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Freud - L'avenir d'une illusion

Par   •  5 Novembre 2018  •  1 903 Mots (8 Pages)  •  567 Vues

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Enfin, Freud évoque le besoin de religion chez les Hommes pour pallier aux questions qui demeurent sans réponses en sciences ou en philosophie avant de préciser une nouvelle fois que les doctrines religieuses ne sont qu’illusoires puisqu’indémontrables. C’est donc pour lui, l’absence de réponses aux questions existentielles qui poussent l’Homme à prendre la religion comme vraie. Il est en effet très inconfortable de vivre dans l’idée de ne pas pouvoir tout décrypter. Encore une fois, on recroise la pensée de Bergson avec la nature dissolvante de l’Homme. Freud ici reste tout de même assez critique sur cette volonté de soulager sa conscience de questions auxquelles il est impossible de répondre par le biais de religion. Il parle alors « d’allègement pour l’âme individuelle ». Ainsi, l’Homme préfère se reposer sur une autorité religieuse indémontrable que de chercher à répondre de lui-même aux questions qu’ils se posent. De même, ce sont une nouvelle fois pour notre psychanalyste, les conflits de l’enfance qui se voient résolus par le système religieux. Ainsi, les conflits intérieurs plus ou moins conscients et propres a chaque individus, vont tous être résolus de la même manière par le biais du système religieux qui une nouvelle fois détiendra, comme nous le dit Freud « une solution acceptée par tous ». La religion sert alors également d’apport psychologique, on pense résoudre ses angoisses, ses problèmes grâce à la foi. Freud fait de nouveau un parallèle avec la psychanalyse qui elle aussi a le but de soigner les conflits intérieurs liés à l’enfance mais de manière individuelle puisque chaque individu a des névroses qui lui sont propres c’est pourquoi il est difficile d’imaginer une seule et même vérité, proposée par la religion, pour l’ensemble des individus. Enfin, l’extrait proposé se termine par à un retour a la proposition initiale à savoir celle de la religion comme illusion étant donné son absence de démonstration. De ce fait, notre psychanalyste insiste sur l’impossibilité d’imposer une croyance à qui que ce soit. On peut ici retrouver les propos de John Locke qui dans son ouvrage Lettre à la tolérance, met en avant l’impossibilité d’imposer une religion a un individu contre sa liberté de conscience : « La foi n’est plus la foi si on ne croit pas ». Ainsi, c’est la conscience individuelle qui est le meilleur guide en matière de religion et de ce fait il est impossible de vouloir imposer sa croyance aux autres individus puisque toute croyance est une conviction intérieure.

Cependant, pendant longtemps les philosophes ont tenté de concilier foi et raison. C’est le cas par exemple d’Averroès qui considère que la foi religieuse n’est suffisante que pour les esprits inaptes à la réflexion personnelle. Ainsi, le philosophe musulman considère la philosophie comme la science du vrai et cette science doit donc forcément être conciliable avec la foi. Plus tard on essaiera même de démontrer l’existence Dieu. C’est ce que l’on va appeler l’argument ontologique notamment employé par Descartes. Pour lui, si je peux concevoir Dieu comme un être parfait, l’image de cet être ne peut être que celle d’un homme vivant, donc Dieu existe. Cet argument va très vite trouver des détracteurs. Kant dans son ouvrage La critique de la raison pure nous dira qu’il ne suffit pas de penser à un Dieu vivant pour qu’il le soit. Par la suite, Spinoza poursuivra l’objectif de concilier foi et raison en affirmant que Dieu et la nature, que les lois de la nature ne sont que l’expression de dieu. Pour lui, avoir foi en une religion c’est se conforter dans un asile d’ignorance, un refus de comprendre le monde. Enfin, c’est Pascal qui nous dira que le démontrable passe par la raison et l’indémontrable pas par la foi éliminant ainsi toute tentative de démonstration de l’existence de Dieu. Aussi « Dieu ne se prouve pas, il s’éprouve ».

Après avoir analysé le texte de Freud mettant en lumière les différentes raisons capables de pousser l’Homme à croire, il est dorénavant possible d’affirmer que Freud a cherché dans son essai à énumérer les différentes raisons poussant l’Homme à croire en un dieu. Pour lui c’est donc une tare venue de l’enfance ainsi que le besoin de justice et de réponses aux questions qui demeurent sans réponses qui poussent les Hommes à avoir la foi. Ainsi, notre réflexion a pu amener une nuance à cette position très marquée, en faisant de l’Homme non pas une victime de l’éducation et de son besoin de vérité mais plutôt un être empli de curiosité, d’imagination et de désirs capables de se créer un monde intelligible afin d’accéder à la plénitude.

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