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Le Rouge et le Noir, Stendhal - Excipit

Par   •  22 Octobre 2018  •  2 504 Mots (11 Pages)  •  1 669 Vues

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de l’état sentimental de Fouqué, ce qui renforce l’invraisemblance de l’arrivée tout spontanée de Mathilde. Elle était « à dix lieues de Besançon », que « peu d’heures auparavant », donc son apparition, semble même défier la raison. Ici, Mathilde prend une figure d’irrationalité, affirmé par son regard et ses yeux « égarés ».

Contrairement à l’insensibilité de Mathilde, le comportement de Fouqué face à la douleur reste rationnel et identifiable pour le lecteur. Son recueillement tranche la folie et le doleur passionné de Mathilde.

La parole percutante de Mathilde : « Je veux le voir » réduit Julien au pronom personnel « le », comme s’il serait la propriété d’elle. Mathilde en exprime une volonté concrète, elle exige une action de Fouqué tout en reliant cela avec la vue. Fouqué, dans la ligne suivante, est présenté avec une double négation, une litote. Il « n’eut pas le courage de parler ni de se lever », donc il ne pouvait pas venir à la rencontre de l’énonce, ni pouvait-il exécuter l’action exigée par Mathilde. D’une sorte, il représente la rationalité face à l’irrationalité de Mathilde, car sa façon d’exprimer sa douleur est plus vraisemblable que celle de la jeune aristocrate.

Dans le paragraphe suivant, Mathilde continue dans la tonalité théâtrale avec des gestes exagérées (« elle se jeta à genoux »). Il y a une contraste entre le « courage surhumain » de Mathilde dans la deuxième phrase du passage, et ses « mains tremblantes » du troisième phrase. Cette opposition crée une inauthenticité à la part de Mathilde. Elle semble dramatiser ses actions jusqu’au point de les théâtraliser. Tout action de Mathilde est mise en scène, tandis que Fouqué est dépeint comme authentique et vraisemblable.

Le paragraphe suivant poursuit la focalisation par les sensations de Fouqué. Lorsqu’il « détourn[e] les yeux », nous percevons les actions de Mathilde par des bruits et des mouvements. Dans ce paragraphe, il est frappant que la violence soit omniprésente. Déjà Mathilde, qui marche « avec précipitation », et Fouqué, qui doit disposer de la « force » pour regarder ce que Mathilde fait, montrent qu’il y a une sorte d’agressivité dans les actes de la jeune dame parisienne. Cela renforce l’idée de la théâtralité de Mathilde. De plus, il est étonnant que Mathilde dirige toute l’attention vers elle, bien que ce soit Julien qui devrait être au cœur du récit. Dans aucune phrase le nom de Julien est-il mentionné.

Pour récapituler ce passage, donc, Stendhal prend la jeune dame Mathilde comme représentant de l’aristocratie du XIXe siècle. En décrivant la parisienne si inauthentique et en contrastant ses actions théâtrales avec la recueillement de Fouqué, Stendhal laisse sa critique aux citoyens plus élevés percer. En ce sens là, l’excipit pourrait être considéré comme une critique à la société française pendant la Restauration en général.

La troisième partie de notre extrait se concentre de nouveau sur Mathilde, bien qu’il s’agisse de la cérémonie de l’enterrement de Julien. Le huitième paragraphe accentue la grandeur de la procession et marque une sorte d’ironie vers la reconnaissance sociale de Julien après sa mort. Ses ambitions de faire partie de la société élevée, donc, ne sont atteintes qu’après sa mort. Mathilde, au contraire, est « seule » et « à l’insu de tous » ; sa position supérieure ne l’apporte pas de bénéfices.

Cette ironie est encore présente dans le passage qui suit. L’élévation de Julien est sousligné par « le plus élevé » et « une des hautes montagnes » et contraste l’adjectif « petit » de la grotte. Comme cela, la grotte obtient une valeur sacrée, presque divine. La grandeur de l’enterrement est accentuée par les « vingt prêtres » qui « célébrèrent » la procession. Le « nombre infini » des bougies et le fait que « tous les habitants » ne viennent simplement, mais sont « attirés » vers l’enterrement souligne l’ironie de la reconnaissance post mortem de Julien. Ici, Stendhal critique les ambitions de Julien de monter dans la société française à tout prix.

Les trois derniers paragraphes consacrés à la cérémonie contrastent les paragraphes précédents par leur brièveté et leur concision. Cela marque la fin du chapitre, et la fin du roman.

Le dixième paragraphe montre Mathilde dans son rôle social, « en longs vêtements de deuil », et de nouveau, elle attire toute l’attention vers elle. Cela est même renforcé par les deux verbes de la phrase, dont Mathilde est le sujet (elle « parut » et elle « fit jeter »). La théâtralité de la scène est accentuée par le deuxième verbe des deux, dont il est évident que tout fût préparé à l’avance. Le matérialisme de la jeune aristocrate est aussi souligné par l’hyperbole « plusieurs milliers de pièces de cinq francs », ce qui fait appel aux congréganistes du début de notre extrait. Ainsi, le matérialisme forme une clôture autour de la vie de Julien. Il est grandi en utilisant l’église comme son moyen de monter l’échelle sociale, et sa mort est bouclée par l’argent jeté dans son tombeau.

Le passage suivant montre Mathilde seule avec la seule parti du corps de Julien qui reste ; sa tête. Tandis que Mathilde ne peut pas laisser la tête de Julien, Fouqué nous montre les sentiments convenable à une telle situation : il « faillit en devenir fou de douleur ». Les actes de Mathilde, donc, sont de nouveau qu’une mise en scène de sa part. Même l’appel de Julien comme « son amant » semble être là juste par convention, sans marque d’affection réelle.

Le troisième et dernier paragraphe marque la cécité de Mathilde envers le personnage de Julien à la fin du roman. Elle reste entouré par son matérialisme aristocrate, contrairement à la volonté de Julien, qui voulait « reposer » simplement et convenablement. La « grotte sauvage » est transformée en un endroit de grandesse, « orné de marbre sculpté à grands frais », ce qui prouve que Mathilde n’a pas compris ce qui compose la personnalité de Julien.

Donc, Mathilde et sa passion folle sont ici condamnées et marquent la critique de Stendhal vers la mise en valeur du matérialisme de l’aristocratie dans la Restauration. Il l’accentue même plus avec son dernier paragraphe, dans lequel Mme de Rênal apparaît une ultime fois.

Mme de Rênal est contrasté avec Mathilde. Elle est une femme de sentiments et fidèle dans touts les sens, tandis que Mathilde est passionné et égocentrique. La fidélité de Mme de Rênal est même accentuée avec le fait qu’elle ne cherchait

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