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Le socialisme: discours de Karl Liebknecht et extrait du livre des mémoires de Philipp Scheidemann, « L’effondrement »

Par   •  19 Septembre 2018  •  1 410 Mots (6 Pages)  •  558 Vues

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le Reichstag, proclamait par la voie légale la République d’Allemagne.

Le document 2 est un témoignage, extrait du livre des mémoires de Philipp Scheidemann, « L’effondrement », publié en 1921 dans lequel l’auteur rappelle les évènements de la Semaine Sanglante de janvier 1919. Une rupture se crée entre réformistes, partisans de la voie légale pour accéder au pouvoir et les révolutionnaires. En même temps, la participation du SPD à la nouvelle République de Weimar proclamée en 1918 constitue pour les Spartakistes qui fondent le KPD (parti communiste allemand) en décembre 1918, une véritable traîtrise.

Membre SPD du Conseil dirigé par Ebert, et premier chancelier de la République dès février 1919, Scheidemann montre dans ses Mémoires la rupture entre les branches du socialisme allemand. Il veut stopper la république qu’a proclamé Liebknecht qui serait une menace. Il n’hésite pas à utiliser la force pour mettre fin à la « révolution spartakiste » et montrer au peuple que le gouvernement est apte à maintenir la paix.

D’après ses propos, on comprend que le socialisme et les motivations de Scheidemann sont différents de ceux de Liebknecht. Il qualifie les spartakistes de « bandits » et de « fanatiques »; ils viennent d’engager depuis le 6 janvier 1919 une véritable insurrection contre le pouvoir en place en occupant les locaux du journal du SPD, « la préfecture de police » et les « imprimeries ». Scheidemann qui représente la branche réformiste sociale –démocrate, rejette la révolution.

Il préfère la démocratie à l’insurrection pour s’installer légitimement au pouvoir. Aussi, il multiplie dans ses Mémoires les allusions aux élections ; voter est la seule légitimité pour lui. Son discours est basé sur l’opposition entre l’agitation dans la rue, illégitime, et l’organisation d’élections légitimes dont il est partisan. Il insiste sur « la victoire aux élections de l’Assemblée nationale » des candidats sociaux-démocrates pour décrédibiliser les spartakistes ; cela permet de justifier la répression sévère qu’il met en place à leur encontre lors de la Semaine Sanglante. Scheidemann légitime ainsi l’action du gouvernement.

Par conséquent, la répression de la Semaine Sanglante , marque la conséquence de l’opposition entre ces deux conceptions du socialisme ; et de cette fracture définitive entre SPD et KPD. Noske sera charger par ordre le 6 janvier de « liquider définitivement » les spartakistes avec l’aide des corps francs, « des troupes disparates », milice paramilitaire armée contre-révolutionnaire (ayant participée à la Première Guerre), pour contrer la révolte ouvrière. Cette semaine sanglante endeuillera Berlin.

Le 8 janvier, les membres du KPD quittent le comité d’action révolutionnaire après que les représentants de l’USPD aient invité Friedrich Ebert pour des négociations. Les travailleurs se rendent compte que l’administration du SPD a engagé les Corps francs, pour contrer la révolte ouvrière. En conséquence, la Ligue spartakiste appelle ses membres à la révolte. Le même jour, les corps francs attaquent les travailleurs en révolte pour mettre fin à l’insurrection ; ils libèrent rapidement la ville. Beaucoup de travailleurs se rendent, mais il y aura de nombreux morts parmi les soldats et les civils.

L’assaut final aura duré une semaine ; Liebknecht, Rosa Luxemburg et leurs patriotes seront « définitivement liquidés » sans procès le 15 janvier. Les Corps Francs rétablissent l’ordre dans toute l’Allemagne. Cela semble une méthode peu démocratique qui s’explique par le contexte de l’époque.

Ces deux témoignages relatent les tragiques évènements qu’a connu Berlin et l’Allemage. Les deux s’opposent bien qu’appartenant à un parti socialiste mais dont l’idéologie, les pratiques et les objectifs divergent ; créant une fracture au sein du mouvement socialiste allemand entre le courant révolutionnaire et le réformiste.

Le SPD réformiste de Scheidemann a choisi la légalité pour accéder au pouvoir et l’appui de l’armée pour maintenir l’ordre et écraser la branche de la gauche révolutionnaire, le KPD. Les évènements de 1918-1919 ont séparé les deux tendances du mouvement ouvrier ; ce qui les paralyse face à la montée du NSDAP. D’Empire, l’Allemagne devient une République puis une dictature dans les années 1930 avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir. La gauche allemande irrémédiablement divisée ne pourra pas stopper la montée du nazisme

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