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Incipit, l'Etranger, Albert Camus

Par   •  28 Septembre 2018  •  2 787 Mots (12 Pages)  •  475 Vues

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CCL : découverte d’une intériorité. Mais une intériorité particulière qui semble s’offrir totalement au lecteur sans faire la moindre impasse sur les actions. Neutralité évident. Le lecteur se trouve alors face à un genre romanesque inhabituel, perd rapidement ses repères.

B. Une rupture avec les codes traditionnels du roman.

L’absence frappante de descriptions

La description est également source de malaise. Cet incipit fait apparaître un certain nbre de perso dont aucun n’est décrit. Ainsi, la mère du « maman est morte » n’est jamais l’objet d’une description alors qu’elle est au centre de la narration de cet extrait. Idem pour Céleste le patron et Emmanuel le concierge et le militaire qui st réduits à leurs simples prénom ou fonction ainsi qu’à leurs propos. Seul le directeur de l’asile a droit à un semblant de description « c’était un ptit vieux », « il m’a regardé de ses yeux clairs ». Cpdt réduit à son minimum. Construction grammaticale simpliste.

Les lieux ne st pas davantage l’objet de la description. Finalement les actions n’en prennent que plus d’importance encore puisque le récit tout entier se concentre sur leur enchaînement.

Vers une complète objectivité.

Focalisation interne (chaque évènement vu à travers le regard du narrateur). Cpdt l’abs de description s’accompagne d’abs de subjectivité, d’implication personnelle de Mersault. Il ns donne bien ses pensées, ns explique ses choix. Mais il le fait sans jamais mentionner une quelconque implication affective : « j’ai dit oui pour ne plus avoir à parler » mais on ne sait pas pkoi il ne veut pas parler. Laconisme de l’expression. Le lecteur est amené à formuler lui-même ses interprétations. L’impression de subjectivité est totale. Neutralité.

Les autocorrections vont d’ailleurs ds le même sens, en montrant la volonté ferme de ne dire que le vrai « aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier. Je ne sais pas ».

Coller au plus près du réel ?

On se demande alors le but de ces exigences du récit. Est-ce un but réaliste ? Le refus de la description tend à nier ce choix du réalisme. C’est au plus près de la conscience de Mersault que cette écriture ns place.

C. Le degré zéro de la conscience.

Isolement du temps présent

Expression de la temporalité du narrateur est réduite au minimum. Isolement du présent de l’indicatif qui reste la seule référence possible du narrateur « aujourd’hui », « hier », « enterrement demain ». Les trois instances temporelles apparaissent et sont clairement mises en relief dés les 1ères lignes du roman. On a l’impression que le narrateur ne peut ni se souvenir au-delà, ni se projeter plus loin que les « deux jours » de congé dans l’avenir.

Disparition d’une échelle de relativité

Abstraction de toute échelle d’importance. Malaise assez perceptible. Les évènements s’enchaînent les uns aux autres dans la même linéarité, dans la même neutralité que le temps.

Aucune implication personnelle du héros

Finalement impression finale que le héros ne s’implique jamais dans sa narration. Tout est raconté sur le même ton, avec la même économie de moyens, rien ne distingue dans la narration l’évènement qui semble majeur au lecteur.

La narration semble plate et machinale. Proche d’une écriture désincarnée.

2ème axe : …Pour un héros désincarné ?

Un détail significatif : l’absence du prénom du héros et la façon dont le lecteur apprend son nom de famille. Camus, dans ses Carnets, avait pris des notes pour préparer son roman, et en particulier les noms des personnages. Il associe Mersault à « mer-sol » c-à-d mer et soleil. On peut aussi associer ce nom à l’idée de mort (« meurt »). Signification symbolique. Nommer le personnage, c’est le faire exister. Importance du titre L’Etranger.

A. L’indifférence totale de Mersault.

La mort de la mère

Indifférence immédiatement perceptible car la narration débute par ce qui va être essentiel ds le roman : la mort de la mère. Mersault ne réagit pas à cette mort, il y reste étranger, come si elle ne le concernait pas. Pas un seul sentiment n’est exprimé sous la plume du narrateur face à cet évènement tragique. Les 3 1ères phrases n’ont pour but que la recherche de la date exacte de la mort. Enchaînement immédiat entre cette nouvelle et les modifications d’emploi du tps qu’elle entraîne : « je prendrai l’autobus », « j’ai demandé deux jours de congé », tout en montrant qu’elle ne bouleverse pas tant les habitudes du narrateur « j’ai mangé chez Céleste, comme d’habitude ». Aucun modalisateur qui marque la tristesse du narrateur. Si certains éléments st négatifs, ils st contextuels ou matériels « cahots », « odeur d’essence », « j’ai attendu un peu », « m’a tenu la main si longtemps que je ne savais pas trop comment la retirer ». Ils ne sont pas liés directement au chagrin du deuil.

Le lecteur n’est pas loin de croire que cette mort est surtout un bon prétexte pour avoir deux jours de congé : « il ne pouvait pas me les refuser, avec une excuse pareille ».

Le dernier paragraphe de l’extrait est réellement choquant : il explique son refus d’aller voir sa mère à cause de « l’effort pour aller à l’autobus… ». La présence du tiret après « ça me prenait mon dimanche » accroît encore le décalage entre l’action peu glorieuse et son explication qui l’est encore moins.

Plus le narrateur se force à décrypter avec lucidité ses actes, plus il semble inhumain.

Les sentiments sont uniquement perceptibles chez les autres personnages.

Finalement, les seules réactions émotionnelles sont celles des personnages de l’entourage de Mersault : « ils avaient beaucoup de peine pour moi », « on n’a qu’une mère », ou encore la longue poignée de main du directeur (compassion). De plus ses effusions ont presque l’air de le gêner, la poignée de main l’embarrasse. Tout contact amical est refusé, considéré comme gênant, voire impudique.

Une

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