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Le progrès technique libère-t-il l’Homme du travail ?

Par   •  20 Mai 2018  •  2 071 Mots (9 Pages)  •  826 Vues

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Pour les penseurs libéraux cette spécialisation des techniques de travail est profitable à tous, aussi bien au capitalisme qu’aux consommateurs.

Pour les penseurs socialistes et utopistes, le progrès technique est gage d’amélioration des conditions matérielles de production, et d’une libération de temps libre. Le milieu du XIXème siècle marque dès lors l’acheminement vers une société des loisirs, il faut se libérer du travail qui est un fardeau pénible et asservissant grâce à l’avènement du machinisme.

Or la vision que nous avons des travailleurs actuels et en opposition avec cette vision purement utopique. Aujourd’hui encore nous vivons dans une société où le travail continu d’être vécu comme une acte pénible et contraignant. Certes, la pénibilité du travail à changer de forme mais elle demeure bien réelle, il n’y a qu’à voir le nombre de personnes parties en dépression ou en burn out à cause de la pression engendrée par leur emploi. Il est encore difficile à l’heure actuelle de s’épanouir pleinement dans son travail si ce dernier n’est pas le fruit d’une vocation ou d’une passion, mais paradoxalement, comme le dit Hannah ARENDT il n’y a « rien de pire qu’une société de travailleurs sans travail ». En effet, à l’heure actuelle le travail occupe une place centrale dans notre société. Il est symbole de réussite, et pour plusieurs générations c’est le travail qui donne sens à l’existence humaine car il permet de se sentir utile et de tirer une certaine reconnaissance de la part des autres. Le travail bien que pénible est alors gratifiant. Dès l’enfance, l’éducation parentale comme scolaire tend à former les générations à venir à avoir un travail, nous évoluons dans une société où nous travaillons pour avoir accès aux loisirs. Accéder à ces derniers demande alors un effort de la part du travailleur qui augmente le désir d’y arriver. Une question se pose alors : comment le travailleur sans travail va-t-il occuper son temps libre ? Si le loisir devient son activité quotidienne, quels vont être ses nouveaux désirs et objectifs à atteindre ? Ne va-t-il alors pas sombrer dans l’ennui ?

4) Le progrès technique permet-il à l’Homme de maîtriser la nature ?

C’est grâce au progrès technique que l’Homme a su s’adapter à son environnement et à survivre. En effet il est le seul être vivant doter d’une intelligence technicienne lui permettant la réalisation d’outils et de machines pour décupler sa force et s’imposer face à la nature. Pour l’être humain ils vital d’être en mesure de créer ses propres conditions matérielles de survie, en d’autre termes de maîtriser la nature pour sustenter ses besoins et parvenir à assouvir ses désirs par le progrès technique.

Dès le XVIIème siècle, Descartes, dans la sixième partie de son ouvrage Discours de la méthode révolutionne les mentalités en proposant le projet de la modernité. Il opère alors la critique des sciences spéculatives, héritage de la philosophie aristotélicienne et de la théologie chrétienne, pour trouver un savoir utile à la vie. Il se fait père d’un développement des sciences et des lois physiques à l’œuvre dans la nature en vue de développer le travail pratique. Descartes diffuse son savoir pour le bien de l’Humanité. L’exemple le plus frappant n’est autre que celui des progrès réalisés en médecine, permis par la création de machines toujours plus précises et performantes. Selon Descartes, la santé du corps et de l’esprit son liées, si l’on se sent bien dans son corps, l’esprit est alors plus disponible pour s’adonner à d’autres tâches. Il se voue aux mathématiques en espérant que celles-ci trouvent des applications dans les sciences physiques et biologiques, sa visée ultime étant d’améliorer les conditions de l’Homme. Il s’agit alors d’un cercle vertueux liant sciences et progrès technique. Dans le progrès technique réside alors une finalité morale, il apparaît comme le résultat d’un ensemble de connaissances qui animent les savants et dont la visée finale et de permettre à l’humanité de vivre plus libre et plus heureuse.

Cependant, à mesure que le progrès technique manifeste sa réussite triomphante sur la nature, l’homme devient toujours plus conscient des effets pervers dont il recèle. Ainsi la technique nous fascine aussi pour les prouesses dont elle permet la réalisation, que pour les peurs justifiés qu’elle n’a de cesse de susciter en raison de sa puissance.

Si pendant longtemps le progrès technique a permis à l’Homme de renforcer sa position face à la nature « comme maître et possesseur » de cette dernière (Descartes), au XIXème et XXème siècles, le progrès technique n’est plus nécessairement vu comme un progrès au sens positif du terme. En effet il est vrai que les nombreux aboutissants bénéfiques de ce dernier s’accompagnent de nombreux effet pervers dont l’homme a de plus en plus conscience. Le progrès technique est alors victime de son succès, à l’heure actuelle l’Homme s’enferme de plus en plus dans un système technicien qui le coupe du monde réel, il a peur de ne plus être en mesure de maîtriser pleinement le progrès technique. L’homme devient de plus en plus dépendant des objets techniques et du rythme effréné des innovations. Une prise de conscience est alors en train de s’opérer, on assiste à une conversion du regard face à un progrès technique foncièrement ambivalent. L’exemple le plus frappant aujourd’hui demeure celui du nucléaire, certes cette source énergétique témoigne d’un réel progrès dans son application environnementale, bien que connaissant certaines limites comme le traitement des déchets rédioactifs, elle reste tout de même une des plus dangereuses armes de destruction massive que l’humanité n’ait jamais connue.

Selon Hans Jonas « nous vivons une époque inédite », nous sommes en train de préparer une catastrophe économique planétaire, pire encore nous somme en train de changer notre propre humanité et de créer une humanité augmentée : il s’agit du transhumanisme. Au-delà de vouloir maîtriser pleinement la nature l’Homme veut repousser les limites de la fictions, en allant jusqu’à changer sa propre nature humaine. Les spécialistes parlent d’une humanité à deux vitesses. Le progrès technique devient alors un phénomène planétaire définalisé, résultant d’un perfectionnement indéfini qui tend vers une logique d’auto développement de la part de l’être humain. Le processus autonome et aveugle incarné par le progrès technique est dès lors de plus en plus

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