Médias et opinion publique en France dans les grandes crises politiques depuis l'affaire Dreyfus

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droite, par exemple le journal royaliste l’Action française, prend le parti des manifestants, exigeant la démission du gouvernement. Les journaux de gauche, dans leur ensemble, considèrent quant à eux que la manifestation du 6 février était une tentative de coup d’état fasciste. Ils appellent donc à une unification de la gauche contre le fascisme, et cette mobilisation joue un rôle déterminant dans la formation du Front Populaire.

Depuis les années 20, un nouveau média se développe en France, la radio. Contrairement à la presse, elle a l’avantage de transmettre l’information de manière quasi-instantanée, et elle donne aux auditeurs l’impression d’être sur les lieux de l’action, puisqu’ils entendent les sons. De plus, la voix humaine fait davantage appel aux émotions que l’écrit. Pour toutes ces raisons, la radio est donc un média extrêmement puissant, que le pouvoir contrôle étroitement, à la différence de la presse.

Ainsi, le 6 février 1934, la radio diffuse la version officielle du gouvernement, qui présente les manifestants comme des criminels, et non des opposants politiques.

La radio va jouer un rôle absolument crucial lors de l’occupation allemande, de 1940 à 1944, puisque pendant cette période, le régime de Vichy abolit toute liberté d’information, censurant étroitement les médias, y compris la presse. La presse et la radio sont utilisées pour transmettre la propagande du régime. Mais depuis Londres où elle est réfugiée, la France libre est capable de diffuser sa propre information via la radio. Les émetteurs anglais sont en effet extrêmement puissants, et les français peuvent donc capter les ondes des radio londoniennes et les écouter en cachette, comme par exemple lors du discours de Charles de Gaulle à l’appel du 18 juin. Cette radio clandestine sert également à transmettre des informations codées à la Résistance. C’est la guerre des ondes. La radio de Londres dénonce la propagande de la radio de Paris, contrôlée par l’occupant.

En 1944, au retour de la démocratie, la presse retrouve sa liberté, mais le pouvoir politique continue de surveiller davantage les médias audio-visuels, dont il connaît la puissance. Ces médias touchent la population en utilisant le son (la radio), mais désormais aussi l’image, car la télévision se développe à partir de 1945 en France, et devient peu à peu un modèle d’information essentiel. En 1958, il y a déjà plus d’un million de postes de télévision en France. La radio puis la télévision sont transformées en monopoles publics, et contrôlées à partir de 1964, par un organisme public, l’ORTF, qui censure une partie des informations.

A l’heure des manifestations et des grèves de mai 68, les médias jouent un rôle énorme, car ils donnent aux français l’impression de vivre l’événement comme si ils y étaient. Désormais, la presse illustrée utilise la photographie couleur. La radio et de la télévision, bien que contrôlées par le pouvoir, donnent aussi cette sensation de présence. Il existe également des radios privées diffusant depuis l’étranger, les radios périphériques, qui couvrent le mouvement de mai 68. Les étudiants contestataires dénoncent la complicité entre le pouvoir et les médias, particulièrement l’audio-visuel. Le mouvement de mai 68 se vit ainsi comme une grande prise de parole collective en dehors des médias dominants.

En France les médias ne libéralisent véritablement qu’à partir de 1981, avec l’arrivée au pouvoir de Mitterrand. L’État abandonne son monopole public sur la radio et la télévision. L’information qu’elles diffusent n’est plus contrôlée par le pouvoir.

Dès les années 60, les hommes politiques utilisent de préférence la télévision pour forger leur image et atteindre un public plus large, comme De Gaulle lors de l’élection présidentielle de 1965.

Par ailleurs, depuis les années 60 apparaissent également les sondages, qui servent aux hommes politiques afin de prendre la température de l’opinion publique.

La télévision prend encore de l’importance dans la vie politique française à partir des années 70.

Le premier débat politique télévisé a lieu en 1974. Dans les années 80 et 90, la libéralisation de l’audio-visuel met les chaînes de télévision en concurrence. Ces dernières essayent alors d’attirer un maximum de téléspectateurs. C’est la course à l’audimat. Dans les années 2000, l’arrivée d’internet bouleverse le paysage médiatique. Aujourd’hui plus de 80% des ménages français en sont équipés. Les médias en ligne concurrencent la presse écrite qui est entrée en crise grave. Les sources d’information sont beaucoup plus nombreuses qu’avant grâce aux moteurs de recherche et aux journaux en ligne, mais leur fiabilité est parfois difficile à vérifier, puisque n’importe qui est désormais capable de partager des informations. L’information en France

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