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La Licorne se défend, tapisserie de la tenture, La Chasse à la licorne

Par   •  2 Mars 2018  •  3 293 Mots (14 Pages)  •  536 Vues

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Un autre chasseur sonne sa corne. Un pommier monte en haut au centre de la scène, il y des boucles d'une corde en bandoulière sur le bas des branches avec les lettres A et E. Au-dessus des lettres et la cime des arbres un flanc de colline est visible, couronné par un château. Le tout, sous un ciel bleu formant un panorama lointain.

Dans la licorne se défend, le rythme s’accélère. C’est la silhouette de l’animal engagé dans une action violente qui confère surtout une grande véhémence à la composition de cette tapisserie, mais les chiens qui courent, les bécasses qui s’envolent épouvantées et, à nouveau, les épieux pointés contribuent largement à l’impression d’excitation que donne l’ensemble. L’arbre central, au lieu de se trouver au premier plan, est placé vers l’arrière, de sorte que son influence stabilisatrice s’en trouve diminué. Le ruisseau, continue à couler tranquillement parallèlement au bord inférieur, avec en plus ce héron, immobile sur une patte, il tranche alors entre la violence de la scène et la tranquillité, ce qui créer une sorte d’ironie délectable.

L’iconographie : *La licorne dans l’art du Moyen-âge et du début de la Renaissance

Sa première et plus ancienne description date de 400 av JC. Ainsi, cette tenture met en scène cet animal, après des centaines d’années de tradition accumulée, à l’apogée de son prestige et de sa gloire. On peut très vite en déduire, simplement en regardant l’ensemble de la tenture et l’œuvre en question, que ses créateurs étaient pleinement au courant des connaissances accumulées en ce domine depuis des siècles, avec en en plus une bonne dose d’imagination. Ils ont rendu la licorne à la fois noble, fière et férocement courageuse et en même temps douce. Ils l’ont faite physiquement belle.

On peut alors comparer la licorne des Cloîtres avec celle qui compose les tapisseries du Musée du Cluny. En effet, elles sont d’apparence très semblables, en revanche à Cluny, elle est moins féroce et sauvage, elle n’apparait que comme un animal héraldique, portant des écus avec des armes. Mais elles demeurent tout de même très proche, si on les compare à d’autres issues de tapisseries suisses ou allemandes de la même époque. Prenons l’exemple de la licorne illustrée dans la tapisserie de la Femme sauvage à la licorne, dans cette représentation l’animal est de couleur brune avec des tâches, avec une corne rectiligne formant une spirale (dérivée de la défense du narval). On peut alors en conclure, qu’il n’existait pas de formule universellement acceptée et admise pour représenter la licorne, à l’époque où la Chasse à la licorne a été réalisée. Ainsi, la représentation de cet animal fabuleux relevait purement de l’imagination de son artiste.

Dans l’œuvre en question, on doit être heurté par l’aspect féroce de la licorne. Cette férocité et cette sauvagerie sont soulignées par tous les écrivains qui en ont parlé. On devine alors que c’est un animal plus grand que son adversaire, avec un esprit de lutte plus ardent. De nombreuses représentations de la férocité de la licorne existent, comme l’enluminure d’un manuscrit anglais du XIVe qui nous montre cet animal attaquant un lion.

On a donc compris dès l’instant où l’on regarde la tapisserie, que la licorne est l’élément central. Mais si l’on regarde d’encore plus près et de manière plus attentive, on peut aussi remarquer que notre œil est guidé par les nombreuses armes des chasseurs. Certes, elles sont là pour caractériser la chasse, mais elles servent surtout à fixer l'attention du spectateur sur la surface de la tapisserie et à guider son regard. La multiplicité directionnelle des piques sature l'espace, anime et solidifie la composition en désignant un point toujours identique : le lieu où lutte puis meurt la licorne. La concentration des piques convergeant vers le même point crée une tension vive et ininterrompue. Les piques deviennent " personnages " à part entière.

*Le thème de la chasse

Selon la littérature moyenâgeuse, on sait que la licorne se défend à coup de sabot, à coup de corne contre ses adversaires. Il va de même pour le cerf, qui a sans doute servi de modèle pour les tapisseries des Cloîtres.

Dans la tapisserie, la licorne blesse l’un des chiens avec sa corne acérée, en même temps elle décoche un coup de sabot qui pourrait être mortel à un chasseur qui l’esquive. Il est dit, que dans tout l’art médiéval, on ne voit aucune licorne plus héroïquement combative que celle-ci. Les chiens sont courageux et ne cherchent pas à s’enfuir. L’un d’eux est retenu contre son gré, par un chasseur préoccupé par la violence de la scène. À côté, on peut remarquer un personnage coiffé de son chapeau à plume, il pourrait s’agir du seigneur de la chasse, qui, apparemment approuve l’action de ses veneurs, avec son épieu au repos. Les autres chasseurs, ont leur épieu pointé en direction de la licorne, comme s’il s’agissait d’un gibier ordinaire.

Pourtant, ils devraient savoir que ce genre d’animal, si l’on s’en tient à la littérature de l’époque, ne peut être capturer seulement par la ruse, seulement après avoir été apprivoisée et rendu inoffensive par une jeune fille vierge. La seule personne qui semble avoir conscience de la différence entre une chasse au cerf et une chasse à la licorne, est le chasseur soufflant dans son cor. Sa présence doit rappeler aux observateurs que la licorne est le symbole du Christ. Cette imagerie est unique dans toute l’histoire de l’art, car habituellement ce chasseur, dit aussi le messager de Dieu, ne participe jamais à la mêlée.

Le symbolisme religieux de l’œuvre

Il est difficile de voir une allégorie de l’Annonciation dans une image d’où la Vierge est absente. Le peintre qui dessina les cartons des tapisseries de La Chasse à la licorne connaissait cependant la signification habituelle de ces scènes, et s’est peut-être inspiré d’un modèle d’Annonciation. En effet, le chasseur qui sonne du cor à gauche de la scène, comme pour annoncer une nouvelle, est très probablement l’ange Gabriel.

La Chasse à la Licorne, en l’occurrence La Licorne se défend, possède un symbolisme religieux, celui du mystère de la Vierge. En effet certains chercheurs considèrent que cette tapisserie en question relate en réalité l’Annonciation à la Vierge Marie. Ainsi, la Licorne représente l’incarnation, puisqu’elle serait enceinte. Cette affirmation peut se

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