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Le Dormeur du Val

Par   •  12 Décembre 2017  •  1 258 Mots (6 Pages)  •  1 306 Vues

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- Une mise en œuvre systématique de l’euphémisme.

Le mot mort n’est jamais employé, mais le thème est omniprésent. Tout d’abord, on retrouve un champ lexical du sommeil, avec « dort » 3 fois, « lit », « un somme ». C’est le dernier sommeil. Puis, le froid de la mort, « il a froid » (v.11), qui est aussi annoncé par la maladie « pâle » (v.8), « enfant malade » (v.10). Ensuite, le vers 12, annonce le dernier souffle par une litote « les parfums ne font pas frissonner sa narine » qui est accentué par le singulier. Par ailleurs, « tranquille » (v.14) symbolise la raideur du cadavre.

- La nature est une tombe pour le soldat.

La nature n’est pas aussi paradisiaque qu’elle apparaît à la première lecture, on observe de nombreuses anomalies, « trou » correspond au trou d’un obus et les « haillons » à des morceaux de vêtements. On comprend le rapprochement grinçant avec le titre, dormeur -> tranquille -> mort, val -> trou (obus) -> deux trous (balles ou baïonnettes. Ainsi, le lit vert est la métaphore du tombeau.

III – La bêtise de la guerre fait donc de cette nature une fosse mortuaire, ainsi, la poésie de la colère et de la révolte se révèle.

- Une révolte d’autant plus violente qu’elle s’explique sur le mode de l’implicite.

Les euphémismes révèlent plus de l’humour noir que de l’atténuation car les mots sont mis en valeur par les enjambements comme « pâle » (v.8) et « dort » (v.7) en rejet. Puis, il n’y a aucun jugement, de la part de Rimbaud, comme un texte constat. Rimbaud se limite à présenter des faits, pas de « je », pas de sentiments évoqués. Au lecteur de comprendre … en l’approuvant, le scandale de cette mort provoqué par la guerre.

- Rimbaud s’insurge contre une guerre qui insulte l’harmonie de la nature.

Au vers 1, le « trou de verdure » est en fait celui d’un obus, les « haillons », ceux de la destruction et ils viennent détruire la beauté de cette nature. De plus, le bleu et le vert sont les couleurs de la décomposition du cadavre. On retrouve aussi une ironie des allitérations au v.12, les vibrations sont désormais inexistantes, tout comme le sifflement de la respiration ce qui montre la mort.

- Rimbaud suggère surtout sa haine pour une guerre qui pervertit l’ordre vital.

Tout d’abord, le mort est abandonné, privé des rites funéraires, « tête nue », « bouche ouverte », et sans compagnie. Puis, la guerre détruit toutes les valeurs, elle est perverse, la mère-nature devient la mort par la guerre, la nature devient un tombeau à partir du vers 5, on passe des déterminants « de » (v.1-3) à « dans » (v.6) et « sous » (v.7). Enfin, le soldat est un martyr, il n’a pas d’armes, comme le christ, il a les trous du côté droit. Et de plus, sa jeunesse suscite l’indignation, elle est accentuée par le passage de « jeune » (v.5) à « enfant » (v.10) pour arriver à bébé avec « berce-le » (v.11), Rimbaud en rajeunissant le soldat accentue fortement cette indignation.

Rimbaud dans ce sonnet allie la puissance de l’écriture poétique pour dénoncer et argumenter, avec la puissance de la chute pour une dénonciation de la guerre encore plus violente.

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