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Si l'homme a le sentiment de la liberté et s'il agit comme s'il était libre, l'est-il réellement?

Par   •  22 Août 2018  •  1 209 Mots (5 Pages)  •  462 Vues

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la société contemporaine ne serait point le résultat d’un combat mené par toute une civilisation mais simplement le résultat de lois universelles et immuables. Pour appuyer sa réflexion Spinoza donne plusieurs exemples qui peuvent apparaître banals. Il veut nous montrer que cette ignorance est commune à tout être et que nous pouvons en prendre conscience assez facilement, en observant l’attitude d’un "enfant" ou d’un "ivrogne". Mais le problème reste le même : on préfère souvent fermer les yeux, de peur de découvrir une réalité trop brutale. Cette fausse liberté serait somme toute un doux cocon où il fait bon vivre et qui garantit une vision élogieuse de l’Homme. Mais, malheureusement, ce n’est qu’un mirage, une mascarade qui apparaît comme la simple marque de l’ignorance des causes qui déterminent l’individu. (...)

Pour le philosophe Spinoza, l’homme n’est donc pas libre s’il ignore sa dépendance à l’égard de l’ordre général de la nature, qui est à l’origine de toute action de notre monde. Ainsi, tout serait déterminé et répondrait à des règles précises et immuables. Toute action serait donc indépendante de notre volonté. Une telle vision de la liberté annule toute notion de responsabilité. En effet, un criminel qui commettrait un quelconque méfait ne saurait répondre de ses actes puisqu’il ne ferait qu’obéir à des causes externes. Ainsi, l’homme serait irresponsable et aurait la possibilité de commettre le bien comme le mal selon que s’arrangent les lois déterminées. Une telle affirmation mettrait fortement à mal tout notre système moral et judiciaire, qui serait alors complètement illusoire.

De plus, prétendre que tous les phénomènes de l’univers obéissent à des lois universelles et immuables impliquerait que notre monde soit soumis au Destin, que l’avenir soit déjà tracé. Ainsi, toutes les guerres, les épidémies, les catastrophes naturelles seraient le résultat de causes externes sur lesquelles nous ne pouvons agir. À quoi bon alors se battre pour enrayer de tels fléaux ? À quoi bon espérer les avoir un jour réduits à néant, si nous ne sommes que des pantins condamnés à subir le système ? On pourrait penser que l’Homme victime de l’extériorité ne peut être libre. Or, dans ces conditions, la véritable liberté consiste dans la connaissance, la reconnaissance et l’acceptation des déterminations. Elle consiste, comme le voulaient les stoïciens, à se soumettre à ce qui ne dépend pas de nous, à la nécessité. En cela, cette vision peut s’opposer à l’image habituelle que l’on peut se faire de la liberté selon laquelle on est libre lorsqu’il y a absence de contraintes, de devoirs, donc de nécessité; lorsque l’on peut faire ce que l’on veut. Mais la volonté étant nulle avec le déterminisme, cette image se révèle inexacte.

Or, prétendre connaître les causes de chacun de nos désirs serait quelque peu utopique. On peut avec le recul, ou avec un minimum d’analyse prendre conscience des causes de

certains de nos actes, mais une majeure partie d’entre eux apparaît encore obscure, soit parce que notre inconscient nous interdit de le découvrir, soit parce que les limites de notre connaissance nous handicapent, soit encore par découragement face à la tâche de travail à accomplir. Une part d’inconnu subsistera toujours et donc la liberté peut être conçue comme l’état idéal (donc irréalisable) de l’homme.

Dans ce texte, Spinoza rejette la notion de liberté telle que la conçoivent les hommes, car elle n’est que la marque de leur ignorance des causes qui les déterminent. Les hommes sont aveugles : ils ont conscience de leurs désirs sans connaître les causes qui les déterminent.

Ainsi, la véritable liberté consisterait dans la connaissance et la reconnaissance de nos déterminations. Or, cela apparaît comme un idéal. On

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