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Les régimes totalitaires dans l'entre-deux-guerres : genèse, points communs et spécificités.

Par   •  1 Juillet 2018  •  2 553 Mots (11 Pages)  •  520 Vues

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> Le fascisme ne vise pas à bouleverser les hiérarchies traditionnelles. S’il prétend façonner un homme nouveau, soumis à l’État, le fascisme italien et le nazisme s’appuient sur les forces conservatrices : le patronat, l’armée... Cependant, la mainmise de l’État sur l’économie est renforcée dans le cadre de la crise et de la préparation de la guerre.

> Les fascismes pourraient donc être rapprochés par ces points communs, notamment leur hostilité au communisme, mais il est important de souligner que l’Allemagne entretient une volonté d’expansion, ce que le fascisme italien ne reproduit pas.

> L’URSS connaît au contraire des transformations profondes. Sous Staline, la planification et la collectivisation des terres se généralisent et la politique d’industrialisation forcée augmente le poids du monde ouvrier et urbain de la société.

B. Des totalitarismes différemment achevés

> En outre, les trois régimes que nous étudions achèvent différemment leur conception du totalitarisme.

> L’Italie fasciste mobilise des moyens de répression de l’opposition. La presse, la radio sont soumises à la censure, les syndicats et organisations politiques non fascistes sont interdits.

> Pourtant, le fascisme italien n’est pas un régime criminel, contrairement au communisme léniniste et au nazisme qui ont procédé à des épurations massives : les « Grandes Purges » de 1936 à 1939 pour le premier et le génocide des Juifs de 1939 à 1944 pour le second.

> On remarque également des comportements différents des systèmes policiers mis en place. Contrairement à la Gestapo et l’OVRA, la police politique de l’URSS, le NKVD, est totalement arbitraire, personne n’est à l’abri de la confiscation de ses biens, d’une correction, de la déportation ou de la mort. On estime que 2 millions de personnes ont été physiquement liquidées et 5 à 8 millions détenues dans des camps gérés par le Goulag, une branche du NKVD. Celle-ci procède également à des exécutions et déportations « pour l’exemple ».

> De plus, la mise en place de système concentrationnaires en Allemagne et en URSS ne se retrouve pas en Italie.

> On remarque que le régime hitlérien et stalinien font tous les deux usage de la violence mais que seul Hitler encourage l’exaltation de la brutalité des méthodes employées, fidèle à sa conception de l’homme qui réduit la violence à un instinct.

> Au-delà de la différence toujours relevée entre violence nazie et violence communiste (persécution sur un fondement racial pour la première, persécution sur un fondement de classe pour la seconde), une donnée majeure distingue la violence du stalinisme de celle du nazisme : alors que cette dernière est avant tout dirigée vers l’extérieur, dans le cadre d’un projet expansionniste, la violence stalinienne s’est portée en priorité sur la société soviétique elle-même.

> Enfin, les trois dictateurs ne font pas le même usage des mots. Dans leurs discours, Hitler et Mussolini assument leur position. Ainsi, en janvier 1925, le Duce prétend « assumer seul, la responsabilité politique, morale, historique de ce qui s'est passé », faisant référence à l’assassinat d’un opposant du régime.

> À l’inverse, Staline masque son rôle de dictateur et affirme être à la tête d’une grande démocratie. Ses apparitions publiques sont extrêmement rares, contrairement aux deux autre leaders.

III. Un renouvellement historiographique : une vision qui insiste sur les ressemblances

> C’est seulement dans les années 1950 avec le travail d’historiens, comme la philosophe allemande Hannah Arendt, que se produit une véritable prise de conscience des points communs de ces régimes.

> Le témoignage de Margaret Buber-Neumann, à la fois internée au camps du Goulag et dans les camps de concentration nazis, établit en 1949 un parallèle entre les régimes soviétique et nazi.

A. Un chef

> Le parti unique et l’État sont confondus. À leur tête, le chef : le Duce en Italie, le Führer en Allemagne, le « petit père des peuples » en URSS. Tous font figure de guide ou de père protecteur de la nation, tout-puissant. Le chef domine les différences instances politiques et administratives. Le culte de la personnalité qui lui est rendu doit fédérer toute la population.

> Entretenu par la propagande et les discours mobilisateurs, ce culte supprime toute conscience politique et citoyenneté puisque celle-ci se limite à l’adoration d’un chef.

> Hitler et Mussolini usent de leur charisme et leurs capacités d’orateurs pour incarner un personnage. Leurs discours font appel à une rhétorique gestuelle empruntée aux orateurs antiques, associant le geste à la parole.

> Staline n’est lui pas en contact avec le peuple directement mais se fait représenter sur des iconographies, en sculpture, en peinture, etc

B. Des méthodes

> Les États totalitaires se distinguent des régimes autoritaires par leur volonté de contrôle total des individus et de la société. Mussolini considère par exemple que le fascisme doit intervenir dans la vie de tous, « du berceau au tombeau ».

> L’encadrement des populations passe en premier lieu par l’embrigadement de la jeunesse. L’enseignement est l’objet des soins attentifs du régime. Les manuels scolaires sont révisés et un contrôle rigoureux est exercé sur les étudiants et les enseignants.

> Les Jeunesses hitlériennes en Allemagne, les Fils de la Louve, les balillas et les avanguardisti en Italie, et le Komsomol en URSS sont chargés de former les générations futures dans l’idéologie totalitaire et de constituer une masse obéissante. En 1939, l’adhésion est devenue presque obligatoire.

> On remarquera que l’encadrement de la jeunesse n’est pas spécifique du totalitarisme puisqu’à la même époque, en Angleterre notamment, les enfants s’engagent très jeunes dans des unités de scoutisme.

> Cependant, les organisations d’embrigadement cherchent à donner le goût de la vie militaire aux jeunes garçons et à former des jeunes filles prêtes à sacrifier leur progénitures à la nation.

> Ainsi les Einsatzgruppen, unité de police du IIIe Reich responsable de

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