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Daniel-Henry Kahnweiler et le Cubisme

Par   •  17 Mai 2018  •  3 653 Mots (15 Pages)  •  690 Vues

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3) Une carrière compliquée par les évènements de l’Histoire

Allemand, Kahnweiler dût fuir la France avec la première guerre mondiale et s’exila en Suisse. Le 20 février 1920, lors de son retour en France (il fût retenu en suisse à cause de formalité administratives), ses œuvres avaient été saisi pendant la guerre et l’ensemble de sa collection fût liquidé l’année suivante avec l’application de la loi sur les séquestres allemands (13 et 14 juillet 1921 jusqu’en 1923) à l’hôtel Drouot à l’aide de l’expertise de Léonce Rosenberg. Cette vente ne fût pas menée sans une certaine agitation. Le marteau du commissaire-priseur frappa une dernière fois, et tout ce que Kahnweiler s’était efforcé d’entreprendre depuis 1907 fût réduit à néant. Néanmoins, Kahnweiler continua son entreprise. A la fois affaibli financièrement et renforcé par la certitude d’avoir un rôle à mener, il dût s’associer avec un camarade de ses années d’antan et crée la galerie Simon, au 29 rue d’Astorg, du nom de son associé. Tous les artistes qu’il défendait avant la guerre revinrent chez lui, hormis Picasso qui partit chez Paul Rosenberg jusqu’en 1939. Dès 1924, nombres d’artistes que représentait le marchand partir tel que Derain ou Braque.

De plus, comme un malheur n’arrive jamais seul, la crise économique de 1929 accentua les difficultés du marchand qui commença à ne plus pouvoir payer ses artistes. N’ayant pas retrouvé de peintres d’une envergure aussi importante que celle des cubistes, ils ne s’imposèrent pas durablement sur le marché. 1er septembre 1939 : l’Allemagne envahissa la Pologne et Kahnweiler envoya très rapidement une partie de ses œuvres dans le Limousin et s’y réfugia durant la guerre. A la fin de la guerre, Kahweiler repris son activité avec la galerie Louise Leiris, du nom de sa belle-sœur. Dès le début des années 50, Kahnweiler put représenter à nouveau Fernand léger et Picasso [7] et connût un succès commercial important grâce au succès du peintre espagnol.

Hormis avec Picasso, Kahnweiler ne put jamais reelement reprendre la place qu’il occupait avant 1914 en tant que marchand. Cependant, sa vision singulière du cubisme ne fût pas simplement matérielle mais également théorique et dès 1920, il commença à écrire sur le Cubisme et à devenir un porte-parole ce qui acheva de consacrer ce mouvement dans l’histoire de l’art du Xxe siècle.

Cependant, le cubisme ne serait pas ce qu’il est sans l’engagement de Kahnweiler pour le cubisme à travers ses écrits, conférences et sa vision bien singulière qui a permis son rayonnement international et conforte K comme l’une des figures clés ayant permis la découverte du Cubisme.

B) Une intellectualisation du cubisme grâce à une vision singulière

1) A travers ses écrits et conférences

En effet, dès sa fuite en Suisse, Kahnweiler commença à rédiger La montée du cubisme, ouvrage où il théorise ses intuitions sur le cubisme.

Dans cette ouvrage, influencé par ses lectures de Kant et Simmel, il livre sa vision [8] de la peinture qui pour lui est une écriture qui a pour but de fixer sur une surface plane et à destination du spectateur, les émotions de l’artiste devant la réalité[9]. Selon Jeanne-Bathilde Lacourt, la commissaire de l’exposition « Picasso, Léger, Masson : DHK et ses peintres » au musée d’art moderne de la ville de Lille, celle-ci explique ce que Kahnweiler entend par « émotion » sont à la fois les sensations optiques et les images mentales que déclenche, chez l’artiste, la vue d’un corps : ce qu’il voit mais aussi ce qu’il connaît de l’objet ».

Werner Spies montre bien l’importance des écrits de Kahnweiler : « non seulement parce que l’auteur présente le cubisme tel qu’il la vu de près, mais aussi parce qu’en dépit de cette proximité il sut porter un regard divinatoire sur les cubistes essentiels » et déclare ensuite « il n’est guère d’autre exemple d’un jugement porté qui fût confirmé aussi totalement par la postérité[10]. Ce témoignage nous montre donc l’importance de ce premier écrit de Kahnweiler, apport à la fois sur l’esthétisme du cubisme et sur la présentation des courants de l’évolution historique du cubisme.

Kahnweiler ne s’en arrêta pas là et dédia une monographie à Juan Gris[11] publiée en 1946 faisant toujours référence. De plus, il fût le porte parole du cubisme à travers maintes conférences autour du monde à partir de la mort de sa femme en 1945 où il s’éloigna peu à peu de son métier premier afin de promouvoir le cubisme par ses écrit jusqu’à sa mort et cela, notamment par ses Confessions esthétiques[12], parues en 1963.

Cependant, il ne faudrait pas résumer ce marchand à ses écrits, mais également aux relations qu’il entretenait avec les critiques et collectionneurs

2) Ses relations avec les critiques / collectionneurs

En effet, l’influence de K eut également lieu grâce aux relations privilégiées qu’il entretenait avec des critiques et collectionneurs important, témoignant de la force du marchand, à la fois critique et commerçant.

Au sein d’un colloque « DH Kahnweiler entre commerce et histoire de l’art », Lilianne Jeffre [13] nous décrit fort bien la relation unissant du marchands à des critiques, collectionneurs tel que Carl Einstein, un écrivain, journaliste et essayistes qui entretiendra des relations privilégiés avec le marchand et également Wilhem Ulde, grand collectionneur qui publiera dès 1928 : Picasso et la tradition française[14]. Par exemple, La rencontre avec Picasso n’aurait jamais eu lieu si Uhlman n’en avait pas été l’entremetteur. C’est ainsi que l’on peut voir le fort lien qu’entretenait DHK avec bon nombres d’intellectuels / collectionneurs de l’époque

On peut donc constater que Kahnweiler fût important en tant que soutien financier mais également intellectuel du mouvement. Néanmoins, Il ne faudrait pas cependant penser que DHK était seulement un visionnaire et ardent défendeur du cubisme, il fût également un marchand avec un sens agiueë du commerce. Picasso déclara un jour « Que serions nous devenu si Kahnweiler n’avait pas eu le sens des affaires ? »[15]

II/ Un marchand considéré comme « historique »

Kahnweiler fût sans nul doute le marchand historique du Cubisme grâce à son sens du commerce et à la nouvelle

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