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Texte de Cicéron, Les paradoxes des stoïciens, II, 17

Par   •  28 Décembre 2017  •  1 183 Mots (5 Pages)  •  588 Vues

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Question 3 :

Tous les hommes veulent être heureux, et chacun à sa propre définition du bonheur car nous sommes tous différents, cependant le point commun est que nous voyons notre bonheur comme ce qui nous manque. On ne cesse d’espérer le bonheur, pour être heureux, on doit éviter les malheurs, être sage et raisonnable. Chacun a le droit de rechercher le bonheur dans la direction qu’il juge la plus approprier. Se suffire à soi-même consiste à ne pas avoir besoin des autres pour vivre. Se suffit d’abord à lui-même celui qui parvient à vivre en autarcie, à satisfaire seul ses besoins. Seulement est ce que l’on peut être heureux en se suffisant à nous-mêmes ? Dépend-il de nous d’être heureux ? Ensuite nous verrons s’il faut être vertueux pour être heureux.

Il ne dépend pas de nous d'être heureux : non seulement les circonstances sont indépendantes de notre volonté, mais surtout, en ce monde, cette synthèse de la vertu et du plaisir qui constitue le souverain bien ne va pas de soi. Ce qui dépend de nous en revanche, c'est de faire de notre espérance en un bonheur futur quelque chose de rationnel : rends-toi digne de ce que tu espères, fais ton devoir moral, et tu auras alors des raisons d'espérer. Il ne s'agit ni d'attendre passivement que le bonheur me tombe dessus, ni de croire naïvement pouvoir le produire par le seul effort de ma volonté : il faut faire en sorte que l'espérance qui est la nôtre ne soit pas absurde. Car comme l'affirmait Héraclite, « sans l'espérance tu ne rencontreras jamais l'inespéré, qui est lointain et inaccessible ». Et comme le dit Cicéron « (…) et s’il place en lui seul tout son avoir ; celui dont les désirs, (…) les projets dépendent de la fortune (=le destin), ne possède rien avec certitude », il ne faut pas attendre que le destin fasse les choses pour nous, nous sommes responsables de nous-mêmes.

Poser la question de la possibilité du bonheur sans la vertu semble impliquer qu'être vertueux rend nécessairement heureux. La notion de vertu a certes évolué dans le temps. Dans la Grèce antique, la vertu était d'abord l'apanage du sage, elle correspondait à la prudence et à la tempérance. Pour les Romains, la vertu était synonyme à la fois de courage et de piété. Dans le christianisme, la vertu exige de l'homme de foi qu'il agisse moralement en toute conscience, tout en demeurant chaste. Dans tous les cas, la vertu demande un effort, elle impose une discipline sur le corps et l'esprit, contraignant les passions. Or, le bonheur, dans les représentations courantes, correspond à l'accomplissement d'un projet de vie, librement déterminé par chacun. Ce qui pourrait bien signifié laisser libre cours à ses pulsions et également se désintéresser d'autrui.

La possibilité du bonheur exige que l'on ne dépende pas du cours des événements et que l'on soit conscient de cette indépendance. Pour cela, il suffit, grâce à sa raison et son action, de pulvériser tout ce qui peut troubler l'âme.

C'est un grand bien, à notre sens, de savoir se suffire à soi-même. Il n'y a pas de plus grand bonheur que de se suffire à soi-même, de penser par soi-même dans une liberté partagée avec tous ceux qui pensent et qui goûtent le bonheur de penser.

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