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Le besoin de solitude

Par   •  17 Mai 2018  •  1 758 Mots (8 Pages)  •  501 Vues

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II- Dans une seconde partie, nous verrons que la solitude mène au désespoir et à une recherche sur soi.

La solitude est l'état, ponctuel ou durable, d'un individu seul qui n’est engagé dans aucun rapport avec autrui. Comme le montre Kierkegaard, la solitude existait déjà dans l'Antiquité et au Moyen-Age. Il dit qu'on ne sait se servir de la solitude que contre les criminels ce qui signifie qu'ils sont placés dans des cellules manquantes de tout confort et surtout, ils sont seuls face à eux-mêmes pour se remettre en question et repenser à leurs erreurs. La solitude peut donc permettre dans certains cas de nous pencher sur notre existence et d'examiner notre place sur terre.

Dans le Traité du désespoir l’auteur définit ontologiquement le Moi. Ainsi, le Moi est à la fois formé d’infini et de fini. Le Moi réside dans un rapport qui se rapporte à lui-même. Il est «une subjectivité subjective» et il est «liberté». Cette liberté provient de ce rapport de soi à soi, négligeant la nécessité d’un rapport à l’autre qui serait dès lors envisagé sous l’angle d’une réalité objective. Cette autosuffisance du Moi conduit ou condamne à une certaine forme de solitude. Pour se réaliser, le Moi doit devenir lui-même en effectuant la synthèse du fini et de l’infini, ce qu’il ne peut faire qu’en se rapportant à lui-même. La part d’infini qui caractérise le Moi le dispose à ne pouvoir réaliser sa synthèse pleinement qu’en se rapportant à Dieu, qui n’est pas extérieur à lui-même. En revanche, le Moi qui ne devient pas lui-même reste, à son insu ou non, désespéré.

Si le moi manque de fini, il se confine alors au désespoir. Le désespoir de l’infinitude est de l’imaginaire, de l’informe. Pour que le Moi soit consistant et puisse être franc de désespoir, ayant désespéré, transparent à lui-même, il plonge jusqu’à Dieu. Mais le moi peut aussi se perdre parce qu’il s’enfonce dans le fini. Il s’enferme alors dans une vie terrestre et en oublie le divin,il en oublie son nom divin.

Pour Kierkegaard, le possible et la nécessité sont essentiels au Moi pour devenir. Un Moi privé de nécessité s’enferme dans le possible, en d’autres termes dans le fait de devoir devenir lui-même sans être attaché à la nécessité, c’est-à-dire au fait qu’il soit lui-même. Dans ce cas, le Moi n’est pas réel. Un Moi privé de possible est aussi désespéré. Il lui faut du possible pour respirer.

Néanmoins, la conception ontologique du Moi que déploie la théorisation de Kierkegaard semble pointer vers les conditions d’émergence du sujet qui seraient à l’origine d’une solitude consubstantielle et nécessaire au développement du Moi. C’est donc avant tout sur ce terrain que se pose la question de la possibilité d’une solitude et d’un célibat choisis librement. Que sommes nous tous, si ce n'est de profonds désespérés? Désespérés car constamment en recherche de ce moi qui ne s'offre jamais à notre existence et à notre conscience. Voilà ce que démontre Kierkegaard. Certains tenteront de devenir quelqu'un d'autre, d'obtenir un autre "moi" en tout point banal car calqué sur un modèle de sociabilité, le réel étant insaisissable. D'autres au contraire prendront conscience de l'échec que constitue cette recherche du moi et, bien que restant des désespérés, ils mèneront une vie bien moins mensongère et illusoire que ces premiers. Socrate prouvait l’immortalité de l’âme en montrant que la maladie de l’âme appelée «péché» ne la consume pas comme la maladie physique consume le corps. De même aussi, nous pouvons prouver l’éternel qui est en l’homme en montrant que le désespoir ne peut consumer son moi, et que là justement réside la torturante contradiction du désespéré. S’il n’y avait en l’homme rien d’éternel, il ne pourrait aucunement désespérer, mais si le désespoir pouvait consumer son moi, il n’y aurait pas de désespoir. Le désespoir, cette maladie du moi, est ainsi la maladie à la mort. Le désespéré est malade à la mort. Cette maladie attaque les plus nobles régions de l’être en un tout autre sens que lorsqu’il s’agit d’une affection ordinaire ; et cependant, l’homme ne peut mourir. La mort n’est pas le terme de la maladie, elle est une fin constante. Il est impossible d’être sauvé de cette maladie par la mort, car la maladie, son tourment, et la mort consistent justement à ne pouvoir mourir.

CONCLUSION:

L’influence de Kierkegaard a été considérable et déterminante: il est en un sens, le fondateur de l’«existentialisme » contemporain. L’individu n’est pas un moment de concept, a-t-il souligné à juste titre: il n’est pas un accident de l’histoire. L’homme n’est pas réductible à un concept, il est une existence, non figée. Le texte de Kierkegaard mène à une réflexion crucial sur ce qu'est l'homme en général, mais surtout à une réflexion qui permet de mieux saisir le mal-être qui continue d'entourer notre existence. Car nous aurons beau dire, en chacun de nous sommeil ce moi insaisissable.

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