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En quoi l'évolution de la structure socioprofessionnelle influence-t-elle la mobilité sociale ?

Par   •  10 Mai 2018  •  1 848 Mots (8 Pages)  •  636 Vues

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de chances d’accéder à des postes situés dans des groupes socioprofessionnels auxquels ils n’appartiennent pas. La France est donc devenue une société mobile. En 2003, 65% des individus occupent une position sociale différente de celle de leur père. La mobilité sociale évolue donc aux côtés de la structure socioprofessionnelle car au fur et à mesure que l’économie se tertiarise, les individus se sentent obligés d’évoluer vers des professions qui seraient différentes de celles de leurs pères car ces professions, comme agriculteur ou ouvriers, disparaissent peu à peu. L’évolution de la structure des professions accroît donc les possibilités de mobilité professionnelle en créant des opportunités de changements de position socioprofessionnelle au cours de la vie active. Cela ne veut cependant pas forcément dire qu’il y a eu une augmentation de la fluidité sociale en France grâce à ces différentes formes de mobilité structurelle, mobilité qui résulte de la transformation des structures sociales.

« Nos enfants occuperont une meilleure position que nous, croyait-on au temps des Trente Glorieuses. Aujourd’hui, c’est la crainte du déclassement qui domine ». Cette extrait d’un article du magazine Alternatives Économiques vient affirmer l’inquiétude récente qui concerne la panne de l’ascenseur social. Cette expression désigne couramment l’idée d’une mobilité intergénérationnelle ascendante. La période des Trente Glorieuses était synonyme de mobilité sociale très forte. Cependant, de nos jours, celle-ci a ralenti. En effet, en France on a pu observer qu’au cours des trente dernières années, la mobilité observée, qui concerne les taux absolus de mobilité, ainsi que la mobilité nette, la différence entre la mobilité totale et la mobilité structurelle stagnent. Ces rapports de chances relatives, ou ‘odds ratio’ en anglais, correspondent à la fluidité sociale qui est un autre indicateur de la mobilité sociale. Elle rend compte de la mobilité d’une catégorie sociale par rapport à une autre en étudiant le lien entre origine et position sociale indépendamment des effets de la structure socioprofessionnelle. La mobilité sociale en France durant les Trente Glorieuses est donc une mobilité structurelle résultant de la transformation des structures sociales liée au développement des classes moyennes et supérieures, la fécondité différente des groupes sociaux ainsi que la féminisation des activités et l’immigration car ces individus occupent des emplois peu qualifiés ce qui favorise l’ascension sociale des hommes français. De nos jours, tous ces facteurs n’ont plus le même impact sur la fluidité sociale car notre époque est différente. Les femmes, par exemple, sont de plus en plus qualifiées et, dans le contexte de la mondialisation, les immigrés ne sont pas forcément des individus non qualifiés. Mesurer la mobilité sociale d’une catégorie par rapport à une autre permet d’examiner la fluidité sociale, étant donné que la mobilité sociale est aujourd’hui en stagnation, nous pouvons en conclure que l’ascenseur social est bel et bien en panne.

La place occupée dans la structure sociale, en France, est liée à la réussite scolaire. Avec l’augmentation de la scolarisation les diplômes attribués aux individus à la fin de leurs études n’ont plus la même valeur qu’auparavant. La panne de l’ascenseur social symbolise la peur du déclassement social, donc la descente dans l’échelle social, en raison du contexte économique et de la précarisation de l’emploi. Le contexte économique et social affecte donc la capacité des évolutions de la structure des professions à dynamiser la mobilité sociale. En effet, si les générations nées dans les années 1940 ont connu des situations de mobilité sociale, c’est parce qu’elles sont entrées en activité au cours des Trente Glorieuses lorsque la forte croissance économique contribuait à créer de nombreux emplois. En revanche, les générations actives à partir de la fin des années 1970 sont en concurrence accrue sur le marché du travail du fait du ralentissement des créations d’emplois découlant de la crise économique. Plus diplômés, ces individus n’ont pourtant pas toujours pu accéder à des postes plus élevés que ceux de leurs pères. Charles Anderson, sociologue américain, publie en 1961 une étude démontrant que les enfants qui ont des diplômes plus élevés que leurs parents n’ont pas forcément une position sociale plus élevée dans la société du fait de l’accroissement du nombre de diplômés par rapport au nombre de postes qualifiés disponibles. Cette étude devient plus connue sous le nom du Paradoxe d’Anderson et a subi une renaissance récemment avec la peur de plus en plus commune du déclassement social. L’ « ascenseur » est en effet descendu pour les cadres et salariés de professions intermédiaires qui ont été victimes du déclassement (8% contre 3% en 1980). En effet, ces individus ont notamment été touchés par la crise économique de 2008 qui a largement augmenté le taux de chômage en France et donc indéniablement réduit les chances de trouver un emploi et par la suite d’échapper au déclassement social. Cette peur qui semble être dominante chez la plupart des individus de notre époque entraîne logiquement une stagnation de la mobilité sociale.

L’évolution de la structure socioprofessionnelle peut sans aucun doute favoriser la mobilité sociale mais elle ne peut se faire que dans certaines conditions qui ne semblent plus être les mêmes de nos jours qu’il y a trente ans. La France connaît donc une baisse de sa mobilité ainsi que de sa fluidité sociale avec le terme de « panne de l’ascenseur social » qui devient de plus en plus utilisé et la peur de chuter dans la hiérarchie sociale qui est dorénavant dominante.

Avec l’amélioration progressive de l’économie en France, nous pouvons nous demander si le taux de chômage va commencer à baisser et donc à favoriser la mobilité sociale française qui est pour le moment

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