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La Licorne se défend

Par   •  1 Mars 2018  •  4 984 Mots (20 Pages)  •  408 Vues

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L’apparition de la tapisserie finale doit plus à l'intervention du caricaturiste que le designer du modello, ce qui rend l'analyse stylistique et l'attribution médiévale au début de la Renaissance Tapisserie un champ de mines dans l’histoire de l'art. Ainsi, le carton est l’étape ultime de la composition d’une tapisserie avant son tissage. C’est l’outil indispensable, car il indique les principales figures et les couleurs de la composition en fournissant des détails plus précis. Ce modèle à grandeur finale peut même préciser les matériaux à utiliser, c’est l’exemple du document graphique évoqué dans le marché qui engage Léon Brocart, pour produire une Chasse à la Licorne en 1536, indiquant que le licier doit utiliser trois couleurs à savoir le jaune, le vert et le bleu. Cela guide alors le licier dans son travail, notamment de reproduire un dessin mais aussi de créer une étoffe.

Une œuvre à part entière

Cet ensemble de tapisserie est l’une des merveilles du monde médiéval, car il n’existe aucune autre œuvre d’art où la poursuite et la capture de cette créature surnaturelle soient offertes aux regards avec autant de détails surprenants et avec une telle maîtrise, tant dans la technique que dans la vérité des personnages et dans les intentions symboliques. Cette imagerie fait référence à de nombreux aspects qui ont parfaitement leur place dans une œuvre qui était sans doute destinée à la célébration d’un mariage. Mais en même temps, la licorne symbolise le Christ, la composition de la présente tapisserie nous montre en allégorie, l’Incarnation, la Résurrection, avec l’ange Gabriel derrière l’apparence d’un chasseur. C’est seulement en 1680, que l’on en retrouvera pour la première fois la trace, alors qu’elles ornaient la chambre à coucher de François de La Rochefoucauld. Les artistes de cette œuvre d’art demeurent encore mystérieux voir inconnu. Il en va de même au sujet de son commanditaire, on essaye alors de tirer des conclusions avec les quelques indications présentent sur les tapisseries, notamment les monogrammes AE et FR.

L’œuvre

RAPPEL (DIAPO) (Dernière acquisition) New York ; 1923, acquis par John D. Rockefeller Jr. et installé dans sa résidence Cinquante-quatrième Street ; 1937, transféré à une galerie spécialement construit à The Cloisters.

Description de la tapisserie

Suite à la précédente scène illustrant les chasseurs qui découvrent la licorne, dans la tapisserie en question on voit clairement que la licorne tente d’échapper à ses poursuivants en sautant dans un ruisseau. C’est une représentation d’une action violente entre les chasseurs et la licorne.

Le premier plan est occupé par un ruisseau qui fournit un lien visuel avec les panneaux précédents. Sur le côté près d'un chasseur deux chiens se précipitent vers une clairière dans un bosquet boisé, où la licorne a été entouré. La licorne est représentée de profil, son corps formant une forte diagonale dans le centre de la composition telle qu'elle fend vers le bas pour éventrer un chien avec sa corne, elle donne un coup de pied dans le même temps avec ses pattes arrière au chasseur derrière elle. La licorne a un saignement d'une blessure sur son dos. Tous les chiens portent de larges colliers, certains gaufré avec des clous ou autres, quintefeuilles portant les lettres A et E reliés par un cordon. Le collier du chien dans la car- premier plan à gauche une inscription, qui a été lu comme « O francorum rex. »

Un autre chasseur sonne sa corne. Son sabre porte l'inscription Ave regina. Un pommier monte en haut au centre de la scène, il y des boucles d'une corde en bandoulière sur le bas des branches avec les lettres A et E, les mêmes que sur les colliers des chiens. Au-dessus des lettres et la cime des arbres un flanc de colline est visible, couronné par un château. Le tout, sous un ciel bleu formant un panorama lointain.

L’iconographie

La licorne dans l’art du Moyen-âge et du début de la Renaissance

Sa première et plus ancienne description date de 400 av JC. Ainsi, cette tenture met en scène cet animal, après des centaines d’années de tradition accumulée, à l’apogée de son prestige et de sa gloire. On peut très vite en déduire, simplement en regardant l’ensemble de la tenture et l’œuvre en question, que ses créateurs étaient pleinement au courant des connaissances accumulées en ce domine depuis des siècles, avec en en plus une bonne dose d’imagination. Ils ont rendu la licorne à la fois noble, fière et férocement courageuse et en même temps douce. Ils l’ont faite physiquement belle.

On peut alors comparer la licorne des Cloîtres avec celle qui compose les tapisseries du Musée du Cluny. En effet, elles sont d’apparence très semblables, en revanche à Cluny, elle est moins féroce et sauvage, elle n’apparait que comme un animal héraldique, portant des écus avec des armes. (DIAPO, p 63). Mais elles demeurent tout de même très proche, si on les compare à d’autres issues de tapisseries suisses ou allemandes de la même époque. Prenons l’exemple de la licorne illustrée dans la tapisserie de la Femme sauvage à la licorne, Strasbourg (p35), dans cette représentation l’animal est de couleur brune avec des tâches, avec une corne rectiligne formant une spirale (dérivée de la défense du narval). On peut alors en conclure, qu’il n’existait pas de formule universellement acceptée et admise pour représenter la licorne, à l’époque où la Chasse à la licorne a été réalisée. Ainsi, la représentation de cet animal fabuleux relevait purement de l’imagination de son artiste.

Dans l’œuvre en question, on doit être heurté par l’aspect féroce de la licorne. Cette férocité et cette sauvagerie sont soulignées par tous les écrivains qui en ont parlé. on devine alors que c’est un animal plus grand que son adversaire, avec un esprit de lutte plus ardent. De nombreuses représentations de la férocité de la licorne existent, comme l’enluminure d’un manuscrit anglais du XIVe qui nous montre cet animal attaquant un lion. (DIAPO p41).

On a donc compris dès l’instant où l’on regarde la tapisserie, que la licorne est l’élément central. Mais si l’on regarde d’encore plus près et de manière plus attentive, on peut aussi remarquer que notre œil est guidé par les nombreuses armes des chasseurs (DIAPO). Certes, elles sont là pour caractériser la chasse,

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