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Peut-on se mentir à soi-même

Par   •  21 Février 2018  •  2 053 Mots (9 Pages)  •  599 Vues

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➔ La conscience de soi me permet-elle de me juger justement ou est-elle justement ce qui m’en empêche ? Puis-je faire preuve de lucidité envers soi-même ?

- 3 textes de Nietzsche sur la vérité :

➔ En quoi la recherche de la vérité et le rejet du mensonge peuvent-ils précisément être un manque de lucidité, une tromperie envers soi-même ?

« Qu’est-ce donc que la vérité ? Une multitude mouvante de métaphores, de métonymies, d’anthropomorphismes, bref, une somme de relations humaines qui ont été poétiquement et rhétoriquement haussées, transposées, ornées, et qui, après un long usage, semblent à un peuple fermes, canoniales et contraignantes : les vérités sont des illusions dont on a oublié qu’elles le sont, des métaphores qui ont été usées et qui ont perdu leur force sensible, des pièces de monnaie qui ont perdu leur empreinte et qui entrent dès lors en considération, non plus comme des pièces de monnaie, mais comme métal. » Nietzsche, Vérité et mensonge au sens extra-moral

Nous ne savons toujours pas encore d'où vient l'instinct de vérité : car jusqu'à présent nous n'avons entendu parler que de l'obligation qu'impose la société pour exister : être véridique, cela signifie employer les métaphores usuelles ; donc, en termes de morale, nous avons entendu parler de l'obligation de mentir selon une convention ferme, de mentir grégairement dans un style contraignant pour tous. L'homme oublie assurément qu'il en est ainsi en ce qui le concerne ; il ment donc inconsciemment de la manière désignée et selon des coutumes centenaires - et, précisément grâce à cette inconscience et à cet oubli, il parvient au sentiment de la vérité. Sur ce sentiment d'être obligé de désigner une chose comme « rouge », une autre comme « froide », une troisième comme « muette », s'éveille une tendance morale à la vérité ; par le contraste du menteur en qui personne n'a confiance, que tous excluent, l'homme se démontre à lui-même ce que la vérité a d'honorable, de confiant et d'utile. Il pose maintenant son action en tant qu'être « raisonnable » sous la domination des abstractions ; il ne souffre plus d'être emporté par les impressions subites, par les intuitions ; il généralise toutes ces impressions en des concepts décolorés et plus froids afin de leur rattacher la conduite de sa vie et de son action. »

Introduction théorétique sur la vérité et le mensonge

« Cette volonté inconditionnée de vérité ; qu’est-elle ? Est-ce la volonté de ne pas être tromper ? Est-ce la volonté de ne pas tromper ? La volonté de vérité pourrait en effet s’interpréter aussi de cette dernière manière : à supposer que sous la généralisation « je ne veux pas tromper », on comprenne également le cas particulier « je ne veux pas me tromper ». Mais pourquoi ne pas tromper ? Mais pourquoi ne pas être trompé ? (…)

Qu’on prenne en effet la peine de se demander de manière radicale : « pourquoi ne veux-tu pas tromper ? », notamment s’il devait y avoir apparence – et il y a apparence ! – que la vie vise à l’apparence, je veux dire à l’erreur, la tromperie, la dissimulation, l’aveuglement, l’aveuglement de soi, et si d’autre part la grande forme de la vie s’était toujours montrée en effet du côté des hommes les plus dénués de scrupules. Il se pourrait qu’un tel projet soit, si on l’interprète avec charité, un donquichottisme, une petite folie d’exalté ; mais il pourrait encore être quelque chose de pire, à savoir un principe de destruction hostile à la vie… »

Le Gai savoir

« Volonté de vérité » cela pourrait être une secrète volonté de mort

« Qu'un jugement soit faux, ce n'est pas, à notre avis, une objection contre ce jugement; voilà peut-être l'une des affirmations les plus surprenantes de notre langage nouveau. Le tout est de savoir dans quelle mesure ce jugement est propre à promouvoir la vie, à l'entretenir, à conserver l'espèce, voire à l'améliorer. Et nous sommes enclins par principe à affirmer que les jugements les plus faux (et parmi eux les jugements synthétiques a priori ) sont pour nous les plus indispensables, que l'homme ne pourrait pas vivre sans admettre les fictions de la logique, sans ramener la réalité à la mesure du monde purement imaginaire de l'inconditionné et de l'identique, sans fausser continuellement le monde en y introduisant la notion de nombre - au point que renoncer aux jugements faux, ce serait renoncer à la vie, nier la vie. Admettre que le non-vrai est la condition de la vie, certes c'est résister dangereusement au sentiment qu'on a habituellement des valeurs, et une philosophie qui se permet cette audace se place déjà, de ce fait, au-delà du bien et du mal. »

Par delà le bien et le mal

- Références culturelles

- Dans les références culturelles dont vous disposez, pouvez-vous identifier un personnage (ou un groupe de personnages) faisant preuve d’une extrême lucidité à propos d’eux-mêmes ? Ou au contraire, pensez-vous à certains personnages qui se mentent à eux-mêmes à propos de leur propre être ou à propos d’une situation vécu, du comportement d’un proche… ?

- Vos expériences personnelles :

- Avez-vous l’impression de toujours lucides par rapport à vous-même ? (ex : quand vous vous regardez dans le miroir, quand vous devez juger un devoir que vous avez fait, quand vous devez analyser vos actions, votre rôle dans une dispute ou dans une relation, vos réussites ou vos échecs….)

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