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Raisonne-t-on bien lorsqu'on veut avoir raison à tout prix?

Par   •  10 Mai 2018  •  1 596 Mots (7 Pages)  •  952 Vues

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Mais qu'est ce que la sagesse ?

La véritable sagesse c'est (re)connaître ses limites, son ignorance. La vraie sagesse c'est ne pas prétendre la posséder. Il n'y a pas de pire ignorance qu'une ignorance qui s'ignore. « Ignorance certes mais ignorance savante », car elle est consciente d'elle-même, étroitement solidaire du savoir.

Le principal ennemi du savoir, de la vérité est donc la certitude. La certitude n'entraîne pas la vérité, c'est la vérité qui conduit à la certitude. Il faut donc douter pour atteindre la vérité, le savoir : le doute est le moteur de la philosophie. Descartes a dit « Ne recevoir aucune chose pour vraie que je ne la connaisse évidemment être telle ». Autrement dit, il ne faut admettre pour vrai que l'évidence, le certain et non le probable. Et même ne pas se fier aux évidences qui sont la plupart du temps trompeuses, les soumettre à une analyse critique et les confronter à d'autres pensées opposées. Il est le premier à avoir fondé le principe de la raison comme démarche essentielle de la pensée pour la recherche de la vérité en opposition à la philosophie scolastique.

Kant, dans le même sens a écrit, sur la méthode sceptique, basée sur le doute. Il faut douter pour « rendre les connaissances incertaines et montrer l'impossibilité d'atteindre à la certitude ».

D'où l'intérêt du principe du doute : le doute est la base de toute recherche et de tout raisonnement philosophique ou scientifique.

Mais la philosophie n'atteint jamais la vérité ; elle est une science qui réfléchit, qui questionne tout, elle n'aboutit donc jamais à une réponse certaine.

Qu'est ce que la vérité pour la philosophie ?

La vérité est la fin de la philosophie, du questionnement. Avoir raison c'est la fin du dialogue. Le mot « fin » a deux sens. Un sens courant qui est l'arrêt, la cessation, l'interruption, et un sens technique qui est le but, le point visé, ce que l'on veut atteindre.

Alors le sens du mot fin dans « la vérité est la fin de la philosophie » est donc ces deux sens à la fois puisqu'elle a atteint son but, la vérité, et qu'elle cesse de réfléchir et de questionner.

Or, comme nous l'avons vu plus tôt, la philosophie ne peut atteindre cette vérité. Nous pouvons donc nous demander quelle est la valeur de la philosophie ? Une phrase de Bertrand Russel répond bien à cette question : « La valeur de la philosophie doit en réalité surtout résider dans son caractère incertain même ».

Dans une démarche d'investigation de la vérité, il est impératif et élémentaire d'opposer son point de vue et ses convictions à ceux d'autres personnes et d'autres penseurs. De la confrontation peut naître une certaine vérité. Descartes nous a bien démontrer que la base de la raison c'est le doute. Si on ne doute pas des ses convictions, on se retrouve dans une idéologie dogmatique de laquelle découle tous les obscurantismes et tous totalitarismes.

La vérité est ce qui s'oppose à la croyance, ou à l'opinion (doxa). Douter de ses opinion, c'est rechercher la vérité. Si l'on s'obstine à croire que l'on sait, on s'empêche de questionner ses certitudes, et donc de rechercher la vérité. En rester à l'opinion c'est se satisfaire d'une « apparence de savoir ». L'opinion est relative, elle dépend des Hommes, des lieux et de l'époque, on dit qu'elle est subjective. Alors que la vérité est universelle, objective.

Il semble important de souligner qu'une opinion, même vraie se distingue de la vérité. Si l'on dit la vérité, il faut savoir pourquoi ce que l'on dit est vrai, il ne faut pas l'énoncer au hasard. C'est pour cela que la justification est une part importante de la vérité.

Et pour cela, il faut une approche contradictoire du raisonnement.

Et même la « vérité » scientifique n'est pas absolue ni définitive, elle est valable tant qu'elle n'a pas été contredite par de nouvelles découvertes.

Lorsqu'on veut avoir raison « à tout prix », cela signifie que nous sommes prêt à tout pour que d'autres admettent que nous sommes dans le vrai, que nous avons raison, nous sommes même prêt à bafouer la vérité universelle. Ce qui reprend les idées dogmatiques, sophistiques et rhétoriques.

La dogmatique, vouloir avoir raison à tout prix, nous ramène aux périodes obscurantistes qui sont en train d'émerger paradoxalement pendant cette décennie où l'évolution technique et scientifique à connu son apogée. On voit l'émergence des idéologies religieuses basées sur le dogme et qui excluent la raison, se développer en Orient et aboutir à des massacres humains, des déportations et des exterminations de masse. Ce qui nous ramène à des pratiques moyenâgeuses et même primitives de l'humanité. Le fait de ne pas respecter l'opinion de l'autre et de ne pas lui permettre son expression est suicidaire pour l'humanité et va dans un sens régressif

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