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Peut-on être durablement heureux ?

Par   •  5 Décembre 2018  •  2 260 Mots (10 Pages)  •  519 Vues

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sur l’espérance, nous pouvons énoncer une conséquence philosophique : le contraire du bonheur est l’espérance, et non pas le désespoir.

Le désespoir, au sens être sans espoir, ne correspond donc pas forcément à être désespéré. C’est le fait de désirer seulement ce dont on peut jouir, lorsqu’on est certain de pouvoir obtenir l’objet désiré. Nous en concluons que pour être heureux de manière durable, tout est une question de volonté, il faut désirer ce qui est accessible : ce que nous faisons, pouvons et savons faire.

Les Stoïciens possèdent une morale où le bonheur constitue le souverain bien, c’est-à-dire le but de tout homme. Ils ont une morale avec de nombreuses distinctions que doit respecter chaque Homme pour atteindre le bonheur. Les choses, dépendant de moi c’est-à-dire ma volonté, mon opinion, mes paroles, mes actes, doivent être voulus par moi contrairement aux choses qui ne dépendent pas de moi tels que des événements hasardeux de la vie, des événements hors de notre portée. Seules nos réactions face à eux sont en notre pouvoir et nous devons les accepter. Pour arriver au bonheur, selon les Stoïciens, il faut être maître de ses passions, comme le dit Sénèque dans une de ses citations : « quand tu auras appris à espérer, je t’apprendrai à vouloir ». On en conclut que pour atteindre le bonheur durable, il faut contrôler nos désirs, donc accepter ce qui ne dépend pas de nous et désirer les choses qui sont réalisables.

Ainsi, il faut se détacher de l’espérance pour apprendre à vouloir. Pour cela, le sage qui veut trouver le bonheur durable ne doit se concentrer que sur le présent c’est-à-dire ne pas être nostalgique et ne pas se préoccuper du futur qui est irréel. Pour pouvoir profiter des actions accomplies, il faut vivre dans l’instant présent qui est un moment réel comme l’explique Sénèque : « le plus grand obstacle à la vie » dit Sénèque, « c’est l’attente qui se suspend au lendemain et ruine aujourd’hui, tout ce qui arrivera demain est du domaine de l’incertitude : vis dès maintenant ». Ainsi l’espérance étant l’attente de demain, nos désirs, qui sont de l’ordre de l’incertitude ruinent le bonheur du présent qui lui est un élément concret. Il faut donc agir pour avoir les objets de notre volonté et non de notre espérance pour vivre dans un bonheur durable.

On en vient alors à se demander s’il faut être passionné ou apathique pour pouvoir être heureux durablement... Cette question peut être illustrée par un exemple concret avec la métaphore de l’acteur où l’acteur sera comparé au sage. Chez les Stoïciens pour ne pas être dans le bonheur éphémère, il faut au niveau des sentiments se comporter comme un acteur. L’acteur n’a que la charge, il ne se préoccupe que du présent contrairement au personnage joué qui a le souci de son avenir. Il va pouvoir être dans le bonheur durable et stable car il n’encombre jamais le présent par des souvenirs et regrets du passé ou par des craintes et espoirs pour le futur. Il faut donc considérer la vie comme un rôle, comme l’acteur, pour ne pas être submergé par les sentiments des aléas de la vie. Nous ne choisissons pas notre vie puisqu’elle est remplie d’une multiplicité d’événements aléatoires et du domaine de la chance. Donc nous devons accepter le destin et même reproduire les actions d’un acteur et faire comme si nous l’avions choisi. Cela va permettre au sage de ne jamais être surpris devant les aléas de la vie comme des coups du sort contrairement au passionné qui subit les sentiments. Celui-ci va croire que les événements peuvent se produire selon ses désirs et il est dans l’impossibilité d’assumer le destin. Le sage demeure tranquille et accepte ce qui ne dépend pas de lui comme son destin, même devant la mort, il ne sera pas surpris. Cela va lui permettre de rester confiance dans le présent sans pour autant se préoccuper de son futur, et pouvoir être heureux durablement. Pour illustrer ceci , nous pouvons prendre l’exemple de l’archet. L’archet va se préoccuper de ce qui dépend de lui, c’est-à-dire de viser la cible et non pas de l’atteindre, mais il va accepter ce qui ne dépend pas de lui, comme le trajet de la flèche jusqu’à la cible. Il va par conséquent accepter le destin, comme une bourrasque de vent qui changerait la trajectoire de la flèche, ou un obstacle qui arriverait sur sa trajectoire et se contenter de bien viser.

Ainsi nous pouvons être dans un bonheur non pas éphémère mais durable. Pour cela, nous devons vivre comme le sage, il faut travailler la raison pour parvenir à se préoccuper de ce qui dépend de nous, et accepter le destin pour pouvoir être dans le bonheur durable et dans un état de plénitude dans le présent. Nous pourrions encore pousser l’analyse plus loin, le sage doit faire une modification de ses désirs. Seul le présent nous appartient mais pour autant le sage ne doit pas se préoccuper de son passé comme ses regrets et remords mais plutôt pour engendrer de l’experience du passé, pour mieux agir, anticiper et mieux gérer ses désirs, pour pouvoir accepter le destin dans le présent ce qui est une condition pour être heureux durablement. De plus la fidélité et la gratitude envers des personnes ont un lien avec le passé et permettent en effet d’améliorer les relations, de ne pas être déçu et de pouvoir mieux réagir devant les actions qui dépendent d’autres personnes pour être dans un état de bonheur durable et de plénitude. On peut notamment se remémorer des bons souvenirs qui nous plongent dans un état de bonheur durable. Nous pouvons également vivre un rapport avec le futur qui ne correspond pas à de la crainte ou à l’espérance mais plutôt de programmes, d’organisation et de préparation du futur. On appelle cela avoir un lien avec le futur joyeux. Lors de la préparation d’un voyage par exemple, on va programmer et organiser celui-ci donc notre futur peut nous rendre heureux dans le présent.

Pour conclure, dans un premier temps, nous avons mis en lien la satisfaction des désirs et le bonheur durable, mais ces deux notions semblent s’opposer. Le caractère du désir semble illimité, instable et sa satisfaction procure un plaisir instantané et éphémère, donc ne procure qu’un bonheur dans l’instant. Mais ensuite, le manque étant comblé, le désir s’efface pour laisser place à la déception et à l’ennui. Sastifaire un désir ne dépend donc pas de nous.

Dans un deuxième temps, nous avons demontré qu’il faut désirer ce qui est accessible, ce qui est en notre pouvoir, ce que nous faisons, pouvons et savons faire. Il faut donc effectuer une modification du désir. L’obtention du bonheur est donc

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