POUR LA CORSTRUCTION DES EGLISES

...

DE L'ART ANTIQUE GEM

Pour etablir une appreCiation juste de Part chez les Grecs; j'ai cru devoir en tracer sommairement l'historique

alin. de l'intelligenee par les rapports et l'appro--.

priafion de lour culte avec lours monuments sacres.

Les Grecs, descendants des Pelasges, habiterent primiti-vement les plaines de la Thessalic, les alentours du Cau-case et les rives du Pont-Euxin. CO • peUples, naturelle-ment doues d'un esprit vif, habitant les climats chauds des contrees meridionales, no durent cependant pas a lcurpro-pre genie Pinvention de Part architectonique ; mais ils le perfectionnerent par cette emulation dont In cause' etait dans !cur organisation en petites republiques ariStocrati-ques, qui routes, a Penvi, cherchaient a se surpasser dans les arts.

2

—

Ce petiple a'ime imagination ardente, ayant divinise le cube des Muses, &est-a-dire des facilites intelleetttel-les poussees a leur plus grand developpement, exaltait tou-tes les productions du genie et du gont, et•divinisait en quelque sorte ses triomphateurs.

Une pareille emulation dcvait naturellement exercer un puissant empire sur.l'imagination des artistes et pousser la civilisation a une periode 'excessivement mite&

Ce principe los (qua dans les arts a un haul degre de perfection, produisit dans. leurs elements cos proportions exactes et naturellas qui. font l'objet de noire admiration, et inspira 'aux artistes les moyens dienlever aux formes empruntees aux-lois de in nature ce qu'elles renfermaient d'aridc'et de serieux pour lcs embellir par in simplicite, le gout et In symetrie la plus achevee, et de-fixer it l'estheti-

que des limites n'est point permis d'outrepasser sans

Comber dans l'exageration qui conduit a In decadence.

L'influence do la religion sur •1cs arts se fit sentir en Greco plus qu'cn aucun autre lieu. Les croyances em-preintes de naaterialisme, exigerent des monuments en harmonic avec elles ; aussi voit-ori les temples suivre cn tous points ce sentiment et .ne -developper dans leurs formes et leur construction quo des effets qui parlent aux sons' et non a l'esprit. Cettc idee excluait •toute representation interieure, afin de reporter a l'extorieur

tout l'effet devait peoduire , ainsi qu'on pout le

voir par In description•du temple de Thesee, a Athenes',. qui est une des constructions_de in .plus belle -epoque de l'art en Grece. Cc temple etait periptere et exa-style , d'ordre dorique ; son ordonnance etait. pyeno-style. Six eolonnes soutenaicnt le fronton. 11 avait treize colonnes sur ses faces, longitudinales, y compris les deux

— 11 —

colonnes d'angles. La cella etait entouree &tine muraille, et formal. un .parallelogramme allorige et rectangulaire. ll Mail en marbre penthelique et convert d'un toit plat.

lc pourrais en titer beaucoup d'autres,,tels que lc tern--pie d'Erecthee, dans ('Acropolis d'Ailienes, le temple dc Ceres, a Eleusis-, et les temples du Peloponnese, qui tons avaient les `Tames formes parce quc le cube avail partout les m6mes exigences.

Les artistes ne se bornerent pas a la sculpture de la pierre on du marbre; In feconclite de !kir imagination et la brillante nature dans laquelle its ,vivaient les engage-rent a oter a lours monuments ce ton egal qui les carac-terisait, et a y substituer des teintes differentes, qui ren-dissent plus sensibles les effets de chaque membre d'ar-chitecture, en rehaussant Pornenuentation et les sculptures par le brillant effct des couleurs barmonieusemcnt dispo-sees, qui, clans les chapiteaux, semicrit a faire detacher les feuilles des fruits, et les cotes des liges. La Tolyebro-mie etait done une neeessite de Fart grec, afin de donner aux pierres le ton nature! des objets qu'elles etaient appe-lees a -representer et leur dormer unc animation qui de-truisit in sechcresse.qu'on remarque generalement dans cette architecture tout horizontale.

Les rivalites qui avaient produit cette emulation si favo-rable an developpement des arts devinrent bientet elles-memes la cause de leur decadence. Les guerres et les revolutions changerent la face des etats ; les artistes, n'etant plus lionores ni apprecies, s'expatrierent, et por-tercnt a Rome principalement leur talent dont its ne parent transmettre qu'un faible reflet. Its abandonnerent les formes severes- et gracieuses qu'ils avaient toujours prises pour modeles, pour visor a Peffet; leur nationalite

2..

• Af

•

I •--

ayant cesse d'exister, ils Materialiserent leur art et Ven-sevelirent sous l'or des Remains. Les Grecs avaient brille par lcur amour de Part taut que leur nationlite avait existe ; mais les Romains , dans leur desir de briller, ne l'honorerent que par amour pour eux-nlernes.

ARCHITECTURE MIAMI OU NEO-GRECQUE.

Les revolutions, ce tombeau des arts , ayant transports l'architecture du sein de In Grece chez les Ilomains, cot art ne fit que degenerer dans cette nouvelle patrie, par un effet de 1"esprit d'individualite dont ce people etait imbu.

Les architectes romains ( je leur donnerai ce nom , ne voulant pas faire partager nux Grecs cc qui n'est que l'ef-fet de Pegoisme romain) cbcrcherent a satisfaire le gait effrene du luxe et de la vanite, sans avoir egard a cetteno-ble simplicite qui emit un des plus beaux attributs de l'art chez les Grecs. Its se formercnt done unc esthetique propre htons lours besoins ; de la est ne l'abandon total des principes et de I'ordonnance qui 'avait eleve a un si haut degre'. Part architectonique en Grece. Les troncatu-, res furent rarement heurcuscs. Neaninoins, lorsqu'ils von-lurent Omer des monuments sacres, ils.y introduisirent

— 14' —

les arcs et, les voines par la neeessite d'etaldir de. larger entrecolOnnements et des couvertures en rapport avec la nature.du climat. Colic innovation cat eto la plus heu-reuse

...