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Sommes-nous notre conscience ?

Par   •  12 Juin 2018  •  1 670 Mots (7 Pages)  •  689 Vues

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La conscience de soi relève du conscient, autrement dit de la partie visible de la « personnalité » de l'individu. Ce conscient est variable, malléable et est affecté par l'esprit humain : le simple exemple du pouvoir de l'auto-persuasion suffit à démontrer la dépendance du conscient de soi à l'esprit humain. Or, la conscience de soi est aussi par simple logique ce dont on est conscient sur soi, ce dont on a (ou croit avoir) connaissance sur soi. Si nous prenons le temps de nous analyser nous-mêmes, nous remarquons que le conscient de notre entité est ce qu'on nous connaissons le mieux. Cependant, ceci ouvre une porte à la possibilité de se tromper sur soi-même, voire de s'illusionner volontairement. La conscience de soi n'est donc en rien une source de connaissances fiables sur sa personne : elle est au contraire un vivier à l'égarement sur la définition de la nature profonde de chacun. Mais alors comment expliquer que cette nature profonde rattrape l'individu, ressurgisse, le surprenne ? Quelle est l'origine de ces actions qui semblent être en décalage avec la « personnalité » de l'individu et qui se dérobent de son contrôle ? Par opposition au conscient, il y a l'inconscient. Par opposition encore, il est ce dont nous n'avons pas conscience et que nous ne connaissons pas. Contrairement au conscient, l'inconscient n'est pas soumis au pouvoir de l'esprit mais le supplante. Il est audeça des règles sociales notamment. Cet inconscient n'est pas connu ou reconnu par la conscience de soi de chacun, parce qu'il lui échappe par définition mais parfois aussi parce qu'elle ne « veut » pas le connaître. L'inconscient est le vivier des désirs refoulés, souvent parce qu'ils ne correspondent aux règles morales de la société : ils tendent alors à ressurgir brutalement pour ensuite très vite disparaître. L'individu, étant naturellement déconnecté de cet inconscient, a du mal à cerner le problème, d'où l'existence et l'utilité de la psychologie qui aide à comprendre cet inconscient qui nous échappe. L'inconscient est donc bien ce qui échappe à la conscience de soi, expliquant son décalage avec la réalité de la nature profonde de l'individu.

La conscience de soi ne suffit ainsi pour se comprendre, se connaître soi-même. La conscience de soi est finalement ce que nous avons choisit de croire et penser de nous-même, que cela soit vrai ou non. Par définition, nous n'avons pas connaissance de l'inconscient, ce qui rend notre compréhension de nous-mêmes incomplète. Le développement de sciences comme la psychologie semble être l'unique voie à la connaissance totale et parfaite de soi, mais cela reste à prouver puisque la psychologie ne résout tout de même pas chaque problème et certains tendent à penser que l'inconscient ne se révèlerait que par le biais du rêve, comme le pensait notamment Freud qui a dit : « le rêve est la voie royale qui mène à l'inconscient », autrement dit l'inconscient n'est accessible que lorsque le conscient s'est endormi. Cela tend à penser que le conscient est un obstacle à la connaissance de l'inconscient et donc à la connaissance de son soi entier.

La conscience n'est finalement que la partie visible de l'iceberg de notre « personnalité » et est même un obstacle à la connaissance de la partie cachée, l'inconscient. Face à ce lien entre ces deux composantes essentielles de notre « personnalité », il est aisé d'en venir à la conclusion que par définition même, la conscience de soi, d'être ne peut être tout à fait vrai quant à ce que l'on est.

Suis-je ce que j'ai conscience d'être ? La conscience d'être commence par une conscience physique de soi-même, par la conscience empirique. La réalité objective, vérifiable et prouvée, précède cette conscience empirique : elle se construit dessus et est irrévocable. Cependant, là où l'intérêt philosophique est le plus grand, c'est quant à la conscience de soi, de notre cohérence interne, de notre « personnalité » qui commande nos actions, nos choix, notre attitude. Cette conscience, déconnectée de l'inconscient, ne peut permettre la connaissance parfaite et totale de l'individu et vient à trahir sa nature profonde. Cet inconscient, dont l'homme est déconnecté et n'a pas conscience par définition, supplante notre conscient et notre esprit, sans pour autant s'exprimer dans notre vie de tous les jours. Nous avons simplement l'impression que notre nature profonde nous rattrape, brutalement, et nous agissons parfois sans comprendre pourquoi. Nous avons conscience de ce dont nous avons conscience et naturellement, nous tendons à régler ce que nous sommes sur ce que nous pensons que nous sommes, mais de toute évidence la vérité de la nature profonde de chacun est plus complète, voire toute autre.

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