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La morale est-elle une affaire individuelle ?

Par   •  22 Février 2018  •  2 922 Mots (12 Pages)  •  725 Vues

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mal, c’est notre cœur qui parle spontanément. Nous sentons immédiatement et infailliblement le bien et le mal. Quand Rousseau affirme que « toutes nos idées nous viennent du dehors, les sentiments qui les apprécient sont au-dedans de nous », il met en lumière le fait que la conscience morale nous renvoie toujours à notre intériorité morale, « au fond des âmes ». Cela marque la finitude de l’homme car dans l’expérience de la conscience morale, l’individu peut faire l’épreuve de la culpabilité, du remord, c’est-à-dire l’impossibilité de se défaire des verdicts de la conscience quelque soit la particularité de la situation.

Ainsi, c’est en écoutant notre spontanéité, la voix de notre conscience morale, que « que nous connaissons la convenance ou la disconvenance qui existe entre nous et les choses que nous devons respecter ou fuir ». Comme cette connaissance est un « principe inné de justice et de vertu», la conscience morale me dit tout de suite, de manière intuitive, directe et immédiate si mon action est bonne ou mauvaise. Ses jugements relèvent d’une évidence intuitive : nul besoin de logique: il suffit d’éprouver, de sentir, si une action relève du bien ou du mal. Il ne s’agit pas d’un raisonnement, mais d’une intuition. L’intuition est une connaissance immédiate, sans étapes, directe, instantanée. Par l’intuition, la connaissance des valeurs se dévoile comme en un éclair. Ainsi, quand on demande à quelqu’un de répondre en son âme et conscience », c’est pour l’amener à une sincérité totale à l’égard des valeurs qui se présentent spontanément à lui. La conscience morale ne laisse pas la place à des calculs d’intérêts.

Mais alors quelle objectivité peut on prouver à ces préceptes moraux ? Chacun n’est il pas son propre juge au prix de toute justice véritable ? Comment s’assurer que ce que nous dicte notre conscience est objectivement le meilleur ? Quels sont les critères pour juger de cette forme de moralité ? Ne faut il pas que ces critères soient fondés sur la communauté afin qu’ils soient objectifs ? Autrui n’entre-t-il pas dans la morale comme celui qui est visé par mon action ?

Antithèse: La morale comme morale social : le fondement commun des principes moraux comme critère d’objectivité et de mérites.

L’individu évolue au sein d’une société, ce serait se fourvoyer que de penser que cette petite voix qui émane du creux de notre intériorité ne puisse résulter de la société dans laquelle nous vivons. Car comment expliquer les disparités de mœurs d’un pays à l’autre, comment rendre compte de la dissonance de cette petite voix si ce n’est par le fait qu’en réalité elle n’émanerait pas de notre intériorité dans la mesure ou elle serait chuchotée par la société (et donc serait pure extériorité). La conscience morale aurait donc une origine sociétal : elle serait l’intériorisation de la contrainte sociale.

En effet, selon Durkheim « C’est la société qui, en nous formant moralement, a mis en nous ces sentiments qui nous dictent si impérativement notre conduite, ou qui réagissent avec cette énergie, quand nous refusons de déférer à leurs injonctions. Notre conscience morale est son œuvre et l’exprime ; quand notre conscience parle, c’est la société qui parle en nous. » (L’éducation morale). Au regard de ces dires Emile Durkheim entend mettre en évidence le fait que les commandements moraux sont imposés aux individus par la société dans laquelle ils évoluent afin qu’ils les assimilent, les intègrent si bien qu’ils ont l’illusion que ces commandement émanent de leurs intériorité. C’est précisément cette origine sociétal des impératifs moraux, qui rend compte de leurs variabilités d’un pays à l’autre, d’une société à l’autre. Les convictions morales que nous prônons ne sont autres que le reflet des mœurs en vigueurs à notre époque. En ce sens la morale sociale est assimilable aux mœurs et aux coutumes dans une communauté, une société ou encore dans un pays donné. Il s’agit de l’ensemble des habitudes sociales ou individuelles acquises par un individu. Ces normes sont véhiculées par l’éducation, et dès lors que nous les transgressons nous éprouvons un profond sentiment de honte. La coutume semble alors revêtir l’idée d’une certaine intemporalité, elle est partagée et admise par tous et elle ne semble pas être injuste du fait même qu’elle soit partagée par tout un chacun. Elle est transmise par l’éducation et exerce donc une emprise et non des moindres sur la volonté.

La conscience ne serait donc pas autonome vis à vis de la société : elle en serait le pure reflet au sens de l’image, de la copie c’est à dire au sein de quelque chose qui n’a aucune consistance propre. Dès lors la morale apparaît comme ce qui soit être fondé dans la communauté. Dans la mesure ou la pluralité et l’accord de cette pluralité sur les principes moraux apparaît comme un critère de justice des normes morales et comme le critère de leur objectivité, chacun n’étant pas son propre juge. La morale serait donc commune, fruit de la société, des coutumes, ce qui en garantirait la justice et la justesse. En ce sens toute action morale tournée vers autrui serait fondée en légitimité. Par le caractère commun sur lequel est édifié la moralité je ne suis alors plus tenté de faire de moi même une exception aux règles sous prétexte que ma conscience ne me l’aurait pas dicté.

Mais une morale une morale fondée sur la coutume et la société ne se caractérise t elle pas fondamentalement comme une pure extériorité venant soumettre le sujet sans que celui ci participe via sa subjectivité à l’origine de ces préceptes ? N’est ce pas mettre la subjectivité au profit de l’extériorité ? N’est il alors pas possible de faire coexister ensemble l’objectivité des principes moraux (condition de leur caractère juste) et la subjectivité (condition de l’autonomie, et donc corrélativement la liberté de l’homme) ?

Synthèse : La morale comme autonomie objectivité et universalité des préceptes

Le principe de la loi recherché doit être à la fois universellement valable et librement reconnu afin que l’autonomie du sujet soit conservé.

La loi exerce sur nous une influence très remarquable : elle engendre un sentiment particulier, ce sentiment n’est autre que les respect. Le respect, n’est ni une inclination vers l’objet qui l’inspire ni une aversion. En tant que nous respectons moralement une personne ou une loi, nous nous ne songeons pas au châtiment que notre révolte

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