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Extrait du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, Rousseau

Par   •  10 Novembre 2018  •  1 628 Mots (7 Pages)  •  810 Vues

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des contraintes et automatismes réglés par les lois de la nature. Cette notion d’instinct rend l’animal incapable de tout choix puisqu’il ne possède pas de volonté propre : «  la bête ne peut s’écarter de la règle qui lui est prescrite ». Ainsi, si l’instinct est effectivement une machine ingénieuse car réellement complexe et efficace ,il ne permet pas à l’animal de réagir dans des situations imprévues. Rousseau prend l’exemple du pigeon et du chat qui, hors de leurs habitudes de vie, sont limités par leur instinct et ne peuvent donc pas adopter un comportement qui ne leur est pas naturel. L’animal est faible en cela et ne peut s’adapter à ce qu’il ne peut faire spontanément et inconsciemment.

L’homme possède a contrario la liberté, s’opposant à l’instinct dans le sens où elle désigne la contingence, c’est-à-dire que l’homme peut accomplir ses actions comme bon lui semble, et surtout indépendamment de la nature. Cette liberté entraîne la conscience. Car c’est bien de cela dont Rousseau parle lorsqu’il évoque la liberté : l’homme prend des décisions en ayant conscience de ses actions ainsi que de leurs conséquences : il n’agit pas sous la contrainte de l’instinct.

Si l’auteur marque cette différence de manière significative, c’est parce que l’enjeu de ce texte est, en plus d’insister sur cette capacité qu’a l’homme de se rendre libre de ses actions, de faire remarquer que si l’homme agit mal, c’est à cause de cette liberté qui lui laisse entrevoir les mauvais choix.

La dernière phrase de Rousseau conclu son argumentation : il en arrive à l’enjeu du texte, et on comprend alors ce qu’il veut véritablement dire et les conséquences de ce que cela implique.

La première partie de sa phrase est très explicite en cela qu’il utilise le champ lexical du mal pour illustrer ce vers quoi « les hommes dissolus » se laissent mener, à savoir les excès, causant par la suite la fièvre et la mort. Ces excès s’expliquent par la recherche constante des hommes de leur plaisir personnel sans se soucier du reste. C’est donc cette liberté et cette mauvaise interprétation de celle-ci qui explique la corruption des hommes, car il est bien question de ça lorsque l’auteur évoque les excès. C’est leur fâcheux penchant pour ce que les philosophes de l’antiquité grecque craignaient tant, à savoir les passions, qui les corrompt. De plus, l’expression « l’esprit déprave les sens » tend également à expliquer la raison pour laquelle les hommes se détournent de la nature : l’esprit, s’il n’est pas cadré par quelque règle naturelle, aspire au trouble et mène à la dépravation.

Ainsi, ce n’est donc pas la nature humaine qui est la cause de l’avilissement des hommes, mais bien cette liberté menant vers de mauvais choix et une recherche démesurée de ce qui tend à faire plaisir à soi.

De plus, la dernière partie de la phrase de conclusion joue un rôle primordial dans la compréhension du texte puisqu’elle pose la question de la volonté de l’homme et de son emprise sur celui-ci. « La volonté parle encore, quand la nature se tait » est une expression très forte que Rousseau choisit de placer à la fin de son argumentation pour lui donner davantage de poids. Cette idée que la volonté soit plus puissante et plus forte que la nature sur l’homme serait la raison pour laquelle il irait à l’encontre des règles naturelles. Ainsi, les limites de la nature sur l’homme sont clairement exposées. Par ailleurs, on peut en conclure que si l’homme déroge aux lois de la nature, c’est parce que sa volonté peut le mener bien au-delà de celles-ci; la propre volonté de l’homme constitue un danger pour lui-même.

Enfin, Rousseau soulève à travers sa thèse, implicitement certes, l’idée de la morale. Car si l’homme est capable d’agir en toute liberté selon sa volonté et de prendre conscience de ses actions et de leurs conséquences, alors il peut également être considéré comme étant responsable de la moralité de ses actes. Donc dès le moment où l’ont estime que l’homme a la capacité d’agir librement, alors immédiatement viens la question de la conscience morale. En effet, Rousseau est convaincu qu’en plus de posséder la connaissance de ses actions, l’homme développe automatiquement une connaissance d’autrui et du rapport avec autrui. Ainsi, si les maux des hommes viennent d’un mauvais usage de la liberté en allant contre les lois naturelles, il est possible pour l’homme de revenir à sa nature, bonne, en agissant selon sa conscience morale.

En conclusion, l’homme est le seul responsable de l’immoralité de ses actions : par ailleurs, il ne tient qu’à sa volonté de faire meilleur usage de sa liberté : c’est en cela que Rousseau propose ici une vision positive de l’homme : il n’est pas mauvais par nature, c’est sa liberté qui lui fait prendre les mauvais choix. Enfin, Rousseau aspire donc à ce que l’homme cesse de se laisse aller dans les excès que lui laisse entrevoir cette liberté dans le but d’une réflexion sur la moralité de ses actions.

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