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Méthodologie de la Lecture Analytique - Démonstration - Texte de Montaigne

Par   •  11 Novembre 2018  •  2 432 Mots (10 Pages)  •  553 Vues

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De plus, il ne faut pas oublier que Montaigne appartient au mouvement de l’humanisme qui porte un grand intérêt à l’homme. Aussi pouvons-nous mieux comprendre que le projet de l’auteur est de permettre à l’homme, par la lecture de son ouvrage, de se découvrir à son tour, avoir une meilleure connaissance de lui-même. Les Essais nous renseignent donc sur nous-même et sur la nature humaine.

Finalement, Montaigne expose implicitement son ambition qui demeure l’enseignement.

Conclusion

Pour conclure, nous pouvons affirmer que le projet défini par Montaigne dans ce texte est original. Original puisque l’auteur est le grand précurseur de l’autobiographie (même si les Essais ne répondent pas vraiment à la définition de l’autobiographie). Il était incongru auparavant de parler de soi. Original car il s’engage auprès du lecteur à être sincère tout en l’excluant. Original car en se peignant, il donne un enseignement philosophique sur lui-même et sur la nature humaine. On peut rapprocher ce texte du préambule des Confessions de J.J. Rousseau puisque le projet de l’auteur y est aussi annoncé. Rousseau tient à se justifier mais surtout à ouvrir les yeux de ses lecteurs. Ceux-ci doivent, en lisant son ouvrage, reconnaître leurs propres fautes.

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LECTURE ANALYTIQUE REDIGEE

Support : « Au lecteur », Les Essais de Montaigne

Introduction

Mon projet est de vous présenter la lecture analytique de ce texte écrit par Montaigne, philosophe français du XVIe siècle caractérisé par l’humanisme. Ce mouvement intellectuel et artistique se distingue entre autres par une confiance en l’homme, par l’acceptation de la nature humaine. Ainsi les conceptions morales, politiques et religieuses du Moyen Age sont-elles remises en cause. Le projet de Montaigne, à travers Les Essais, peut donc apparaître audacieux puisqu’il y dresse un portrait complet et fouillé de sa propre personne. Ainsi de 1570 à sa mort, il rédige son ouvrage, se peignant lui-même et notant ses réflexions à mesure que ses lectures ou ses expériences les font naître. Dans le passage étudié qui figure au début des Essais, l’auteur y définit son projet d’écrivain.

Les présentations des éléments du texte retracées, nous allons nous engager à lire le texte.

Lecture

[…]

A la lecture de ce texte, nous allons tenter de dégager son intérêt littéraire en reprenant la question que vous m’avez demandée de préparer : en quoi le projet défini par Montaigne est-il original ?

Pour traiter cette question, je vous invite à poursuivre notre analyse dans le cadre du plan suivant. Dans une première partie, nous pourrions étudier la peinture du moi qu’offre l’auteur afin de discerner le caractère de l’homme. Puis, dans une deuxième partie, nous pourrions expliciter le paradoxe qui constitue son projet. Enfin dans une troisième et dernière partie, nous tenterons de découvrir les raisons philosophiques d’écrire afin de comprendre l’utilité de parler de soi.

Développement

Tout d’abord, dans une première partie, nous nous demanderons si la peinture du moi, telle qu’il l’annonce dans ce texte, nous fait entrevoir un homme modeste ou orgueilleux.

Certes, le texte présente une récurrence du pronom personnel « je » dans une variété de formes, notamment la forme tonique « moi », qui confirme l’identité entre l’auteur et le sujet du livre mais qui dévoile surtout un certain plaisir de parler de soi

Cependant, la nature même du projet est exprimée avec modestie. L’emploi de la phrase négative, « je n’y ai eu nulle considération (…) de ma gloire », « mes forces ne sont pas capables d’un tel dessein » (l. 2 et 3) voire même de la négation restrictive, « je ne m’y suis proposé aucune fin, que domestique et privée.» (l.1et 2) l’attestent. Le lecteur ne doit pas chercher dans ce livre ce qui n’y est pas.

Toutefois, Montaigne fonde son ouvrage en utilisant le procédé de l’opposition. En effet, l’emploi de l’indicatif : « Je veux » (l.9) ; « Mes défauts s’y liront » (l.10) exprimant des faits dans un temps précis, s’oppose aux conditionnels et aux subjonctifs : « Si c’eût été…, je me fusse mieux paré et me présenterais… » (l.7 et 8) exprimant une possibilité non réalisée. Ou bien cette opposition entre le champ lexical du naturel : « sans artifice » (l.10), « tout nu » (l.14), « simple, naturelle et ordinaire » (l.9) et l’image de la parure (l.8) qui met en valeur sa sincérité. Mais encore, opposition entre cette liberté d’allure qu’il privilégie à « une marche étudiée » (l.9). Ces diverses oppositions révèlent l’orgueil de l’auteur, sûr de lui, libre de ses choix, celui entre autres d’être franc et sincère qu’il clame dès la première ligne : « C’est un livre de bonne foi ».

Ainsi, on peut voir un homme s’engageant à se dépeindre avec naturel et sincérité pour le plaisir de parler de soi. A l’aveu apparemment modeste de ses propres limites, Montaigne laisse apparaître son orgueil d’auteur avec ses affirmations un peu trop péremptoires pour des destinataires qui semblent exclus.

Dans une deuxième partie, nous tenterons de comprendre pour quelle raison ce texte adressé au lecteur semble le congédier immédiatement.

Certes, ce texte s’adresse incontestablement au lecteur. Celui-ci est l’objet d’une mise en apostrophe dès la première phrase : « C’est un livre de bonne foi, lecteur. », et vers la fin du texte: « Ainsi, lecteur… ». Il est désigné aussi par le pronom « tu » et les adj.poss. « ton », ce qui implique une certaine familiarité avec lui, une certaine relation intime.

Cependant, cette familiarité s’accompagne d’une certaine brusquerie. En effet, il écrit « Il t’avertit dès l’entrée » (l.1), « nulle considération de ton service » (l.3) ou bien encore « ce n’est pas raison que tu emploies ton loisir en un sujet si frivole et si vain. Adieu donc… ». Non seulement, Montaigne s’avère désinvolte envers le lecteur mais il semble l’exclure de son projet, ce qui est vraisemblablement paradoxal.

Toutefois, nous pouvons expliquer

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