par   •  15 Avril 2018  •  952 Mots (4 Pages)  •  714 Vues

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Elle n'est pas en train de se battre mais de prendre sa pause déjeuner. Elle a le menton levé et semble regarder de haut un éventuel ennemi.

Rosie est bien une héroïne ( contre-plongée, visage volontaire, accentuation de la perspective pour mettre les bras en valeur ... ),mais elle a un côté très réaliste car elle semble un peu prétentieuse, comme si elle n'était pas une icône impersonnelle mais une vraie femme américaine.

PROPAGANDE ET ŒUVRE D'ART

L'illustrateur a repris des codes clairs pour ses contemporains.

Le but est de soutenir le moral de la population et d'encourager ceux qui restent au pays pour produire le matériel dont les soldats ont besoin sur le front. Mais l'artiste a aussi choisi de reprendre un détail de la chapelle Sixtine de Michel-Ange, un des artistes les plus connus au monde, et qui appartient au patrimoine artistique mondial, et il l'a modifié de manière subtile. Le prophète Isaïe tient un livre dans ses mains ( qu'il a écrit ), et chez Rockwell c'est Mein Kampf qui est foulé au pied. Le nom du messie apparaît dans un encart comme il est de coutume dans les fresques, mais il apparaît sur la boîte chez Rockwell.

Rockwell a ajouté a posteriori une sorte de halo au-dessus de la tête de Rosie, ce qui fait d'elle une sainte. Ainsi, le message reste fort, mais il est empreint d'humour et de réalisme, ce qui le rend d'autant plus puissant. Les couleurs, bleu et rouge, sont importantes. Le bleu symbolise le

travail, mais avec le rouge il rappelle le drapeau américain. On remarque aussi le contraste entre la chemise bleue et le bracelet de force d'un côté, et le rouge à lèvres et les cheveux roux de l'autre. Rosie symbolise à la fois la féminité et la force.

Rockwell d'ailleurs a modifié l'apparence de son modèle, une jeune femme plutôt menue. Il l'a rendue plus forte, plus musclée, non seulement pour qu'il soit vraisemblable qu'elle puisse utiliser un pistolet à riveter, mais aussi pour suggérer la force dont fait preuve le pays. Enfin, il n'a pas souhaité montrer un ennemi humain. L'ennemi est représenté par Mein Kampf ; tandis que l'Amérique est représentée par Rosie. Ce choix est peut-être ce qui permet de passer de la propagande à l'art : l'ennemi n'est pas tout à fait le peuple allemand mais la doctrine, les idées nazies.

Représenter l'ennemi par de «vraies» personnes aurait rendu l’œuvre moins forte, car elle n'aurait plus été perçue de la même manière après la guerre. Les œuvres de Norman Rockwell font partie de l'imaginaire collectif américain.

Avec Rosie the riveter, il s'est inspiré d'une œuvre d'art célèbre pour faire passer un message à la nation. Mais il réussit aussi à évoquer une réalité contemporaine difficile avec humour et tendresse, et cela permet à ses œuvres de perdurer.

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