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Doit-on dire que nous ne sommes pas les plus malheureux?

Par   •  1 Octobre 2018  •  1 285 Mots (6 Pages)  •  818 Vues

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II - Cet endoxa s’appuie sur un bonheur défini par la négative : pouvons-nous nous estimer heureux si notre bonheur repose sur une négation ?

-Le contentement que nous pouvons éprouver face au malheur des autres n’est pas une vertu, nous faisons seulement le constat d’un état de fait présent. Nous nous contentons de peu. Même cela relèverait du vice dans le sens où il révèle de l’orgueil, car s’il a une bonne opinion de lui, la cause de son bonheur ne dépend pas de lui, de sa propre volonté. Pour Descartes, la véritable estime de soi provient de l’empire que nous avons sur nous-mêmes, sur nos passions.

- si c’était le cas nous serions soumis aux caprices de la fortune ou s’en remettre aux autres, ce bonheur serait un bonheur sur lequel nous n’exercerions aucune prise. Ensuite jugement quantitatif du bonheur : d’où problème de l’authenticité du bonheur.

- endoxa renvoie au contentement éprouvé par comparaison : constat sécurisant. Donc c’est plus inspiré par la sécurité que par un bonheur affectif : confusion entre les deux.

Le contentement issu du constat que nous ne sommes pas les plus malheureux est donc celui d’une sorte de conformisme sécuritaire voire de lâcheté car nous acceptons un contentement passif sans prise de risques. Ainsi c’est un vrai danger car nous sacrifions un bonheur possible au détriment de la sécurité. Or le bonheur implique la plénitude d’une satisfaction complète.

III – dès lors bonheur et joie ne sont-ils possibles que si nous nous rendons maîtres de nos passions et de représentations ?

- Cela implique d’être actifs, qu’il faut mieux nous connaître nous-mêmes : il s’agit de connaître les passions et les vices dont nous sommes affectés. Descartes explique dans le Traité des Passions qu’être heureux signifie se rendre maître de ses passions et représentations car notre bonheur est conditionné par la prise de conscience de notre degré d’affections par nos passions.

- Nous devons être capables de trouver en nous la puissance et la joie de comprendre les causes qui nous déterminent et animent notre entendement. La condition pour un bonheur possible devient alors celle de l’explication des divers modes de l’activité épanouie dans la joie non dans les passions tristes (envie, haine, contentement face au malheur d’autrui).

- De plus l’entendement qui doit nous permettre d’être heureux nécessite pour déployer toute sa puissance l’assistance d’autrui. Or dans l’endoxa, autrui est exclu car il y a une fracture entre le groupe des « plus malheureux » et nous. Mais c’est absurde si nous considérons que le bonheur concerne la communauté humaine dans son ensemble. La félicité de chacun implique l’union de tous. La civilisation matérielle permet un enrichissement et un perfectionnement de la perception et de l’expérience et donc l’usage de l’entendement. Rien n’est plus utile à l’homme pour être heureux que l’homme lui-même.

Ainsi l’homme est heureux quand il entre en possession de sa puissance d’agir

CONCLUSION :

Nous ne sommes pas les plus malheureux : constat qui révèle la volonté d’être assuré de son propre bonheur et le contentement de celui qui prend conscience qu’il est moins malheureux que les plus malheureux.

Cependant le bonheur repose alors sur une négation : il ne s’agit pas d’un bonheur véritable mais d’un « petit bonheur » : problème de l’authenticité et risque de privilégier davantage la sécurité que le bonheur possible.

Dès lors nous sommes amenés à considérer le rôle de la volonté dans un bonheur que nous voulons actif plutôt que passif ; cette volonté est la cause première et libre de notre propre bonheur.

Néanmoins, nous ne pouvons pas nous fier à notre seule maîtrise du libre-arbitre. Il s’agit de comprendre également les causes qui nous déterminent et cet entendement est encouragé par la vie en société. Ce par quoi l’homme découvre que la félicité de chacun implique l’union de tous.

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