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Il s’agit ici de déterminer le problème philosophique au quel le texte fait allusion

Par   •  21 Avril 2018  •  13 621 Mots (55 Pages)  •  534 Vues

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SUJET 1 : LA REFLEXION PHILOSOPHIQUE DOIT-ELLE ET PEUT-ELLE ETRE UTILE?

Le réflexion philosophique paraît frappée d’une ambiguïté : comme recherche théorique sur les principes fondamentaux de la pensée et de l’action, elle semble se détourner des sciences et des arts utilisables pour résoudre les problèmes techniques de la vie pratique , elle prétend de plus remettre en question la valeur de ses derniers pour nous libérer des contraintes et des déceptions qu’ils engendrent. Mais n’est-ce pas au nom d’une utilité plus haute concernant la totalité de l’existence humaine qu’elle se présente comme inutile vis-à-vis des problèmes de la vie pragmatique ordinaire dont le seul critère est la satisfaction de nos désirs personnels et sociaux particuliers ? Mais ce faisant n’entretient-elle pas l’illusion que l’on pourrait bien-vivre en renonçant à désirer ce qui motive la plupart des comportements et actions humains : (La santé, l’argent, la pouvoir, les honneurs, les plaisirs sexuels etc.…)?

Cette sagesse, cette recherche de l’ataraxie, ce détournement de l’intérêt vital, ce refus des plaisirs extérieurs les plus courants, ne seraient-ils pas la marque de son impuissance, de son incapacité à être utile à la plupart des hommes, ce qui disqualifierait, du même coup, sa prétention à l’universalité ? Or, si elle ne peut contribuer au succès dans tous les domaines de la vie privée et publique, si elle ne peut délivrer de recette ou méthode valant pour le bonheur ordinaire ne serait-ce pas que celui-ci lui apparaît illusoire ? Il est possible qu’elle doive servir à autre chose qu’à la réussite extérieure de nos actions et qu’en ce sens elle ne doit pas être utile, ce qui justifierait qu’elle ne le puisse pas ; mais sa mission est peut-être d’une autre nature. Or justement quelle mission, dès lors qu’elle apparaît divisée sur sa définition ?

1) ELLE NE DOIT NI NE PEUT ETRE UTILE

De l’utilité. L’utilité concerne au premier sens des fins particulières bien déterminées : (argent, pouvoir, honneur ....) dont on peut mesurer d’une manière objective la réalisation (rentabilité, promotion professionnelle, titres honorifiques..) ; or la philosophie ne s’intéresse qu’aux fins générales et aux principes fondamentaux de la pensée et de l’action (vérité, liberté, justice, bonheur etc..). À ce titre elle est une réflexion théorique et donc pas un savoir technique ; de plus elle est fait de ces questions des problèmes (elle problématise) dont la solution relève d’un débat dont nulle réponse ne peut prétendre être unique et prétendre délivrer une la méthode efficace pour les traiter: elle exige que chacun se pose la question à nouveau frais

De la philosophie. La réflexion philosophique est réflexion critique sur les principes et le sens de l’existence humaine en général ; elle privilégie l’être par apport à l’avoir, le savoir-être plutôt que le savoir-faire ; la relation à soi par rapport à la relation au monde (vérité, bonheur, liberté, sagesse) ; le qualitatif par rapport au quantitatif. Elle se met à la recherche de valeurs universelles, c’est à dire rationnelles et/ou raisonnables par delà toutes les fins particulières ;

Elle combat tous les objectifs extérieurs comme illusoires dès lors qu’ils négligent la qualité de la vie et la valeur de l’homme dans leur totalité.

La philosophie doit être inutile pour accomplir sa mission. La mission de la philosophie est de soumettre à la critique rationnelle (usage du principe de non-contradiction) les valeurs techniques de l’efficacité et de la réussite au noms de valeurs, éthiques, politiques plus hautes qui permettent de penser une vie moins dispersée et moins conflictuelle et donc plus raisonnable valant pour tous les hommes en vue de développer leur qualité humaines essentielles : l’autonomie et la maîtrise de soi (sagesse).

Transition : Mais cette recherche d’une « autre vie », plus raisonnable, plus sensée et donc plus libre n’est elle pas à son tour une illusion dès lors que la philosophie prétend nous arracher à la réalité concrète, à nos désirs déterminés et aux exigences de l’action qu’implique notre insertion dans le monde ?

2) ELLE DEVRAIT ETRE UTILE MAIS ELLE NE LE PEUT PAS

La vie est action et pouvoir sur le monde. L’essence de la vie n’est pas dans la réflexion mais dans l’action pour accroître notre puissance d’agir efficacement contre la mort et la réalisation de tous nos désirs qui est la définition première du bonheur. Cette recherche par la philosophie d’une autre vie, qui nous détournerait du combat pour le bien-être et la puissance est un leurre ; être maître du monde et être maître de soi sont indissociables. Vouloir philosopher contre l’action vitale, c’est vouloir mourir comme l’avoue Socrate, au grand étonnement de ses disciples, lorsqu’il choisit de boire la ciguë plutôt que la fuite. La réflexion philosophique devrait au contraire nous préparer à mieux nous battre pour la réussite et l’efficacité de nos actions vitales.

De l’échec de la philosophie. Dès lors qu’elle s’affirme comme désir de vivre sans désirs excessifs, la réflexion philosophique s’interdit d’être efficace car l’efficacité exige de rechercher toujours à être le plus fort et le meilleur par rapports aux autres : ne pas être dominant, c’est être dominé ; cette compétition pour le pouvoir implique logiquement que l’on désire toujours davantage et que l’on ne réfléchisse qu’aux méthodes d’action les plus efficaces, sans remise en cause, sous prétexte de non-contradiction, de la valeur de nos désir : la vie est conflit et contradiction ; la vie est donc irrationnelle par principe et vouloir la rationaliser, c’est se tromper sur le sens même de la vie. La philosophie devrait limiter son ambition à réfléchir sur les conditions générales du succès, mais alors elle devrait abandonner sa démarche critique et rationaliste globalisante à la recherche de la vérité universelle pour n’être plus qu’une méthode rhétorique pour persuader au service des ambitions de pouvoir des uns et des autres ; mais alors elle ne serait plus qu’une sophistique et serait vidée de toute prétention à fonder une autre vie, plus raisonnable et plus sage.

De l’Impuissance radicale de la réflexion philosophique. La philosophie qui tend à opposer la raison à la passion, la liberté intérieure à la liberté extérieure, la morale au désir, l’universel au particulier, l’esprit au corps,

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