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HDA, le dictateur, Charlie Chaplin

Par   •  14 Juin 2018  •  1 762 Mots (8 Pages)  •  662 Vues

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dont il est question appartient à ce pays. De plus le régime autoritaire mis en place par le dictateur a pour symbole une double croix, rappelant inévitablement la croix gammée , tous les officiers saluent leur chef en levant la main d’un « Heil Hinkel », copie pure et simple du salut nazi (« Heil, Hitler »).

Chaplin joue énormément de sa ressemblance avec Hitler tout d’abord physiquement avec sa moustache, ses cheveux bruns, le même regard sombre et le même rictus que le dictateur.

Chaplin montre bien d’ailleurs tous les instruments dont Hitler s’est servi pour constituer son personnage et imposer sa propagande aux Allemands: avec ses uniformes, Hitler aimait ainsi se montrer en militaire, en chef de guerre prêt au combat, par opposition aux autres hommes politiques en civil désignés alors comme des lâches; par ailleurs, en public, il ne discutait pas, il ne parlait pas mais il criait, il hurlait sa haine des démocraties et des Juifs, notamment lors des meetings du parti nazi.

Chaplin va également jouer avec les noms. D’un coté avec les consonances : Schultz évoque l’Allemagne et Benzino l’Italie ; de l’autre en jouant sur des parallèles évidents : Hinkel pour Hitler, Benzino Napoloni pour Benito Mussolini, Osterlitch pour l’Autriche…

Analyse d’un passage.

Nous avons choisi d’analyser la situation dans le ghetto et le discours d’Hynkel aux enfants d’Israël. Ce passage se situe à 57 minutes du film.

Dans ce passage, Hynkel vient d’apprendre que le banquier juif Epstein refuse de lui prêter de l’argent pour l’invasion de l’Osterlich, furieux il décide d’adresser un discours radiophonique aux «  enfants d’Israël » c’est-à-dire aux juifs et non aux «  enfants de la double croix » comme il l’avait prévu. Ce changement d’auditoire et de texte (il froisse les notes préparées pour son discours) est aussi un revirement politique, car Hynkel avait cessé les persécutions dans le ghetto ce qui avait permis au barbier et à Hannah d’avoir une idylle, mais sa rage radiophonique marquera le durcissement de ses actions envers les juifs.

Dans ce passage, le barbier et Hannah s’apprête tous les deux à sortir en rendez-vous, ils sont bras dessus-bras dessous et débordent d’optimisme, cet optimisme et d’ailleurs souligné par une musique guillerette. À un moment le barbier s’arrête pour acheter deux médaillons à l’effigie du dictateur, mais au moment de payer pour la propagande d’État, les vociférations d’Hynkel retentissent dans tout le ghetto, il rend alors les deux médaillons qu’il s’apprêtait d’acheter. Les rues se vident laissant les deux protagonistes seuls. Ils s’empressent tout deux de partir se réfugier dans la cour de monsieur Jaeckel. Ils éteignent alors la radio et entendent les troupes de la mort. En voyant leur arrivée, tous les juifs du ghetto viennent également se réfugier chez monsieur Jaeckel. Les troupes de la mort forcent la porte et pénètrent dans la cour mais après s’être souvenus des ordres du commandant Schultz, ils repartent. La milice apprend alors l’arrestation de Schultz et veulent donc tuer le barbier. Ce dernier se réfugie sur le toit et voit les miliciens brûler sa boutique.

Dans cet extrait, il y a plusieurs transitions ( fondu enchainé ) qui opposent tout d’abord les humeurs des deux personnages sosies à savoir Hynkel, drapé d’une cape ridicule qui lui donne une tonalité vampirique et le barbier vérifiant sa mise pour son rendez-vous.

Mais il y a également une opposition entre les deux lieux, le bureau de Hynkel qui est immense et semble hermétique et le ghetto qui a une architecture à taille humaine où tout communique (d’une volteface, le barbier qui embrassait du regard sa boutique se retrouve dans la cour)

On remarque également la juxtaposition des éléments comiques et dramatiques.

ex : le barbier qui s’apprêtait à acheter le médaillon mais qui le repose après avoir entendu la voix de Hynkel ou encore le moment où le barbier tente de reprendre son chapeau mais qui est trop proche du haut parleur, cette séquence est d’ailleurs le s eul affrontement (certes indirect) entre les deux personnages sosies.

On retrouve aussi dans cet extrait tous les traits de la dictature de Hynkel, c’est-à-dire, un régime antisémite avec des pogroms, un état policier, la propagande et la manipulation des masses ( discours radiophonique), le culte de la personnalité (médaillon à l’effigie du dictateur) mais également l’obéissance aveugle aux ordres (les miliciens qui partent du ghetto à cause des ordres de Schultz)

Les faits historiques évoqués ici sont tout d’abord la nuit de cristal qui est le pogrom le plus violent et l’arrestation des opposants au régime et donc une politique antisémite de plus en plus forte

Conclusion

  Le Dictateur est une œuvre extraordinaire qui le reste encore 60 ans plus tard avec un véritable but humaniste dans lequel Chaplin s’engage contre le nazisme sur le terrain du spectacle. Dans des décors semblables à ceux de la propagande nazie, il en dénonce la réalité brutale et violente en mimant le dictateur s’adressant à des foules obéissantes. Chaplin alerte également ses contemporains sur les rêves expansionnistes et donc du danger que représente Hitler. Il n’hésite d’ailleurs pas à utiliser des procédés burlesque pour le rendre ridicule aux yeux de tous.

Ils resteront tout deux les moustachues les plus célèbres du XX ème siècle l’un le plus aimé et l’autre le plus haïe.

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