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Le récit de voyage: un regard sur l'autre et soi

Par   •  7 Décembre 2017  •  1 101 Mots (5 Pages)  •  662 Vues

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Seulement, le voyageur, qui écrit le récit des ses voyages, en passant en vu le portrait physique et moral des personnes rencontrées, adopte un système de représentation donné. Ou bien, il adopte un regard touristique qui cherche à réduire l’Autre comme en parle bien la première femme Européenne à séjourner à Lhassa au Tibet ou Nicolas Bouvier de son séjour douloureux sur l’île Ceylan.

Ou bien, il adopte un point de vue colonialiste. Depuis longtemps, en effet, la culture coloniale présente dans notre monde renie l’existence d’autres cultures qui lui sont identiques par la force et par un haut degré de rationalité. Dans ce rapport de force, culturel s’entend, la culture des minorités et des subalternes est une culture périphérique, alors que la culture coloniale constitue indéniablement le centre. Souvent signes de rupture, et parfois même de fuite ou d’exil, ces récits révèlent une recherche d’un renouvellement de soi, la quête d’un ailleurs bien souvent idéalisé. Loin d’être le compte-rendu d’un périple touristique, le récit de voyage devient récit d’une véritable aventure humaine.

S'il est un domaine dans lequel des prises de conscience s'opèrent avec vigueur, c'est celui des relations Nord-Sud. Tout d'abord à travers le constat des inégalités, des injustices, d'un " Nord " imposant sa vision du monde, son mode de développement. Ensuite à travers l'expression d'opinions au retour par exemple sur la France ; chance d'avoir accès à un tel système de santé, bénéfice d'une relative sécurité, d'un certain niveau de confort, d'organisation. Mais ce regard est aussi critique : froideur des relations humaines, manque de convivialité, égoïsmes, repli, sur les injustices et les inégalités à travers la planète... Les envies d'engagements sont donc nombreuses au retour. Elles portent le plus souvent sur des actions à titre individuel dans le quotidien de la vie privée (mode de consommation, tri des déchets, moyens de transport…), mais aussi des changements d'orientation professionnelle ou une autre façon de se projeter dans la pratique de son métier, éventuellement un engagement bénévole dans une association.

Ainsi, confronté à des situations, des personnes diverses, des contextes complexes (le tout souvent inimaginables avant le départ), ayant pu prendre le temps de la rencontre, s'étant, au moins partiellement, ouvert à d'autres modes de vie, d'autres valeurs, d'autres " vérités " possibles, l'esprit critique, la subjectivité de chacun se sont développés. Ce " nouveau " regard sur soi, sur le monde, peut se transformer en perspectives personnelles nouvelles, tant dans le domaine du privé que du professionnel.

Pour conclure, le voyage permet, autrement que par la télévision, découvrir aux bruissements du monde. De l'émotion de la rencontre il est possible de passer à la réflexion, à l'engagement individuel, collectif.

Le voyage peut permettre de réapprendre à contester, à explorer des voies divergentes. De retour, le voyageur a des arguments, des raisons de tenter d'échapper à l'emprise de la banalisation, mondialisation du monde, sa vie peut changer.

Lors d’un prochain débat nous orienterons toujours le voyage d’un monde à l’autre et le problème posé portera que la question : Quelle est la fonction du détour par l’ailleurs ? Y a-t-il une esthétique du récit de voyage ?

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