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Qu'est ce qu'un bon personnage de roman?

Par   •  16 Mai 2018  •  1 141 Mots (5 Pages)  •  714 Vues

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aux vies banales et ordinaires permettent de faire passer un message ou d’enseigner une leçon sur la vie, grâce à la proximité, parfois seulement physique, qu’ils ont du vrai monde. Nous retrouvons notamment cette pratique chez les auteurs réalistes et naturalistes : dans « L’assommoir » de Zola, ce sont les dangers de l’alcool qui sont mis en scène, ou encore dans « Madame Bovary » de Flaubert ou le manque d’éducation des femmes est dénoncé, manque qui les rend victimes d’une société bourgeoise à la conception étriqué et les pousse soit dans le mauvais chemin soit à l’abandon de tout intellect et ambition. v bv bv bv v bNous assistons ainsi à travers des héros « banals » à des réflexions sur le monde, ainsi Meursault, le héros, ou plutôt l’anti-héros, de « l’étranger » de Camus semble être l’homme le plus banal, dénué d’émotions, de passions ou d’ambitions, cependant cette banalité est un moyen pour Camus de transmettre sa vision d’un monde absurde.

Ainsi, le personnage ordinaire sert de miroir au lecteur, mais aussi de point de vue inédit sur le monde même celui-ci, prouvant ainsi son intérêt. Mais au final, le caractère extraordinaire est en grande partie une question de point de vue.

Le point de vue et la description d’un personnage influe, avant tout autre chose, sur la perception qu’aura le lecteur du héros. Ainsi un personnage a priori ordinaire, apparaîtra hors du commun à travers le regard des autres : c’est le cas dans « Colette » de Sido, où la narratrice évoque le souvenir de sa mère qui à ses yeux, est la personne la plus précieuse dans sa vie et la plus spéciale. Le même procédé se retrouve chez « Les raisins de la colère » de John Steinbeck, ou la description de la mère de Tom en fait une « déesse ». Enfin, une autre subtilité utilisée par les écrivains est de donner au personnage l’illusion de l’extraordinaire, comme c’est le cas dans « Don Quichotte » de Cervantès, roman qui parodie les épopées, ou encore dans « Madame Bovary », ou Emma s’imagine vivre les vies des personnages de roman.

Un personnage peut aussi être extraordinaire dans certains aspects uniquement sans être pourvu de toutes les parfaites qualités. Un exemple de ces personnages aux multiples facettes est Jean Valjean, des « Misérables » de Victor Hugo, qui, même si exceptionnel par sa force, est humain et cherche la rédemption, objectif qu’il deviendra extraordinaire en accomplissant, devenant maire après avoir été bagnard et en se distinguant par sa bonté. Du même auteur, l’on peut nommer le personnage Claude Gueux, du roman éponyme, qui, malgré sa banalité dans le contexte de l’époque, apparaît, par ses valeurs, extraordinaire. Un autre exemple, enfin, est le docteur Rieux de « La peste » de Camus, personnage plutôt ordinaire mais qui se distinguera en ce qu’il combattra la peste de toutes ses forces.

En conclusion, un romancier n’a pas besoin de créer des personnages extraordinaires : si ces derniers ont des avantages, les « ordinaires » en ont tout autant. La liberté qui caractérise le roman permet de plus aux auteurs de faire des compromis, ou même de mettre en scène un « ordinaire » de manière extraordinaire. Au final, « extraordinaire » est un choix et même si le personnage semble banal, il est quand même bien extraordinaire de voir cette vie mise en scène, sur papier, totalement issue du cerveau de l’auteur, qui y déverse son âme. Ainsi, Flaubert dira de son héroïne : « Madame Bovary, c’est moi ».

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