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L'homme est-il défini par sa seule conscience?

Par   •  4 Octobre 2018  •  2 408 Mots (10 Pages)  •  452 Vues

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de son action est appropriée au devoir moral est propre à chaque homme.

Donc, la notion de conscience définit bien l’homme qui grâce à elle sait établir une identité qui lui est propre et qui le restera au fil du temps, et sait distinguer le bien du mal. Cependant, la conscience d’un homme est-elle seule à intervenir sur sa définition?

La conscience définit le genre humain mais un homme est-il définit par sa SEULE conscience? Pour réellement se concevoir et prendre connaissance de lui-même l’homme ne peut pas négliger le rapport à autrui.

L’homme va prendre conscience de lui-même à partir du moment où il est confronté au regard et à la reconnaissance de ceux qui l’entourent. Par exemple, des personnes trop longtemps isolées peuvent être empreintes de folies si elles n’établissent pas un semblant de contact humain en tenant un journal ou une correspondance. C’est ce qui est montré à travers l’histoire de Robinson Crusoé notamment. L’homme nécessite également un rapport aux choses matérielles par exemple ses production au travers desquelles il prendra conscience de lui-même: « c’est moi qui l’ai fait » est une phrase que l’on peut entendre souvent prononcée par un enfant montrant un dessin par exemple et qui commencent à prendre conscience de ses capacités, de ce qu’il est capable de faire en tant qu’individu. Le monde extérieur et la confrontation avec autrui sont donc fondamentaux à l’établissement de la conscience de soi.

La conscience désigne la capacité de se référer aux objets qui nous entourent. La conscience n’est donc pas forcément une pure conscience de soi mais aussi une conscience de « quelque chose » d’après Husserl. C’est ainsi qu’il établit la conscience comme intentionnalité. . Husserl entend par là que la conscience ne doit pas être prise en compte indépendamment des objets auxquels elle se rapporte. Il ne s’agit pas là d’objets uniquement matériels mais aussi d’objets tels que l’espoir, la croyance, objets donc "spirituels”. Pour lui, la conscience n’existe pas si elle ne “vise” pas quelque chose. La conscience ne serait donc pas une définition de l’être mais plutôt un acte de cet être qui se rapporte au monde. Husserl oppose donc cette aspect de la conscience à celle de Descartes qui soutenait que la conscience définissait l’ « âme immortelle » d’un individu. En ce sens, le monde extérieur est encore une fois indispensable à l’existence de la conscience.

L’homme vit au milieu d’autres hommes qui eux-mêmes possèdent une conscience. Ce fait est tout à fait capital dans la construction de la conscience de soi. En effet, il faut tenir compte de l’influence portée par la société sur la perception qu’un individu peut avoir de lui-même. Marx par exemple, pensait que le système de pensée de chacun est conditionné par ses "conditions matérielles d’existence”: « Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur existence, c’est au contraire leur existence sociale qui détermine leur conscience »(1849). Le moment historique durant lequel vit l’individu ainsi que sa classe sociale va donc influencer la perception qu’il a de l’Homme et par conséquent de lui-même. On peut donc considérer qu’un individu parvient à une conscience complète et transparente de soi s’il arrive à avoir conscience du milieu social et du contexte historique dans lequel il progresse.

Donc, la conscience seule d’un individu ne permet pas à le définir car le restreindre à cette définition serait omettre qu’il vit parmi d’autres hommes. Nous pouvons donc nous demander si tenter de définir l’homme par une notion telle que la conscience a ses limites.

Essayer de définir un sujet atteint différentes limites: on pourrait risquer de le surévaluer, d’oublier qu’il subit avant tout une évolution.

En affirmant qu’un sujet a conscience de tout ce qui se passe autour de lui et de tout ce qui le fait agir, on sous-entend qu’il est complètement transparent à lui-même, qu’il n’a plus de secret sur lui-même, et on définit alors le sujet comme un individu totalement maître de lui-même. Or cette idée de toute puissance, de perfection est largement contredite pour un sujet qui fait usage de sa raison. Par exemple les passions, les folies et même la vie en société vont faire en sorte que le sujet est amené à une dépossession de soi et de son identité, d’où l’expression “hors de soi” par exemple, lorsque quelqu’un est “dominé” par sa colère.

Le sujet est un être en devenir plutôt qu’un être stable et non évolutif. Vivant au sein d’une société, d’un monde, un individu peut être confronté à un certain nombre de d’aléas, d’évènement extérieurs qui influencent ses choix et donc son identité. Le sujet va donc être produit des circonstances de sa vie. C’est ce que voulait dire Simone de Beauvoir en affirmant « on ne naît pas femme, on le devient », à travers notamment les discriminations envers les femmes et contre lesquelles elles doivent s’élever pour se “sentir” femmes. Le sujet est donc soumis à des déterminismes majeurs et n’est pas totalement libre de ses actions ni de ses pensées.

Des dimensions inconnues à l’individu peuvent aussi intervenir dans sa pensée : il s’agit de l‘inconscient. L’inconscient est un concept établi par Freud, inventeur de la psychanalyse, qui remet ainsi en question l’idée d’un sujet maître de lui-même. L’inconscient est un processus inaccessible par la conscience: on peut “perdre” conscience, sombrer dans un sommeil profond et l’on est alors incapables de définir ce que nous pensions dans ces moments. Ces processus peuvent trouver leur origine dans l’histoire passée de l’individu et dans ses confrontations à autrui, constituant des éléments que l’individu lui-même est inconscient d’avoir conservés. Rimbaud disait « C’est faux de dire: je pense, on devrait dire on me pense. »: le sujet n’est selon lui pas maître de ses pensées, il n’est pas ce qu’il imagine être. Le sujet a donc bien conscience de lui-même et de son existence mais trop de processus psychiques participent également à la construction de sa pensée tout en lui échappant pour qu’il soit souverain de sa pensée.

Certains penseurs, les linguistes, définissent l’expression du sujet à travers son expression dans le discours. La subjectivité du discours est ce grâce à quoi le sujet va exister. Le linguiste Benveniste énonce « C’est dans et par le langage que l’Homme se constitue comme sujet ». Les différents pronoms “je, tu, il/elle” vont permettre à l’individu qui

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