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Analyse de la BD Le petit prince

Par   •  2 Septembre 2018  •  6 663 Mots (27 Pages)  •  892 Vues

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Le cas est très différent pour La Planète des Eoliens, où Didier Poli et Guillaume Dorison font une adaptation très éloignée de l’œuvre d’Exupéry, où la narration et la logique du récit de Saint Exupéry sont presque totalement affranchies du roman de 1943.

Cette bande dessinée est plus proche d’un récit d’aventures que d’un conte philosophique. Leur œuvre est une œuvre de science-fiction, qui serait comme une suite des aventures du Petit Prince, cinquante ans plus tard (fig.3). Suite qui a perdu son narrateur d’origine, car ce n’est plus l’aviateur qui raconte le récit : le narrateur est externe et objectif. Cette bande dessinée introduit un récit différent, où seuls les personnages comme le Petit Prince, le renard et le serpent sont encore présents, mais l’intrigue et les péripéties sont tout à fait nouvelles. Pour Guillaume Dorison et Didier Poli, il ne s’agissait pas de faire une adaptation fidèle au récit, mais plutôt d’étendre l’univers du Petit Prince vers de nouveaux horizons, vers une nouvelle planète, ici la planète des éoliens. C’était une occasion de moderniser le roman Le Petit Prince, mais il est dommage que l’aspect philosophique, métaphysique du roman soit perdu dans ce tome. Le récit est très manichéen : c’est l’histoire du bien qui tente de contenir le mal, d’empêcher sa progression, le bien est le Petit Prince, aidé de son ami le renard, et le mal est le serpent, le tentateur, qui répand le chaos sur chaque planète où il passe.

Par la suite, nous allons traiter des personnages et la représentation de l’univers pour montrer les similarités et différences entre les adaptations du roman Le Petit Prince en bande dessinée de Joann Sfar et le tome 1 (La planète des éoliens) d’une série de 24 albums créés par Didier Poli et Guillaume Dorison. La bande dessinée de Joann Sfar est intéressante, car la fleur est un personnage à part entière, avec une forme humaine : des yeux, bouche et autres parties d’un corps humain, qui habite dans une fleur. Ceci explique comment le fait qu’elle peut parler comme les humains.

L’anatomie des personnages change souvent, ainsi leurs ombres. À certains moments, il semble que le Petit Prince soit plus grand qu’à d’autres. Ses yeux bleus sont beaucoup surdimensionnés comparés à son corps. Nous trouvons facilement chez Sfar des parties du corps accentuées, comme le nez du géographe. Esthétiquement, le personnage qui compte les étoiles n’est pas comme le roman original l’a décrit, alors que la plupart des autres sont restés assez fidèles.

Comme cette bande dessinée est fidèle au roman original, l’histoire se concentre sur les deux personnages principaux, c’est-à-dire le Petit Prince et le pilote qui essaie de réparer son avion. À la fin, nous découvrons que le Petit Prince était seulement un personnage imaginaire, a contrario de ce que se passe dans les albums de Didier Poli et Guillaume Dorison, où le Petit Prince a été un vrai et le principal personnage de l’histoire.

La perspective dans cette œuvre n’est pas souvent respectée, ce qui fonctionne très bien avec le style adopté. Par exemple, à la page 27 de la bande dessinée, dans la première case (fig 4), l’avion et le personnage semblent être au même niveau, parce que le terrain ne donne pas l’impression que les deux objets sont très distants l’un l’autre. Le décor est minimaliste et secondaire, donc les plans récurrents sont les plans moyens, rapprochés et gros plans. De fait, cela nous amène à conclure que cette bande dessinée se concentre plutôt sur les actions et les expressions faciales des personnages. Grâce à cela, se créent des scènes très touchantes, comme celle de la page 32 (fig 5), quand le Petit Prince parle de sa fleur et qu’il a peur que quelque chose de mauvais puisse lui arriver.

Dans le cas des deux bandes dessinées, la mise en page est semblable : toutes les cases sont bien organisées et les dessins ne sortent pas de la vignette. Le blanc intericonique sépare raisonnablement les cases, ce qui donne au lecteur suffisamment de temps pour faire le passage d’une case à l’autre.

À propos du tome 1, La planète des éoliens, de Didier Poli et Guillaume Dorison, cette histoire est une suite du roman original. Le Petit Prince a gardé sa personnalité, mais il est plus grand et possède des pouvoirs magiques très intéressants (fig 6). Il est encore un garçon "au service du bien", qui veut aider les autres, même au risque de sa vie. Grâce à la poussière d’étoiles, il peut changer sa tenue pour activer son épée et ses pouvoirs qui lui permettent d’invoquer un grand oiseau, qui lui permet de se déplacer plus facilement. Il peut aussi créer des objets en les dessinant sur son carnet de poche sans utiliser de poussière d’étoiles.

Son ami le Renard l’accompagne pendant ses voyages. Dans cette série, le Renard est là pour poser des questions, faire des blagues et pour aider le Petit Prince en donnant des solutions aux problèmes. Est aussi présent le Serpent, qui est un personnage invisible, ou plutôt métaphysique, qui pousse les autres personnages à prendre de mauvaises décisions. De ce fait, l’objectif principal du Petit Prince est d’empêcher le Serpent d’éteindre toutes les planètes.

Tout est bien dessiné, avec une grande précision. C’est comparable à de l’art numérique, car les proportions des corps des personnages, et même celles des décors sont très harmonieuses, les personnages sont toujours vraisemblables, et ce même dans les plans d’ensemble, ce qui n’est pas le cas dans la bande dessinée de Joann Sfar. La taille des personnages ne varie pas non plus.

En ce qui concerne le décor, Didier Poli a été très généreux : il y a beaucoup de détails (fig 7) et de personnages différents, il y a régulièrement de nombreux détails dans les vignettes ; plusieurs personnages ainsi qu’un paysage approfondi. Cela aide le lecteur à plonger dans l’univers et mieux comprendre les scénarios.

Nous allons maintenant traiter du choix du médium, comme le dessin, les couleurs, les bulles, et de la disposition de ces deux œuvres que nous analysons. Dans la bande dessinée de Joann Sfar, les couleurs utilisées sont souvent des couleurs primaires et la palette est très limitée. De temps en temps, la couleur du ciel change, comme s’il faisait nuit puis jour très soudainement, comme à la page 53 et à la dernière case de la page 87, où le terrain et les personnages sont oranges dans une scène qui se passe dans la nuit. Les couleurs ne dépassent pas les tracés du dessin, et il y a peu de nuances ou de dégradés. Nous pouvons même

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