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Jacques le fataliste cas

Par   •  6 Septembre 2017  •  1 402 Mots (6 Pages)  •  545 Vues

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- Une illustration du déterminisme

Selon Jacques tout ce qui arrive « était écrit là-haut » et devait arriver. La liberté et le choix ne sont qu’une illusion, car on ne peut échapper à son destin, ce qui est illustré par la phrase du capitaine de Jacques, « chaque balle qui partait d’un fusil avait son billet » Ici il s’agit d’une pensée fataliste. Mais les aventures de Jacques relèvent plus de la notion de déterminisme. Jacques pense qu’il a rencontré l’amour parce qu’il a reçu une balle au genou ; tous les événements antérieurs ne sont arrivés que pour qu’il reçoive cette balle, selon le principe de cause à effet (Rien n’arrive par hasard puisque tout était écrit) L’enchaînement de phrases juxtaposées rend cet effet inéluctable. « Mon père s’en aperçoit, il se fâche. Je hoche de la tête… Nous arrivons la bataille se donne » Une des conséquences de cette philosophie est le refus d’assumer ses responsabilités Ainsi, Jacques ne voit pas les coups de feu de son maître comme une punition mais parce que « chaque coup … était apparemment encore écrit là-haut »

III L’incipit d’un antiroman

- Rupture de l’illusion romanesque

Outre le dialogue Jacques/son maître l’incipit présente clairement la prise de parole de l’auteur lui-même qui s’adresse directement lecteur « Vous voyez, lecteur, que je suis en beau chemin, et qu’il ne tiendrait qu’ à moi » Diderot ne se contente pas d’intervenir dans ce roman : il pose des questions à la place du lecteur et y répond ( ou plutôt y répond pas) et provoque, voire agace, le lecteur en faisant preuve d’un certain mépris « Que vous importe ? », « vous faire attendre un an, deux ans, trois ans, le récit des amours de Jacques » Il brise ainsi la convention de l’illusion romanesque (Qui consiste à faire croire aux lecteurs que ce qu’il lit est vrai) en ne laissant pas au lecteur le loisir de s’immerger dans le roman : ses constantes interruptions attirent l’attention sur le fait que le récit est une œuvre de fiction et qu’il en est le maître.

- Un auteur tout-puissant

A la fin de l’incipit, lors de sa deuxième intervention, Diderot expose au lecteur tous les possibles de la suite des aventures de Jacques et son maître. « Qu’es qui m’empêcherait de les ramener tous deux en France sur le même vaisseau ». Il exhibe ainsi les procédés de la création littéraire, en commentant l’écriture du récit qu’il est en train d’écrire. « Qu’il est facile de faire des contes »

Ainsi il nous démontre que c’est lui qui a le contrôle du récit. En répondant aux questions du lecteur par d’autres questions « Que vous importe ? » « Est-ce que l’on sait où l’on va ? », il affirme son autorité sur le texte et sur le lecteur. Il n’hésite pas à montrer sa supériorité. « il ne tiendrait qu’a moi » Face au déterminisme de Jacques, qui affirme que « tout est écrit là-haut », Diderot fait figure de Dieu tout-puissant qui, depuis « là-haut » dirige ses personnages comme il le désire. C’est la liberté totale de la création que revendique Diderot.

Conclusion

Diderot écrit ainsi une œuvre originale e intervenant en tant qu’auteur dans le récit, ne laissant jamais le lecteur douter du caractère fictionnel du roman qu’il a entre les mains. Dès l’incipit Jacques le Fataliste et son maître trouble, frustre et amuse, sans cesser d’interroger, à la fois sur le statut de l’auteur mais aussi sur les questions sociales, philosophiques et religieuses alors remises en cause. Diderot signe un nouveau pacte de lecture avec son lecteur. Dans cet incipit il revendique sa liberté de créer

Ouverture L’îles des esclaves de Marivaux

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