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La philosophie des lumières et le combat contre l'injustice

Par   •  20 Septembre 2018  •  3 303 Mots (14 Pages)  •  474 Vues

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2 - Le projet de l’Encyclopédie

"Monument des progrès de l’esprit humain" (Voltaire). Il s’agit d’une entreprise collective de longue haleine qui veut rassembler l’ensemble des connaissances. L’idée de départ était de traduire l’Encyclopédie d’Ephraïm Chambers, parue en Angleterre en 1728. Diderot et D’Alembert deviennent responsables de sa publication et recrutent des collaborateurs (Rousseau, Daubenton, Buffon, Montesquieu, d’Holbach, Marmontel, Voltaire...). Le 28 juin 1751 paraît le premier volume de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers. Le 23 janvier 1759, le Parlement de Paris présente l’Encyclopédie comme subversive. Mais Diderot continue inlassablement son travail, et le dernier volume paraît en 1772. Elle n’est pas qu’une simple accumulation des connaissances : il s’agit d’un inventaire "raisonné" qui fait l’apologie des progrès du genre humain en dénonçant la superstition, le fanatisme ou la tyrannie, entraves à la liberté et au bonheur.

3 - Les principes des Lumières

Le règne d’une raison militante. Les philosophes veulent vulgariser le savoir pour améliorer le genre humain, en se reposant sur le progrès des mathématiques, de la physique (Newton ordonne le cosmos selon des lois générales).

Le modèle naturel. Montesquieu (1689-1755) considère, dans L’Esprit des lois (1748), que l’homme doit s’inspirer des lois naturelles insufflées par Dieu pour fonder la société civile. Dans son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755), Rousseau distingue l’homme de l’animal par sa perfectibilité. L’homme est bon, c’est la société civile qui l’a corrompu ; il lui appartient donc de retrouver les lois naturelles.

La critique de la religion. La remise en question du mécanisme classique, autrement dit de la théorie qui assimile l’univers à une mécanique, inspire le déisme de Voltaire et la religion naturelle de Rousseau (qui croit que l’homme est doté d’ une conscience morale innée). Diderot, dans sa Lettre sur les aveugles (1749), s’interroge sur le principe organisateur du vivant et semble rejeter l’existence de Dieu au profit d’ un certain matérialisme.

La critique de la politique. La conscience du citoyen naît en sacrifiant son intérêt personnel au profit de l’intérêt collectif. Rousseau développe cette idée dans le Contrat social (1762).

Les progrès de l’esprit humain : Voltaire s’est battu en particulier pour la tolérance (Traité sur la tolérance, 1763), le respect de toutes les religions, et pour un droit à la dignité humaine, contre le fanatisme et l’esclavagisme.

Connaissances :

L’objectif de la fable :

Un récit simple, généralement écrit en vers, la fable est un court récit qui mêle une histoire racontée, des commentaires de l’auteur et une morale qui donne des conseils au lecteur. L’auteur y met souvent en scène des animaux illustrant les travers de la société humaine.

Une argumentation : en exprimant des points de vue contradictoires, la fable développe le pour et le contre et recherche le débat. L’auteur invite le lecteur à prendre le temps de réfléchir pour se forger une opinion.

Une morale qui dénonce les inégalités sociales, les défauts des individus pour donner une leçon de sagesse et de tolérance. « on voit que de tout temps, les petits ont pâti des sottises des grands » écrit, par exemple, Jean de la Fontaine à la fin de la fable Les deux taureaux et une grenouille.

Une fable de Jean de la Fontaine (1621-1695)

LA COUR DU LION (*)

Sa Majesté Lionne (1) un jour voulut connaître

De quelles nations le ciel l'avait fait maître.

Il manda donc par Députés

Ses Vassaux de toute nature,

Envoyant de tous les côtés

Une circulaire écriture (2),

Avec son sceau. L'écrit portait

Qu'un mois durant le Roi tiendrait

Cour plénière (3), dont l'ouverture

Devait être un fort grand festin,

Suivi des tours de Fagotin (4).

Par ce trait de magnificence

Le Prince à ses sujets étalait sa puissance.

En son Louvre il les invita.

Quel Louvre! un vrai charnier, dont l'odeur se porta

D'abord (5) au nez des gens. L'Ours boucha sa narine: Il se fût bien passé (6) de faire cette mine,

Sa grimace déplut. Le Monarque irrité

L'envoya chez Pluton (7) faire le dégoûté.

Le Singe approuva fort cette sévérité,

Et flatteur excessif, il loua la colère (8)

Et la griffe du Prince, et l'Antre, et cette odeur:

Il n'était ambre, il n'était fleur,

Qui ne fût ail au prix. Sa sotte flatterie

Eut un mauvais succès, et fut encor punie.

Ce Monseigneur du Lion-là

Fut parent de Caligula (9).

Le Renard étant proche: Or cà, lui dit le sire,

Que sens-tu? dis-le moi : parle sans déguiser. L'autre aussitôt de s'excuser,

Alléguant un grand rhume : il ne pouvait que dire (10)

Sans odorat ; bref, il s'en tire.

Ceci vous sert d'enseignement :

Ne soyez à la Cour, si vous voulez y plaire,

Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère ;

Et tâchez quelquefois de répondre en Normand. (11)

(*) "La Cour du Lion dérive d'une tradition

qui remonte

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