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L'art du portrait du XVIe au XXe siècle: La Bohémienne - Renoir

Par   •  13 Avril 2018  •  1 838 Mots (8 Pages)  •  453 Vues

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Les Grandes Baigneuses, 1887

La période Nacrée (1890-1897)

Ce n'est plus du pur impressionnisme ni du style de la période ingresque, mais un mélange des deux. Il conserve les sujets ingresques mais reprend la fluidité des traits. La facture plus souple et onctueuse,avec des effets de transparence. En 1892, Renoir est au sommet de sa gloire et pour a première fois l'Etat se porte acquéreur d'une de ses toiles, « Les Jeunes Filles au piano » qui sera exposée au musée du Luxembourg. Les thèmes de la maternité et des jeunes femmes voluptueuses et nues sont récurrents. Son style est désormais impulsif, direct, sans retouches. Ses sujets sont d'ailleurs pour la plupart peints en une seule séance dans des coloris à dominante ocre-rouge. La bonne de ses enfants, Gabrielle Renard, devient un de ses grands modèles. La transformation de son style l'amène à peindre de plus en plus en volume, vers une plastique plus sculpturales, signant l'épanouissement final de sa peinture.

Jeunes Filles au piano, 1892

Ces lignes de recherche très diverses rendent Renoir et ses œuvres difficilement saisissables expérimentant des styles contradictoires qu'il finit par concilier dans son ultime recherche.

III)Le tableau

Il s'agit du portrait de Lise Tréhot intitulé « Lise ou la Bohémienne » peint en 1868. C'est une huile sur toile de 85x62 conservée à la Nationalgalerie de Berlin.

Lise est ici représenté à mi-corps, les bras nus,les mains croisées sur les genoux, la chevelure nouée sur le dessus par un ruban rouge et lâchée sur les épaules. Elle porte une robe légère à rayures rouges et blanches dont la manche tombante de l'épaule droite dévoile son épaule nue. Elle pose assise de trois quarts sur une chaise en extérieur, présentant une attitude décontractée. Elle ne regarde pas en direction du spectateur mais semble plutôt perdue dans ses pensées. Elle tient dans sa main une feuille, rappelant la végétation se trouvant en arrière plan.

Au niveau des couleurs, on distingue une dominante de verts, de rouges et différentes nuances de beiges créant une ambiance chaleureuse. Sa chevelure noire créer un réel contraste avec la luminosité des couleurs de l'arrière plan et de ses vêtements. Elle souligne d'autre part la clarté de sa peau.

Au niveau de la technique, on retrouve l'esthétique réaliste des débuts de Renoir, néanmoins on perçoit des influences impressionnistes notamment pour le feuillage et la représentation de la lumière. En effet la date de la création de la toile correspond en fait à la période où Renoir change progressivement son style picturale, c'est donc pour cela que l'on ressent un mélange des deux esthétique.

On observe que pour peindre le feuillage très stylisé, le peintre utilise des effets de matières, ainsi qu'une touche visible caractéristiques de l'impressionnisme. De plus les peintures en plein air sont des thèmes récurrents de cette esthétique.

Néanmoins le coté statique ainsi que la précision des traits en particulier pour les mains et le visage rappellent le caractère réaliste du tableau. De plus la posture du sujet ainsi que la mise en page restent très conventionnelles, indiquant une certaine prudence du peintre vis à vis du jury du Salon.

L'attitude décontractée du personnage ainsi que l'apparence de ses vêtements et de ses cheveux dégage un aspect négligé, pouvant être une explication du titre « Lise ou la Bohémienne ». Il qualifie d'ailleurs cette toile « d'étude » lorsqu'il la présente au Salon en 1968.

De format relativement modeste, cette peinture rappelle par son sujet des œuvres analogues de Courbet (comme « La fille aux mouettes, Trouville », 1865, New York, ou « Jo, la belle Irlandaise »).

IV)Conclusion de la conception du portrait à l'époque

Au XVIIIe siècle, la plupart des portraits étaient des commandes, rendant compte de la position sociale du modèle autant que de son apparence personnelle. Il était donc requis que le modèle ait des moyens financiers, mais il lui fallait aussi avoir un statut que l'on pouvait représenter visuellement.

Au cours de la première moitié du XIXe siècle, la bourgeoisie accède au pouvoir et impose son image triomphante. On observe donc une démocratisation du portrait, où aux rois, à la noblesse et aux financiers succèdent les industriels, les propriétaires terriens, les patrons de la presse, les professions libérales. A défaut d'une galerie de portraits d'ancêtres dans un château, les habitants des appartements haussmanniens décorent leurs pièces de réception du portrait de leur épouse, de leur famille. Avec l'invention de la photographie en 1834, le portrait photographique connaît vers le milieu du XIXe siècle un essor sans précédent qui vient concurrencer le portrait peint. Les longs temps de pose dans un atelier sont remplacés par quelques minutes chez un photographe. Le portrait reste néanmoins pratiqué par les impressionnistes et de nombreux peintres mondains mais il permet désormais une représentation de personnages plus « communs ». En effet, le nouvel enjeu des impressionnistes va être de s'intéresser davantage à l'expressivité des personnages.

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