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La peinture du moi dans les Essais de Montaigne

Par   •  20 Juin 2018  •  1 942 Mots (8 Pages)  •  788 Vues

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Ainsi la peinture du moi intérieur de Montaigne est très présente dans les Essais. Mais le moi extérieur de Montaigne, celui qui est en relation avec le monde qui l’entoure, est également manifeste.

Montaigne, dans sa vie, s’isole beaucoup après la mort soudaine de son ami La Boétie. Mais dans son œuvre, malgré le peu de réflexions sur les évènements de son siècle, il dépeint son moi qui est en relation avec les autres, le moi extérieur.

Montaigne parle ainsi de son refus de la vie familiale. En effet il est très reconnaissant envers son père pour l’éducation complète qu’il a reçu mais il ne parle jamais de sa mère. Il ne voit en le mariage qu’une obligation et écrit dans le chapitre « De la vanité » que le mariage se passe mieux lorsque l’homme et la femme sont éloignées puisque cette distance entretient le désir. Mais dans le chapitre « Sur des vers de Virgile », Montaigne écrit qu’ «un bon mariage se dresse d’une femme aveugle, avec un mari sourd. » L’écrivain n’estime donc pas le mariage, mais il pense également que « La plus utile et honorable science et occupation à une femme, c’est la science du ménage. » Il ne voit ainsi qu’un maigre intérêt à la présence de la femme dans sa maison. De plus, il ne s’occupe pas de ses enfants, ne connaissant même pas leurs prénoms ou le nombre de ses enfants morts en bas-âge. C’est ainsi une des raison de l’enfermement de Montaigne dans sa tour de son château. Il y vivait reclus dans une pièce qui contenait seulement sa bibliothèque, celle de son ami La Boétie et les citations des grands auteurs antiques. Montaigne dépeint ainsi dans ses Essais la vie d’un homme solitaire, n’appréciant pas la compagnie d’autrui malgré l’éloge qu’il fait de la sociabilité puisqu’il entretient constamment une conversation avec son ami mort, et par conséquent le lecteur.

De plus Montaigne parle brièvement de sa vie politique en tant qu’homme politique modéré, puisqu’il ne veut pas s’impliquer dans les conflits entre catholiques et protestants. Malgré tout, il est pris a parti par Henri III et Henri de Navarre dans le conflit de pouvoir et de religion entre ces deux personnes et Henri de Guise. De plus, alors qu’il est en voyage en 1581, il reçoit des nouvelles lui annonçant qu’il a été élu maire de Bordeaux en son absence. Par conséquent, en dépit de sa volonté de s’éloigner du monde, celui-ci le rappelle à ses devoirs. Montaigne peint donc l’image d’un homme contraint à s’impliquer dans la vie politique de sa ville alors qu’il l’avait quitté des années plus tôt afin de se consacrer à la rédaction de ses Essais. Mais à la fin du chapitre « De la vanité », Montaigne présent un autre aspect de sa vie publique donc il est fière, celui de la bulle pontificale le proclamant citoyen romain. En effet il n’était citoyen d’aucune ville mais il ressent de la fierté de le devenir d’une si grande ville qu’est Rome. « N’étant bourgeois d’aucune ville je suis bien aise de l’être de la plus noble qu’il fut. ».

Enfin, Montaigne dépeint ses voyages comme une fuite pour la liberté. En effet il est dépendant de sa maladie des reins qui le fait fortement souffrir. Il entreprend donc, en 1580, un voyage dans les villes d’eau en Allemagne et en Italie pour tenter de diminuer sa souffrance. Mais ce voyage est également une fuite de son quotidien qui l’étouffe. Il découvre ainsi de nouvelles cultures et coutumes qui l’intéressent beaucoup. Il écrit ainsi à plusieurs reprises dans le chapitre « De la vanité » sur les raisons de son voyage et il en fait l’éloge, puisque cela lui permet de fuir sa vie familiale et politique, même s’il sera rappelé peu de temps après par des obligations politiques. La citation « Je ne dois rien à personne » illustre bien la pensée de Montaigne, qui est convaincu des aspects positifs de la solitude et de la liberté.

Montaigne dépeint donc un homme avide de liberté et de connaissances, près a parcourir de nombreux kilomètres afin de compléter ses connaissances tout en soulageant sa douleur.

Ainsi la peinture du moi social de Montaigne est également présent dans les Essais, puisque Montaigne se dépeint comme un homme appréciant peu les relations familiales et politiques, mais préférant s’isoler pour réfléchir, écrire ses Essais ou voyager pour découvrir de nouvelles cultures et enrichir ses connaissances.

Ainsi Montaigne dépeint son moi dans les Essais, intention qu’il exprime explicitement dans son avis au lecteur avec « Je vais me peindre tout nu et tout entier ». Il peint ainsi le portrait de ses défauts et qualités grâce à son projet « consubstantiel », à travers la conversation qu’il entretient avec son ami décédé, La Boétie, et les couches successives de son écriture, celle ci étant le reflet de cet écrivain. Mais son œuvre ne se contente pas de peindre son moi intérieur, en effet Montaigne peint également son moi en relation avec l’extérieur, bien que ces relations ne soient pas nombreuses puisqu’il vit très reclus dans une pièce de son château. Les Essais présentent donc son refus de la vie familiale, mais également de la vie politique et sa volonté de découvrir de nouvelles cultures. Mais le portrait qu’il fait de lui, c’est également le portrait que chacun porte en soi. A travers la peinture de soi, Montaigne dépeint donc un homme universel, uni par sa façon de vivre et de se conduire.

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