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La poésie est-elle nécessairement musicale ?

Par   •  15 Mars 2018  •  3 435 Mots (14 Pages)  •  1 307 Vues

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Ainsi l’expression des sentiments et le lyrisme de la poésie passe aussi par son caractère oral qui transforme les mots et les lettres en son, la rendant ainsi plus simple à mémoriser et a partager.

Néanmoins la poésie reste un exercice de style très codé et technique qui recourt à une véritable ingéniosité verbale qui a parfois était remise en question. La poésie c’est avant tout la métrique élément indispensable à la musique

En effet l’art poétique se distingue par la suprématie des mots, du langage et de la forme. Les syllabes sont comptées, les rimes orchestrées, les vers organisées. Il y a même eut des époques où la rigueur du texte était plus importante que le fond. A l’origine le vers était chanté, comme en musique, son unité de mesure était la syllabe. Il est orchestré selon trois éléments les rimes, (répétitions de sons identiques en fin de vers) l’accentuation et la métrique. Les rimes peuvent avoir différentes qualités, en fonction du nombre de syllabes en commun, rime pauvre, suffisante, riche, léonine…Le poète doit aussi disposer ses rimes selon des schémas pour qu’elles soient suivies ou croisées par exemple. L’accentuation permet à la poésie d’être plus musicale, rythmé grâce par exemple à des pauses, silence marqué par les césures, des syllabes accentuées, le rythme ternaire ou binaire. La métrique des vers est aussi très complexe avec par exemple les alexandrins composés de deux hémistiches de six syllabes organisées autour de la césure, ce rythme est le rythme suprême en poésie classique, car il amène un texte construit, régulier et posé. Les nombres de syllabes dans un vers est généralement pair, les formes les plus courantes sont l’octosyllabe, le décasyllabe, l’Alexandrin mais il en existe bien d’autre le pentasyllabe (pour 5 syllabes) ou l’hexasyllabe (pour 6 syllabes). Le quatrain et le tercet sont les formes de strophes les plus courantes. Très apprécié d’Arthur Rimbaud, le sonnet, est un grand classique en poésie, il est composé de deux quatrains et de deux tercets. La sonorité du vers est indispensable dans le travail du poète et joue un rôle important dans la musicalité de la poésie avec l’allitération, les assonances ou encore la diérèse. Un poète joue alors avec les sons des mots à la fois dans les rimes et dans la strophe elle-même. Le poète peut aussi utilisée les ressort classique de la littérature tels que les figures de style,

Bien que très contraignantes ces règles formelles permettent de donner du rythme, de la régularité et une certaine musicalité à la poésie comme peuvent le faire les gammes de notes en musique. Offrant ainsi une musicalité faite de régularité, de silence et de sonorité justement assemblés. Mais la poésie a parfois revêtu d’autres formes, certains poètes ont choisi de bouleverser les codes de s’en affranchir. « J’ai disloqué ce grand niais d’alexandrin. » se vante Victor Hugo dans Réponse à un acte d’accusation. D’apparence classique avec ses 12 syllabes, ce vers de Victor Hugo dénote d’une critique directe par le fond et subtile par la forme. Puisqu’au lieu de répartir son alexandrin selon deux hémistiches, il choisit ici de le découper selon trois mesures. Des auteurs ont choisi de révolutionner la forme de façon beaucoup plus directe avec par exemple les Calligrammes de Guillaume Apollinaire à la fois dessins et poèmes. Il est influencé par les idéogrammes chinois, des caractères asiatiques où chaque symbole représente un mot ou une idée. Il souhaite réconcilier la forme et le sens, le visuel et l'intelligible. Pour le poète, la modernité passe par une recherche d’harmonies sonores .Aidé par l’association d’un dessin à des mots, il crée ainsi des « tableaux-poèmes ».Les mots se perdent, se mélangent, la forme et le fond s’unissent pour ne faire plus qu’un. On remarque aussi que le sens de lecture de ces poèmes est souvent dur à déterminer et laisse ainsi au lecteur une certaine liberté. De plus les classiques sonnets ou alexandrins sont totalement abandonnés, amenant à une libération sur le fond et la forme .On pourrait croire que cette absence de code et de règles classiques pourrait nuire à la qualité musicale des poèmes. Mais il s’avère comme nous le prouve Francis Poulenc qui a choisit de mètre en musique plusieurs calligrammes, comme « il pleut » ou « vers le sud », que ces « tableaux-poèmes » sont aussi lyriques visuellement que musicalement. De nos jours la poésie moderne joue beaucoup avec la prose et le vers libre La poésie prosaïque s’affranchit de la disposition en vers, des rimes… mais bien qu’elle se rapproche de la manière usuelle de s'exprimer, elle reste un outil poétique et témoigne de la part de l’auteur de la volonté de rendre la langue belle sans artifices. Tout comme la prose, le vers libre cherche à bousculer le rythme imposé par la poésie traditionnelle, amenant dans la poésie une bouffée d’air frais et de libération. Ainsi il peut sembler plus authentique et s’adapte mieux aux mouvements de l’esprit. Ainsi la poésie moderne se permet plus d’excentricité dans la forme même si de nombreux poètes utilisent toujours les codes classiques. Dans la poésie asiatique le haïku est maître. Le Haïku est un poème japonais composé de trois vers. Élaboré sur le rythme 5 / 7 / 5, il retranscrit la beauté fugace d'un instant de vie ; il exprime un sentiment éphémère mais fort. Symbole de fragilité et de sensibilité il parvient pourtant à dévoiler toute sa richesse musicale et émotionnelle sans faire appel aux rimes, métriques, rythmes classiques.

La poésie, est donc par essence musicale dans la diversité de ses formes. Elle poursuit la déclinaison de ces richesses sonores en réussissant à capter et à transmettre et peut s’exprimer aussi bien a travers un sonnet classique qu’un vers libre... Le poète, de son côté, peut voir son inspiration freinée, bridée, à cause des règles établies de la poésie

Il n’empêche que le poète cherché, par delà les contraintes de la forme, à exprimer une musique des sentiments.

Que serait une musique sans émotions et sans sentiments. Si l’on se penche sur une anthologie poétique ou un recueil de poème on remarque que nombreux sont les poèmes consacrés à la description et l’expression de sentiments.

La poésie est l’art par excellence qui parle au sensible, aux émotions capables de retransmettre aussi bien les sentiments exaltants et positifs, que la douleur et la souffrance. La poésie est universelle et personnelle. Alors qu’elle est souvent écrite dans un but libérateur par le poète, étant ainsi

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