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Miroir et mise en abime

Par   •  8 Mai 2018  •  3 854 Mots (16 Pages)  •  557 Vues

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Composition:

- Lignes de force

- Plan

- Personnages

- Couleurs

- Lumière

- Facture

- Contexte historique

Elle porte une robe verte ce qui permet à l'artiste de faire un contraste complémentaire avec le rouge du lit à baldaquin et les sièges du fond. (Tonalités brunes du côté de l'homme contrastent avec le bleu vert de la femme). La lumière provient d'une source naturelle: La fenêtre située sur la gauche, elle diffuse en douceur une lumière fluide dans toute la pièce, accentue les parties claires (ex: Visages, mains...) et permet de guider notre regard. Il y a une seconde source de lumière; un lustre en laiton finement ouvragé avec une seule bougie allumée, cette lumière est symbolique; il s'agit de l'oeil de Dieu (=présence du Christ; protection de leur engagement mutuel et de l'amour). On peut noter d'autres symboles bibliques dans la présence de certains objets: Sur la fenêtre se trouvent quelques fruits (→ pommes évoquent le paradis perdu), sur le mur à l'arrière plan, on remarque un chapelet et enfin un splendide miroir convexe qui est entouré de dix médaillons qui relatent la passion du Christ. Ce miroir est l'objet central du tableau et nous permet de voir la scène de façon plus complète grâce au reflet de l'espace hors champs. En effet, en plus des deux personnages, le peintre apparaît avec un 2nd témoin du mariage. L'artiste un également signifié sa présence par l'inscription de son nom au dessus du miroir: «Johannes de Eyck fuit HIC» (= Jan Van Eyck fut ici) en guise de signature et preuve qu'il était au mariage. C'est une peinture à l'huile utilisée avec un grande maîtrise; chaque matière est traitée dans un soucis de détails et de vérité (velours, fourrure, dentelle, laiton, bois miroir, poils du chien, etc...)

Facture = matérialité du tableau (ici facture lisse, réalisme minutieux au profit de l'illusion de l'objet). Néanmoins, il est possible de voir la peinture dans sa matérialité → robe verte. Où Van Eyck a travaillé avec ses doigts ou ses empreintes sont encore visibles. Jan Van Eyck est considéré comme l'inventeur de la peinture à l'huile (liaison des pigments avec de l'huile et non pas avec du banc d’œuf «a tempera»).

Cette œuvre s'inscrit au début du XVe siècle où les italiens ont inventé la perspective. Tous les peintres de l'entourage de Brunelleschi vont utiliser cette science mathématiques qui permet de traduire une impression de profondeur. Le tableau devient miroir du monde; il est mimésis de la réalité. Jan Van Eyck est un artiste du Nord. On peut noter une différence dans le rendu du réel. Il y a toujours une esthétique picturale différente entre les pays septentrionaux et méridionaux (respectivement nord et sud). En effet, les artistes du Nord vont exceller dans le souci du détail, des objets, bijoux, décors, animaux, à la différences des artistes du Sud dont l'intérêt se porte sur le corps humain (anatomie) et l'espace grâce à un traitement utilisant une perspective parfaitement maîtrisée. Les artistes s'éloignent de l'esprit symbolique médiéval pour une période nouvelle pour la recherche de la réalité dans la nature. La peinture se mettra plus vers l'humanisme articulé avec la Renaissance. Les artistes ne sont plus soumis par les règles. Ils peuvent mettre leurs valeurs et propres règles qui vont se diriger vers l'humanisme.

Diego Velasquez (1599-1660), «Les Ménines» 1656

Huile sur toile 318 x 276 – Musée du Prado, Madrid

«Les Ménines» signifie les demoiselles d'honneur. Velasquez a représenté Philippe IV et sa famille dans un espace complexe d'où il joue avec les points de vue et le regard du spectateur. Cette scène se déroule dans le palais de L'Alcazar à Madrid (Palais de Philippe IV). Nous voyons plusieurs personnages: la jeune infante Marguerite-Thérèse (âgée de 5 ans) est entourée par ses deux demoiselles d'honneur: l'une d'elles fait une révérence, l'autre est à genoux et lui tend un plateau avec des rafraîchissements. À côté de la jeune princesse se trouve une naine, une enfant et un chien. Juste derrière les deux autres personnages, une sœur et un chaperon (= garde du corps + maître spirituel et laïc). Velasquez s'est représenté lui-même en train de peindre et regarde le spectateur. À l'arrière plan, la silhouette d'un homme apparaît dans l'encadrement de la porte; il s'agit du cousin de Velasquez, chef des ateliers de la tapisserie royale et enfin dans un miroir biseauté apparaissent le roi lui- même et son épouse. Le décor se déroule dans les appartements de Velasquez: il était peintre pour le roi entre 1623 et 1660 et était donc aisé. La pièce est construite comme une boite avec un seul point de fuite. Il va utiliser un procédé traditionnel pour organiser un groupe complexe de personnages: il divise sa toile en quatre parties horizontales et sept colonnes verticales (de cases égales). Ça lui permet d'avoir une grille pour classer ses éléments. Sur cette grille, il présente les neuf personnages (ou onze, si on comprend le reflet du roi et de la reine). Les personnages n'occupent que la moitié inférieure du tableau et sont pourtant à l'échelle 1 (taille humaine réelle). Le reste donne toute la monumentalité de l'Alcazar. À cette grille, il va apporter sept profondeurs:

- 1e plan: le chevalet à gauche, le chien et l'enfant à droite

- 2e plan: l'infante, les demoiselles d'honneur et la naine

- 3e plan: Velasquez, la sœur et le chaperon

- 4e plan: le mur du fond de salle avec les tableaux (de Rubens)

- 5e plan: le cousin de Velasquez sur les escaliers

- 6e plan: la lumière derrière le cousin, en haut des marches

- Et enfin, une 7e et dernière zone de profondeur qui nous projette du fond vers l'espace hors champs qui est en fait devant (par le miroir).

C'est par la lumière que Velasquez va mettre la

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