Cinéma allemand de Metropolis aux Dieux du Stade

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Laurent Mannoni, Kurtz et Eisner : deux regards sur l’expressionnisme (p. 31-57)

François Alberta, De caligari à Hitler… et quelques autres (p.103-124)

Pour Kracauer : Le cinéma est synonyme de vérité. Il s’intéresse au cinéma pour mieux comprendre la mentalité des allemands. Il prend le cinéma comme un portrait des allemands. Il s’intéresse aux spécificités esthétiques spécifiques au cinéma mais il s’inscrit aussi dans une histoire nationale, il y a un lien avec le public.

« (…) La technique, le contenu et l’évolution des films d’une nation sont pleinement compréhensible uniquement en relation avec les schémas psychologiques réels de cette nation » (p. 5)

« Les films d’une nation reflètent sa mentalité de manière plus directe que tout autre moyen d’expression artistique pour deux raisons » (p. 5)

- Le caractère collectif d’une production industrielle

- Les films s’adressent à une multitude anonyme, doivent satisfaire des désirs de masse (p. 5)

« À longue échéance, le public peut déterminer la nature des productions de Hollywood » (p. 6)

« Ce que reflètent les films, ce sont moins des crédos explicites que des dispositifs psychologiques » (p. 6) ➔ Les nazis vont en profiter. Ce ne sont pas les tirants qui attirent le public mais plutôt les personnages mystérieux à la psychologie confuse.

« En montrant le monde visible – qu’ils s‘agisse de la réalité courante ou d’un univers imaginé – les films fournissent donc des indices sur les processus des mentaux cachés »

« Cette histoire du cinéma allemand est une histoire des motifs s’infiltrant dans les films à tous les niveaux »

*Kracauer, Les employés

L’industrie du cinéma s’adresse d’abord aux employés car ce sont cette couche là qui va au cinéma.

« L’omnipotent parti social-démocrate a prouvé son omnipotence uniquement en brisant l’épine dorsale des forces révolutionnaires » ➔ Il rappelle la guerre civile allemande de 1918-1919 où les sociaux-démocrates ont écrasé l’extrême gauche dans le sang.

« Ainsi, au delà de l’histoire manifeste des changements économique, des exigences sociales et des machinations politiques, il y aune histoire secrète impliquant les dispositions intérieurs du peuple allemand. »

Kracauer (1889-1966) est architecte de formation. En début de guerre, il va se lancer dans le journalisme et va connaître le succès grâce à ses chroniques. Il n’est pas seulement intéressé par le grand art mais il aime aussi le spectacle de variété, les thrillers, les livres policiers etc. C’est un intellectuel de gauche sans affiliation et rejette le capitalisme mais il en voit l’ambiguïté, la complexité du système. Il en voit aussi l’analyse réductive du parti communiste vis à vis de ce système. Il a une méfiance envers des cadres théoriques trop étroits, il s’intéresse aux objets. Donc on lui souvent reproché d’être à la surface des choses. Il prend parti pour l’urbanité moderne, pour une vie nomade. Publication importante : L’Ornement de la masse (1927) pour dénoncer le système capitaliste qui se plaît dans l’ornement.

Après l’incendie du Reichtag, il s’exile à Paris où il a du mal à survivre. En 1941, il va au US où il survit grâce à des bourses. Ce qu’il l’intéresse, c’est comment le cinéma permet de mieux comprendre la réalité historique. Il publie aussi Théorie du film (1960) où il expose sa théorie. Son dernier livre sera L’Histoire, des avants dernières choses (1969)

Quand il analyse des films, il analyse plutôt l’environnement du film plutôt qu’a ce qu’il veut dire. Il fait le lien entre l’environnement (société, contexte historique) et son contenu.

*Anton Keas, Shell Shock Cinema. Weimar Culture and the Wounds of War.

➔ Par exemple, dans Metropolis, les ouvriers qui marchent sont le souvenir des ouvriers de la 1ère guerre mondiale alors que Kracauer pensent que les ouvriers sont l’anticipation des soldats nazis.

*Eisner, L’Ecran démoniaque, Les Influences de Max Reinhardt et de l’Expressionnisme

Pour Eisner :

Elle s’intéresse davantage à l’intérêt esthétique des films. Elle part de l’idée qu’il n’y a pas de grand cinéma allemand avant la première guerre mondiale.

« Comparée à l’histoire cinématographique des autres pays, celle du film allemand commence tard. Tout jugement sur cette période initiale qui va jusque 1913-1914 se réduit à des constations négatives. (…) L’histoire du cinéma allemand commence à la veille de la première guerre mondiale par quelques œuvres éparses. C’est alors la grande époque, brève, d’ailleurs puisqu’elles ne va guère au delà de 1925-1927 » (p.7)

« Malgré certains chefs-d’œuvre ultérieurs jamais plus le cinéma allemand ne connaîtra un tel épanouissement, stimulé à la fois par le théâtre de Max Reinhardt et par l’art expressionniste » (p.8)

« Pour présenter dans ses grandes lignes, l’histoire cinématographique d’un peuple, il me semble préférable d’utiliser les méthodes établies par les historiens de l’art. Il faut par conséquent examiner le style de chacun des films qui ont un rôle important dans le développement d’un cinéma national » (p.8)

« Il (Le film) doit être replacé dans son contexte historique et national, et étudié à travers la mentalité du pays auquel il appartient. Pour dégager ses multiples données, il est nécessaire d’examiner les manifestations artistiques, ainsi que les problèmes complexes qui s’y trouvent poses. » ➔ Le contexte aide à mieux comprendre les films alors que Kracauer regarde les films pour mieux comprend le contexte.

Biographie d’Eisner : Né d’une famille juive aisé. Il a fait sa thèse de doctorat. Elle a participé à des fouilles archéologiques à Rome, elle est ami de Brecht, elle s’intéresse très tôt au cinéma, elle est obligée de quitter l’Allemagne parce-qu’elle est juive en 1933. Elle participe à la construction de cinémathèque. Elle se fait prendre plus tard et est enfermé en camp de concentration. En 1952, elle prend la nationalité française, voulait introduire