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Peut- on considérer d’un homme qui a travaillé toute sa vie qu’il a raté sa vie ?

Par   •  4 Mars 2018  •  3 132 Mots (13 Pages)  •  632 Vues

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Il peut exercer ses loisirs et activités agréables à plein temps.Le travail fut également pendant très longtemps une obligation religieuse et morale, à partir du moment où Dieu chassa les hommes du Paradis, où le travail est inconnu et les condamna à gagner leur pain « à la sueur de leur front ». Tout comme dans la religion protestante, dans laquelle le travail constitue une activité laborieuse, commandement religieux et social comme condition au « salut » et création de richesse pour la gloire de Dieu. On peut d'ailleurs voir que ceux qui échappaient au travail étaient le rentier, le vagabond, plus rarement le poète, qui étaient méprisables et condamnables. Pour la plupart, travailler, c'est payer cher le fait d'exister. C'est une perte de temps, gaspillage d'énergie sans autre contrepartie qu'une survie précaire et/ou une reconnaissance sociale dérisoire, une nécessité, un fardeau, en attendant l'heure de la retraite. Le travail n'est donc pas ici vécu comme ce par quoi on parvient au bonheur, on s'épanouit, il est surtout un moyen de gagner sa vie.

Enfin, il y l’exploitation du travail et l’aliénation du travailleur. Alors qu'on pensait que l'introduction de machines diminuerait la pénibilité du travail et serait le moyen qui permettrait l'avènement d'une société de loisirs, Marx démontre dès le milieu du XIX° siècle, comment l'introduction des machines dans les processus de production, dégrade les conditions de travail des hommes, massifiant et déqualifiant le travail, élargissant l'exploitation des travailleurs au travail des femmes et des enfants et aboutissant à la création d'un prolétariat.

La formation d'un prolétariat, c'est-à-dire d'une classe sociale ne possédant rien d'autre que sa force de travail pour survivre, est en effet, nécessaire au fonctionnement du capitalisme. Dans son ouvrage Le capital, Marx montre comment le capitalisme se fonde sur l'exploitation du travail c'est-à-dire sur l'extorsion d'un surtravail non payé qui alimente les profits : Le capital a pour seule logique l'accumulation de toujours plus de profit. Ce profit est généré par la valeur (ou la plus-value) que produit la force de travail dans le processus de production. En effet, la particularité de la marchandise « force de travail » que le capitaliste achète contre un salaire au travailleur sur le marché du travail, c'est qu'elle produit toujours plus de valeur qu'elle n'en coûte au capitaliste sachant que le capitaliste a en plus tendance à faire pression sur les salaires à la baisse, pour ne laisser au travailleur que l'équivalent d'un salaire de survie.

Autrement dit, le montant du salaire versé au travailleur ne correspond jamais à la valeur produite par le travailleur, et incorporée dans la marchandise qui sera ensuite vendue sur un marché. Le salaire correspond uniquement à ce qu'il est nécessaire au travailleur pour vivre (« lois d’airain »), c'est-à-dire pour entretenir et reproduire sa force de travail afin de retourner travailler. Le travailleur qui ne possède que sa force de travail qu'il vend au capitaliste, n'a la plupart du temps pas les moyens de négocier à son avantage le prix de cette force de travail (son salaire) car c'est le capitaliste qui possède les moyens de production (les équipements, les matières premières, les fonds nécessaires au financement de l'activité...) ; d'autant plus qu'il est mis en concurrence avec d'autres salariés sur le marché du travail. « L’ouvrier s’appauvrit d’autant plus qu’il produit plus de richesse que sa production croît en puissance et en volume. L’ouvrier devient une marchandise ». Il est également dépossédé du produit de son travail qui est la propriété du capitaliste. Considéré comme une simple force productive et non comme un sujet il est traité comme une chose, et devient étranger à sa propre humanité.

Toutefois le travail peut également donner du plaisir par l'accomplissement d'une activité qui me plaît. Le bonheur se mesurerait à la capacité à conformer l'environnement à sa volonté et à réaliser les projets auxquels on tient, donc lorsque je travaille, l'ouvrage que j'ai réalisé, à défaut d'être une « raison de vivre », peut être générateur de réelles satisfactions. Car si ce travail ne produit pas le résultat espéré, je serais malheureux mais en cas de réussite, le travail ajoutera beaucoup à mon bonheur. Le fait de s'atteler à de grands travaux et de les réussir, apporte une grande satisfaction personnelle, avec le sentiment d'avoir accompli quelque chose de dur, ce qui nous rend fier et heureux. On ne peut donc pas trouver la félicité dans la paresse, car si on retire un très grand bonheur d'un travail réussi malgré ses difficultés, un tel bonheur n'est jamais donné à un paresseux. Une cause perdue ne rend pas heureux, tandis qu'un succès, de temps en temps c'est important.

Le travail est un moyen de réaliser nos passions, il est ce par quoi l'homme peut s'exprimer en tant qu'individu, par le biais d'une activité qui le caractérise. Le travail d'un homme le définit largement, exemple de l'artiste, le peintre ou l'écrivain, leur travail ne serait-il pas classé dans le domaine de la production ? Ils ne vivent qu'à travers leur passion, qui bien souvent prend le pas sur le reste, et passe avant tout. Dès lors, ne peut-on pas dire que si on leur retire son « travail », ils en souffriraient ? Les passions sont ce qui fait pour l'homme que le monde à une valeur, elles nous rendent sensibles au monde, et selon Hegel, rien de grand ne s'est fait dans le monde sans passions. Dans la vie, on a besoin d'accomplir quelque chose, or l'action passe à travers nos passions, la création par l'accomplissement est primordiale pour se sentir exister. Et ceux qui n'ont pas de passion sont en quête de matière pour créer, et la seule matière qu'ils trouvent, est le travail. C'est pourquoi il est si fréquent d'entendre dire « mon travail, c'est ma passion ». Or les passions, au sens positifs, sont ce qui contribue à nous rendre heureux.

Pour quelles raisons peut-on affirmer que le désir nous pousse à travailler ? La réussite dans le travail permet une satisfaction de soi, une reconnaissance sociale, un sentiment de supériorité parfois, dans un monde où le paraître, et le regard des autres sont primordiaux. Par exemple dans notre société, être au chômage est vécu comme quelque chose de honteux et comme la pire

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