Lecture analytique d'un incipit

...

L'incipit rend le lecteur actif,le lecteur doit trier,agencer afin de reconstituer les éléments constitutifs de l'incipit, « Cette nuit-là » est un élément perturbateur qui vient s'inscrire dans cet espace temporel qu'il faut définir.L'ambiance est sombre et inquiétante : « gelait à pierre fendre » l.18 « houle » l.19. L'atmosphère est sombre « nuit sans étoiles » « sans reflets » et bruyante nous avons une allitération en (ai) « roulait,falaises,reculait,faisait entendre ...» .De ce mystère, le lecteur attend et a envie d'en savoir plus.

Au cours de l'incipit il y a la création d'un rythme qui est présent dans tout l'incipit. L'incipit est fait en une seule et longue phrase : phrase dans laquelle l'auteur joue avec la ponctuation (virgules,points virgules,tirets,démonstratifs),la phrase se déroule comme le souffle du coeur. De la ligne 1 à 6 nous avons un rythme lent (12 virgules) et de la ligne 19 à 23 un rythme plus rapide (7 virgules) ce rythme peut nous faire penser au rythme cardiaque qui s'accélère au fur et à mesure du réveil. Le lecteur a l'impression d'être en apnée.

Dans cet incipit nous somme entre la vie et la mort,la longueur de la phrase mime les battements du coeur. Nous avons une accumulation des verbes « bondir,vomir,grossir,valser » ce qui permet de résumer la vie. Les antithèses « léger comme une plume ou peser comme une pierre », « joie qui dilate et la tristesse qui resserre » et « flux et de reflux » rendent compte de la vie et de ses mouvements.L'utilisations du passé composé « ce qui l'a fait bondir… » l.4 et de l'imparfait « il faisait entendre le rythme régulier d'un organe » l.21 peut nous faire penser au coeur qui avait cessé de battre dès les premières lignes du roman. Nous remarquons dès l'incipit que la vie de quelqu'un est menacée,et que le roman est basé sur les battements d'un seul et unique coeur.

...